Liliane Corvaisier n'oublie pas l'Algérie où elle est née
 
 

à 50 km d'Alger. Elle a dans le coeur tout ce que dégagent les gens du Sud, et toujours un peu de nostalgie, quand elle évoque l'Algérie. C'est son histoire, gaie et triste à la fois, quand elle rappelle son rapatriement, comme tous les « Pieds noirs », un 25 août 1962, laissant derrière elle, une vie de rêve.

« J'avais 27 ans, j'ai embarqué avec mari et enfant, et ma grand-mère, qui m'était si chère. » Ses yeux brillent quand elle rappelle son enfance et son adolescence heureuses, qui se déroulent entre l'école, les amies, et les gens, très accueillants. Les familles entières se retrouvaient chaque week-end, aux fêtes organisées dans les villages. « C'était très animé, nous vivions dans la plus grande convivialité, le

soleil influait sur notre style de vie, il y régnait une chaleur humaine extraordinaire, difficile à retrouver. C'était une jeunesse dorée. »


Un petit paradis


Et quand elle parle des lieux où elle a séjourné, elle cite Fort-de-L'Eau, s'arrête sur le Constantinois, évoque Djidjelli, comme un « petit paradis ». Et Philippeville où elle fut admise au concours des Postes. « Mon père m'y avait inscrite sans mon avis. »

Liliane Corvaisier poursuit son histoire sur sa vie de travail dans les PTT, et son mariage avec un marin de la « Royale », qui a démissionné pour refus de rapprochement d'époux : « Il était carrément réquisitionné, dit Liliane. Il est arrivé en 1960, le jour des barricades, vingt et un mois après notre mariage. Nous nous sommes installés à Zéralda, le fief de la Légion étrangère, où il a trouvé un travail. »

Puis le regard de Liliane Corvaisier s'attriste en se rappelant les périodes noires, elle évoque les dates importantes de la guerre d'Algérie, rapportées dans les livres d'histoire. Quand, malgré une résistance, ils durent en catastrophe se replier sur le port. « Je me vois encore jeter mes clés. Et quelle ne fut pas ma surprise quand j'ai vu tous les Pieds noirs de Zéralda, mes amis, rapatriés dans la cale du bateau surchargé. Nous atteignions Marseille, le coeur serré, un 28 août 1962, pour prendre la direction de Toulon, où résidait ma belle-famille. »

Après une vie de travail à Lyon, et la retraite à Lancieux, Liliane Corvaisier porte toujours l'Algérie, le pays qui l'a vue naître, dans un coin de son coeur.

Source : http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Liliane-Corvaisier-n-oublie-pas-l-Algerie-ou-elle-est-nee-_22094-avd-20110929-61365964_actuLocale.Htm