Le 23 mars 1962 le conseil des ministres organise le massacre de Français d'Algérie dans la rue d’Isly à Alger du 26 mars 1962 .

 
 
 

 
Le 23 mars 1962
Le conseil des ministres prépare
la fusillade du 26 mars 1962 à Al
ger
La lecture du figaro est édifiante

Le général de Gaulle au gouvernement :
La question capitale est de briser par tous les moyens et de réprimer impitoyablement l'insurrection armée qui se développe dans les deux plus grandes villes d'Algérie

Tricot nommé délégué du Haut - Commissaire

Le Conseil des ministres, qui s'est déroulé de 15 h. 30 à 18 heures, a donné lieu au communiqué officiel suivant : " Le ministre d'Etat chargé des Affaires algériennes a fait la peinture de la situation en Algérie. Il a notamment rendu compte des conditions dans lesquelles a été appliqué l'accord, du cessez-le-feu. Il a, d'autre part, fait approuver les mesures prises pour assurer l'ordre public à Alger et à Oran. Le ministre des Affaires étrangères a fait une communication sur la situation Internationale. Le ministre du Travail a commenté l'évolution de la situation sociale."
Immédiatement après la lecture de ce communiqué, M. Terrenoire ministre délégué auprès du premier ministre, a fait la déclaration suivante :
« Le président de la République a fait savoir au gouvernement que la question capitale était de briser par tous les moyens et de réprimer Impitoyablement l'insurrection armée qui se développe dans les deux plus grandes villes d'Algérie» ainsi que tous les crimes qui s'y commettent quotidiennement. »
A propos de l'exposé de M. Joxe, un porte-parole du gouvernement a indiqué que le ministre chargé des affaires algériennes a fait un compte rendu de la façon dont les accords de cessez-le-feu avaient été appliqués : il a constaté que à peu près partout, cette application s'était effectuée convenablement, et qu'il n'y avait à noter que quelques menus incidents locaux, à exception de l'affaire concernant les harkis, qui s'était d'ailleurs déroulée avant la conclusion du cessez-le-feu. « Il semble, a-t-il ajouté, que l'O.A.S. a été surprise, car elle s'attendait à de vastes manifestations musulmanes, notamment dans les grandes villes où l'on craignait en particulier que la jeunesse ne restât pas calme. Au contraire, les foules musulmanes ont été parfaitement tranquilles et disciplinées. »
« Est-il adressé des directives spéciales à l'armée, à propos de l'action actuelle de l’OAS. » A-t-il été demandé ?
- Il s'agit de directives permanentes. Quant on vous tire dessus, il faut empêcher le désordre.
M. Terrenoire a enfin, Indiqué que le gouvernement était conscient de la gravité des événements et que le président de la République a insisté pour que tout soit mis en oeuvre pour réprimer l'Insurrection armée et qu'il a voulu peser de tout son poids en ce domaine.

Des cours martiales ont été constituées à Oran et à Alger

Des cours martiales a-t-il également été précisé à Alger et Oran pour intervenir pour condamner lourdement les insurgés ........


Une lettre du président de la République au premier ministre

A la suite du Conseil des ministres, le général de Gaulle a adressé au premier ministre la lettre suivante :
Mon cher premier ministre, « Tout doit être fait, sur-le-champ, pour briser et châtier l'action criminelle des bandes terroristes d'Alger et d'Oran » Pour cela j’ai, sachez le, entièrement confiance dans le gouvernement, dans le Haut-commissaire de le République, (Fouchet) et dans le général commandent supérieur et dans les forces sous ses ordres. (Ailleret)
« Veuillez le dire eux intéressés »...................................
Bien cordialement : Charles de Gaulle.»


 

 
 
Les aveux de Fouchet


28 OCTOBRE 1969


 

Christian Fouchet : « En mars 1969, je fais valoir au Général qu'il perdra son référendum parce que les maires et les notables de province feront voter "non" (1). Le Général est alors décidé : il renonce au référendum. Il voit Debré et lui fait part de sa décision. Debré l'approuve. Et quelques jours plus tard, sous l'influence de Couve de Murville et de Tricot (2), il revient sur sa décision et nous apprenons que le référendum aura lieu.
« J'en ai voulu au Général de m'avoir limogé au lendemain de mai 1968, poursuit Fouchet. C'était une faute politique. Il m'a reproché de ne pas avoir maintenu l'ordre : " Vous n'avez pas osé faire tirer. - J'aurais osé s'il l'avait fallu, lui ai-je répondu. Souvenez-vous de l'Algérie, de la rue d'Isly (3). Là, j'ai osé et je ne le regrette pas, parce qu'il fallait montrer que l'armée n'était pas complice de la population algéroise.
»

Jean Mauriac : L'après de Gaulle, Paris, Fayard, 2006, p. 41.

Ailleret est coupable pour l'engagement volontaire de troupes de régiments de tirailleurs pour le maintient de l'ordre dans Alger, malgré l'avis contraire des officiers de ces régiments.

     
 

M. Bacon, ministre du Travail, a annoncé au conseil la signature d'un arrêté d'extension de l'accord conclu entre le C.N.P.F. et les confédérations syndicales, sur le régime de retraite complémentaire qui sera ainsi étendu è six millions de salariés.
A propos de la situation sociale, il convient de donner les chiffres suivants : l'indice d'art; vite a augmenté par rapport à l'an dernier de 1,6 %. Le salaire horaire moyen dans le secteur privé a augmenté en 1961 de 8%. Le nombre des accords paritaires passés entre employeurs et salariés, à propos des salaires est en augmentation. Les accords de salaires en 1959 représentaient 51,6 % des augmentations de salaires; en 1960 65,6 et en 1961 plus les deux premiers mois de 1962 70,44%. En 1961 il est entré en France 78.879 travailleurs étrangers, alors que dans l'année précédent ce nombre n'était que de 46.000. Pour la première fois, les Espagnols arrivent en tête avec 39.500 travailleurs suivis par les Italiens 23.000 personnes.
Le ministre de l'Industrie a annoncé la signature du protocole signé avec la C.G.C. et les trois, confédérations ouvrières. A propos des mineurs de Decazeville, il a été constaté que les mineurs avaient parfaitement entretenu la mine durant la grève.

Mesures individuelles

Sont élevés à la dignité de Grand Croix de la Légion d'honneur : le général de corps d'armée Delange : le général de brigade aérienne Morraglia. Sont nommés Grand Officier : le lieutenant-colonel Ambrogi. un des as de la guerre 1914-1918, avec quinze victoires aériennes, le général de brigade Galibert, le général de brigade Beaurepère, le contrôleur général Morisson et le médecin général Ragot.
A été promu général de division le général Kergaravat et nommé général de brigade le colonel d'artillerie de marine Guillard. Est nommé général de brigade le colonel d'artillerie Béranger. Est élevé au rang et prérogatives de général de corps d'armée aérien le général de division aérienne Leclère.
Est promu au grade de général de division aérienne le général Bonnet.
Le colonel Nguyen Van Hinh est promu général de brigade aérienne et est nommé sous-chef d'état-major interarmées en remplacement du général de Ferrières de Sauveboeuf qui est lui-même nommé commandant du groupement aérien tactique n" 1
M. Jean Robert, inspecteur des Finances est nommé directeur des affaires économiques et du matériel naval tandis que M. Robert Vergaud conseiller commercial, est nommé directeur des transports aériens.
Notons enfin que le prochain conseil des ministres n'aura pas lieu mercredi, mais probablement jeudi prochain.

Denis Perier-Daville.