Les 50 ans du putsch du 23 avril 1961 à Alger, un hommage national, à Nice
 
                   
 
De gauche à droite, Hervé Cuesta, pied-noir, président du collectif « Non au 19 mars 1962 », Michèle Soler (Cercle Algérianiste de Nice), et André Loré (Comité d'action patriotique) devant les coupures de journaux de l'époque où le général de Gaulle proclame son attachement à l'Algérie française.
 

D'anciens combattants et des Rapatriés veulent rendre un hommage national, à Nice, aux officiers « qui n'ont pas voulu qu'on abandonne l'Algérie »
Cette commémoration ne laissera personne indifférent, elle devrait même susciter des réactions passionnées. Le 23 avril prochain, des associations d'anciens combattants et de pieds-noirs comptent célébrer à Nice avec tous les honneurs le cinquantième anniversaire du putsch des généraux à Alger. « Ce sera national », annonce André Loré, le président du Comité d'action patriotique des Alpes-Maritimes à l'origine de cette initiative.
Mais comment peut-on fêter un événement vécu comme un attentat contre la République ? Un coup d'État militaire conduit par un « quarteron de généraux en retraite » selon les propres mots de Charles de Gaulle ?


« Acte de résistance... »


 

   
           
 

Les participants à cette commémoration n'ont pourtant pas de doute sur sa « légitimité ». Pour eux, ce putsch ne fut qu'un acte de « résistance » et les officiers supérieurs en révolte n'ont fait qu'accomplir leur devoir.« Qui a dit : "Quelle hécatombe connaîtrait l'Algérie si nous étions assez stupides et assez lâches pour l'abandonner" ? De Gaulle en octobre 1958. Qui a dit : "Oui, oui, oui, la France est ici pour toujours" ? Le même à Oran. »
Face à la « trahison » de cette promesse et à « l'abandon de l'Algérie », la révolte était fondée pour Michèle Soler, présidente du Cercle algérianiste des Alpes-Maritimes, ancienne conseillère municipale de Nice, Jean Lorenzo, président de la section niçoise de l'Union nationale des combattants et Jean-Yves Casalonga, ancien journaliste à l'Echo d'Alger. « Les militaires ont fait ce que la conscience leur commandait. Au nom de la parole donnée, ils ont sacrifié leur carrière. C'est un geste honorable. »
D'anciens membres de l'OAS se mettent à table
Raphaël Pastor, pied-noir, membre du Cercle algérianiste, ose une comparaison : « Le 1er mai, on commémore bien la Commune de Paris de 1971, révolte de la population contre un gouvernement qui avait bradé l'Alsace-Lorraine. Le putsch d'Alger est un remake de cet événement...» La Commune d'Alger après celle de Paris, voilà qui ne manquera pas d'attiser le débat !
Cet hommage rendu aux auteurs du putsch prendra la forme d'une cérémonie à Nice, le samedi 23 avril prochain, avec dépôt de gerbes devant la stèle des Rapatriés, au jardin Alsace-Lorraine.
La table ronde annoncée pour l'après-midi (1) réunira des acteurs de cette « rébellion » et d'anciens membres de l'OAS, parmi lesquels Gaby Anglade, ancien membre des commandos Delta et actuel adjoint aux Rapatriés à Cagnes-sur-Mer, Pierre Descaves, à l'origine de la naissance de l'OAS en métropole, Roger Holeindre, écrivain, le Dr Jean-Claude Pérez, adjoint de Raoul Salan.
1. De 14 heures à 18 heures à la Maison du Séminaire, 29, bd Franck-Pilatte.
Source : http://www.nicematin.com/article/cote-dazur/ils-vont-commemorer-les-50-ans-du-putsch-dalger