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Paris, Cérémonie en Mémoire des Victimes du Massacre
du 26 mars 1962, rue d’Isly à Alger

 
 
     
 

Le mardi 26 mars 2013, à 14h30, les membres de l’association des familles des victimes du 26 mars 1962 se  sont retrouvés,  au Mémorial national de la guerre d’Algérie à Paris, là, où sur la colonne centrale défile depuis  2010, la liste des leurs,  assassinés voici 51 ans.
Malgré le froid, à leurs côtés,  les Autorités et des Présidents d’Associations de Rapatriés et d’Anciens Combattants ainsi que de nombreux amis et sympathisants.


Le piquet d'honneur du 12e régiment de cuirassiers d'Olivet et l’Officier représentant le Gouverneur militaire de Paris ;  nos amis Paras, venus en nombre cette année encore étaient là pour se joindre  à l’hommage.

Mme N. Ferrandis, Présidente de l’Association des Familles des Victimes, s’adresse avec émotion à l’ensemble des participants pour les remercier de leur présence et rappelle les circonstances de la tragédie ainsi que les attentes des Familles.

extraits «   Merci à vous tous d’être là,  en ce jour anniversaire et en ce lieu national de recueillement que nous avons obtenu, au cœur de notre capitale.

Quelques jours après le cessez-le feu, Il y a 51 ans de cela les nôtres tombaient, fauchés par des rafales interminables…  Leurs crimes ? Secourir leurs compatriotes enfermés dans le quartier de Bâb El Oued,
afin de leur apporter du pain, des vivres, de l’amitié, de la fraternité,  mais aussi crier leur désir de rester Français sur une terre française…La terre de leurs ancêtres.

Leurs armes ? Des drapeaux bleu-blanc-rouge…  Leurs boucliers ? Pour  beaucoup des médailles gagnées au champ d’honneur pour libérer la Patrie durant  les deux guerres mondiales…
 Oui, parmi les Victimes, combien d’anciens combattants… ?
Mais aussi combien  de femmes…Combien de vieillards,  combien de jeunes  gens qui auraient dû avoir toute la vie devant eux et qui sont morts au printemps de leur existence ?
En quelques minutes, en 12 minutes, plus de 50 vies ont été arrachées.
 C’était le 26 mars 1962,  rue d’Isly à Alger

Nous avons attendu des années, presque un demi-siècle pour obtenir que nos morts sortent de l’ombre.
Depuis 2010, ils sont là, inscrits sur la colonne centrale, de ce mémorial national
En 2012, la liste de nos Disparus a rejoint celle de nos Morts  de la rue d’Isly.
Et progressivement, les noms des victimes d’exactions, d’attentats, de massacres les rejoignent.
Ce lieu de recueillement à la mémoire des Militaires, Harkis tombés tout au long de cette guerre est devenu aussi le nôtre. Ce n’est qu’un début de Justice.
Aujourd’hui, nous associons à cette cérémonie les Civils et  Militaires, Harkis et membres des forces supplétives,  Métropolitains ou Pieds noirs,  Tombés ou Disparus,  sacrifiés par la haine et la folie de l’homme.
 Nous Pensons aussi à nos compatriotes oranais qui ne purent échapper aux massacres du 5 juillet et des jours qui ont suivi… .
Dans quelques instants, la sonnerie aux Morts va retentir, au moment même de la Fusillade.
Auparavant sera égrenée la liste de nos Morts. Cette liste est partielle, nous le savons.
Toutes les familles n’ont pas osé, dans le contexte du moment, déclarer la cause réelle du décès de leur proche…  Du moins cette liste est-elle indiscutable. Elle peut toujours être complétée.
L’affichage de ces noms constitue un premier pas, …
Mais notre Mission n’est pas terminée.
Nous n’avons toujours pas obtenu l’aveu officiel,  la reconnaissance de la dette morale de la Nation.
Nous attendons encore qu’un Président de la République vienne s’incliner devant vous, chères Victimes.
C’est par fidélité pour vous,  que nous voici rassemblés aujourd’hui.
C’est notre fierté de constater que nous restons unis et que notre Communauté est toujours debout !
A toi Renée, à vous tous,   Fernand, Tayeb,  Jeanine, Emile,  Pauline, Georges,  Jacqueline, Domingo,  Michèle, Joachim,  Elie, à vous chers parents tombés il y a 51 ans, le lundi 26 mars 1962 rue d’Isly à Alger, vous êtes toujours et serez toujours présents en nos cœurs.

Vous êtes désormais et pour toujours présents en ce haut  lieu de Mémoire national.

Les gerbes sont ensuite  déposées devant la colonne centrale, l’une par l’ANFANOMA nationale (Président de section à Caen, M Soriano et M Garcia), l’autre par l’A.A.F.P.A. (Président M Goudjil et M Guerfi, tous deux Harkis), les membres des Familles déposent à leur tour les quatre  gerbes de l’Association pendant qu’est égrenée la liste des Morts par Y Sainsot, Président de l’ANFANOMA

 

Les Autorités sont invitées à procéder au dépôt des gerbes : pour la Mission Interministérielle aux Rapatriés
(M Jorant, représentant le Président, accompagné de M le Général Meyer ) ; enfin, la gerbe du Ministre délégué, chargé des Anciens Combattants est déposée par Mr Bono, son chef de Cabinet, accompagné de Mme Antoine, Directrice Générale de l’ONAC-VG, et de Mme Drissi, Conseillère Rapatriés.

Au commandement « Aux Morts », les très nombreux drapeaux s’inclinent et la sonnerie aux Morts retentit, suivie d’une minute de silence. Eclate alors la Marseillaise. Le chant des Africains est repris en chœur par la foule.

 


 

Les Autorités saluent les Familles, le Piquet d’Honneur, les Porte-drapeaux, les responsables associatifs Anciens Combattants et Rapatriés. A noter la forte participation de l’Amicale des Parachutistes en Ile de France, menée par son Président M Mercier, celle de l’U.N.C. représentée par MM Lucien-Louis Bayle, Président de l’UNC 75 et par M le Général Schmitt, Directeur du siège national, celle également du C.N.C. conduite par son Président M Holleindre.

Les participants, parmi lesquels nous décomptions de nombreux et fidèles amis (qui nous pardonneront de ne pas les citer de crainte d’en oublier) sont enfin invités à déposer les fleurs, bleues, blanches et rouges qu’ils ont apportées et se recueillent à leur tour devant cette colonne qui accueille désormais les noms des Victimes civiles.
La note finale revient au célèbre et magnifique « Il silenzio »…

  


Paris 26 mars 2013 - Cérémonie religieuse église Saint-Nicolas du Chardonnet

Pour victimes du 26 mars 1962 rue Isly à Alger


Dans la soirée, une messe de la Passion était célébrée par M L’Abbé Beauvais, en l’église Saint-Nicolas du Chardonnet, au cours de laquelle seule la statue de Notre-Dame d’Afrique, dévoilée, occupait une place d’honneur dans le chœur.
Comme chaque année, après la lecture de la liste des victimes par M l’Abbé Beauvais, le roulement de tambour et le clairon firent  entendre la sonnerie aux morts. Autre  moment de profonde émotion…


En sortant la foule  des fidèles chantent « chez nous Soyez Reine » et sur le Parvis de l’Eglise, entonnent   « les Africains »