Un film pour rétablir la vérité historique "La Valise ou le cercueil "
de Charly Cassan et Marie ­ Havenel.

 
         
 
 

L’année 2012 marque le 50 e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, un événement qui donnera lieu à plusieurs manifestations.

Samedi 11 janvier 2012, la Fondation Maréchal-de-Lattre s’est associée au Cercle algérianiste de Dijon pour proposer un film, La Valise ou le cercueil, de Charly Cassan et Marie ­Havenel.

La salle Jean-Gabin du complexe Georges-Brassens de Talant était comble.
Ce film retrace l’histoire de l’Algérie du XVI e siècle au moment de l’exode de 1962. Il a été réalisé avec des témoignages, le soutien de nombreux pieds-noirs et harkis, et le concours d’historiens. Il s’appuie sur des documents officiels et sur les dires de ceux qui ont vécu ce drame. « Ce qui a permis à nombre de personnes de se faire une idée plus juste de cette guerre dont on ne veut pas parler », précise-t-on côté organisateurs.

 


DR - La salle Jean-Gabin du complexe Georges-Brassens était comble

“ LA VALISE OU LE CERCUEIL " - BEZIERS -


Avant même sa projection publique et gratuite, le 22 janvier 2012 à Zinga Zanga, le film La Valise et le cercueil crée la polémique. Produit avec le soutien d’une association arlésienne d’enfants de Pieds-noirs, ce film est signé Charly Cassan, ancien dirigeant de radios locales, lui-même rapatrié à l’âge de 20 ans, et marqué par le suicide de son père, juste après son arrivée en métropole.

S’il affiche en sous-titre la prétention de raconter “la véritable histoire des Français d’Algérie”, le film est avant tout une somme de témoignages sur les “événements” et sur le retour.

"L’objectif n’est pas de polémiquer mais de témoigner de la souffrance. Charly Cassan et son épouse ont fait un gros travail de recherches en laissant la parole aux victimes" explique Frédéric Gourrier, président de l’association qui diffuse le film.

L’intérêt de ce témoignage a été perçu par plusieurs députés, dont le Biterrois Élie Aboud, président, au sein de l’Assemblée Nationale, du Groupe d’études sur les rapatriés, qui réunit toutes les sensibilités

Une projection au Palais Bourbon est programmée le 8 février 2012 , avec l’aval de la présidente de la commission des Affaires culturelles, Michelle Tabarot (UMP-06).

Fort de ces blancs-seings, Élie Aboud dit avoir accepté que l’association organise une séance à Béziers, dont il sera le parrain. Vu ainsi, il n’y a pas de quoi hurler sur les toits, d’autant que le film a déjà été vu dans quarante villes.

"L’objectif n’est pas de polémiquer mais de témoigner de la souffrance"

L’affaire prend néanmoins une autre tournure à Béziers, où tout ce qui touche à la mémoire de l’Algérie française menace de déborder en affrontements. Toujours en cours, le conflit autour de la plaque en hommage aux morts de l’OAS, illustre ce climat tendu où s’opposent les forces politiques, avec une forte implication de l’extrême droite et des communistes, prenant à témoin un Raymond Couderc et un Élie Aboud dans leurs petits souliers.

Enjeu : le vote des rapatriés...

Après la “plaque de la discorde”, voici donc “polémique pour une valise” ! Les faits : des tracts circulent en ville, sous la signature d’André Troise, ancien membre de l’OAS et ex-élu du Front national, mais aussi du Conseil national des Français d’Algérie.


DR - André Troise

On n’y fait pas dans la nuance en évoquant "l’ignoble terreur meurtrière du FLN arabo-islamique" ou en accusant

De Gaulle d’avoir "financé le FLN ennemi de la France, de l’Occident et de la chrétienté".

En outre, ces tracts laissent entendre que leurs émetteurs sont organisateurs de la projection, chacun invitant les spectateurs à arborer une “tenue correcte” et les informant que des “contrôles” seraient opérés...

Récupération ? En tout cas, cette “littérature” embarrasse Frédéric Gourrier, d’autant plus que Troise apparaît dans le film comme témoin. "Le problème c’est que nous sommes une petite structure et qu’on ne peut pas tout contrôler.

On s’est fait déborder par André Troise que nous cherchons à joindre en vain", selon Frédéric Gourrier.

Mais pour le diffuseur du film, il ne saurait y avoir d’ambiguïté : "Notre propos n’est pas de justifier ce qu’a fait l’OAS, mais de montrer ce qu’il s’est passé. À ce titre, André Troise a une part de souffrance à exprimer en tant que mutilé. Pour autant, on ne peut pas tout excuser". Pas d’ambiguïté donc, mais un sacré pataquès à la Biterroise.




Source : http://www.midilibre.fr/2012/01/12/la-valise-ou-le-cercueil-en-version-recuperation,442639.php