Hyères: des agriculteurs Français d'Algérie expulsés de leur propriété.
 
       
 

La police a été utilisée, le 29 juin 2011, par le préfet, pour procéder à l’expulsion d’une famille de Français d'Algérie de la région hyéroise de sa propriété des Loubes, à proximité du hameau de La Moutonne.

Dès 6 heures du matin, pour rendre effectif l’arrêté d’expulsion de la préfecture, un fourgon de police s’est présenté au domicile de la famille, avec plusieurs hommes à son bord, rejoint plus tard par le commissaire de la cité des palmiers.

Le grand-père avait une dette de 80000 €

Une ancienne dette du grand-père serait à l’origine des ennuis administratifs de la famille selon le petit-fils Rémy, que nous avons pu interroger sur place. « Pour une dette de quatre-vingts mille euros, mon grand-père, aujourd’hui décédé, et toute ma famille ont été spoliés. [...] On ne nous a jamais donné la possibilité de régler cette dette. »

La propriété, qui comprend une villa et près de six mille mètres carrés de terres agricoles, aurait trouvé acquéreur lors d’une enchère, lequel désire prendre possession de son bien. Une procédure, longue de quatre années, selon l’Union de défense des intérêts des Français repliés (Usdifra), dont les représentants, présents hier auprès de la famille, n’ont pu obtenir de nouveaux délais du préfet. Pour Pierre Ciomeï, secrétaire de l’association, et Lancry, chargé des relations avec la presse, le propriétaire concerné était éligible au plan d’apurement des rapatriés, et avait pu bénéficier d’aides de l’État pour son installation : « Des lois existent dans ce pays, mais elles ne sont pas appliquées, et cela donne des situations dramatiques telles que celle-ci ».

La décision de justice court depuis juillet 2009

Du côté de la préfecture, le sous-préfet, chargé de l’instruction de cette affaire nous a fait savoir que « cette décision de justice, qui court depuis juillet 2009, est applicable ce jour conformément à la loi, et que tous les recours ont été épuisés ».

Peu avant 18 heures, les services de préfecture précisaient que l’opération d’expulsion était terminée. L’huissier a procédé au changement des serrures. Les personnes concernées seront, quant à elles, relogées pour quelques jours à l’hôtel selon la procédure d’urgence habituelle. Un délai d’une semaine leur a été accordé pour vider les parties annexes de la propriété.
Source : Var matin du 30 juin 2011