L'honneur perdu de
François Hollande pour sa participation à la fête du 19 mars au mémorial du quai Branly le 19 mars 2016.

 
 

Ont voté pour la loi du 19 mars 1962 au Sénat du cumulard Alain Néri, les élus du PS …..et leurs complices........................................

- Leur haine contre les soldats morts après le pseudo cessez le feu du 19 mars 1962
- Leur haine contre les français d’Algérie morts après le 19 mars
- Leur haine contre  les Harkis assassinés par le FLN, honte à eux.

Nicolas Alfonsi, Jacqueline Alquier, Michèle André, Serge Andreoni, Kalliopi Ango Ela, Maurice Antiste, Jean-Étienne Antoinette, Alain Anziani, Aline Archimbaud, Éliane Assassi, David Assouline, Bertrand Auban, Dominique Bailly, Delphine Bataille, Jean-Michel Baylet, Marie-France Beaufils, Esther Benbassa, Claude Bérit-Débat, Pierre Bernard-Reymond, Michel Berson, Jacques Berthou, Alain Bertrand, Jean Besson, Michel Billout, Marie-Christine Blandin, Maryvonne Blondin, Éric Bocquet,Nicole Bonnefov, Yannick Botrel, Laurence Cohen, Yvon Collin, Gérard Collomb, Pierre-Yves Collombat, Jacques Cornano, Roland Courteau, Cécile Cukierman, Ronan Dantec, Yves Daudigny, Marc Daunis, Annie David, Michel Delebarre, Jean-Pierre Demerliat, Michelle Demessine, Christiane Demontès, Jean Desessard, Félix Desplan, Évelyne Didier, Claude Dilain, Claude Domeizel, Odette Duriez, Josette Durrieu, Vincent Eblé, Jean-Paul Emorine, Philippe Esnol, Frédérique Espagnac, Alain Fauconnier, Christian Favier, Jean-Luc Fichet, Claude Haut , Edmond Hervé, Odette Herviaux, Alain Houpert, Robert Hue, Pierre Jarlier, Claude Jeannerot, Philippe Kaltenbach, Ronan Kerdraon, Bariza Khiari, Virginie Klès, Yves Krattinger, Georges Labazée, Joël Labbé, Françoise Laborde, Serge Larcher, Pierre Laurent, Françoise Laurent-Perrigot, Gérard Le Cam, Jean-Yves Leconte, Jacky Le Menn, Claudine Lepage, Jean-Claude Leroy,Michel Le Scouarnec, Alain Le Vern, Marie-Noëlle Lienemann, Hélène Lipietz, Jeanny Lorgeoux, Jean-Jacques Lozach,Isabelle Pasquet, Jean-Marc Pastor, Georges Patient, François Patriat, Daniel Percheron, Jean-Claude Peyronnet, Bernard Piras, Jean-Vincent Placé, Jean-Pierre Plancade, Roland Povinelli, Gisèle Printz, Marcel Rainaud, Daniel Raoul, François Rebsamen, Daniel Reiner, Jean-Claude Requier, Alain Richard, Roland Ries, Gilbert Roger, Yves Rome, Laurence Rossignol, Bernard Saugev, Patricia Schillinger, Mireille Schurch, Jean-Pierre Sueur,Simon Sutour, Catherine Tasca, Michel Teston, René Teulade, Corinne Bouchoux, Christian Bourquin, Martial Bourquin, Bernadette Bourzai, Michel Boutant, Jean-Pierre Caffet, Pierre Camani, Claire-Lise Campion, Jean-Louis Carrère, Françoise Cartron, Luc Carvounas, Bernard Cazeau,Yves Chastan, Alain Chatillon, Jean-Pierre Chevènement, Jacques Chiron, Karine Claireaux, Jean-Jacques Filleul, Guy Fischer, François Fortassin, Thierry Foucaud, Alain Fouché, Jean-Claude Frécon, André Gattolin, Catherine Génisson, Jean Germain, Samia Ghali, Dominique Gillot, Jacques Gillot, Jean-Pierre Godefroy, Brigitte Gonthier-Maurin, Gaëtan Gorce, Jean-Noël Guérini, Didier Guillaume, Roger Madec, Philippe Madrelle, Jacques-Bernard Magner, François Marc, Marc Massion, Stéphane Mazars, Rachel Mazuir, Michelle Meunier, Jacques Mézard, Danielle Michel, Jean-Pierre Michel, Gérard Miquel, Jean-Jacques Mirassou, Thani Mohamed Soilihi, Robert Navarro, Alain Néri, Renée Nicoux, Jean-Marc Todeschini, Robert Tropeano, Richard Tuheiava, André Vairetto, Raymond Vall, André Vallini, René Vandierendonck, Yannick Vaugrenard, Paul Vergès, Michel Vergoz, Jean-Pierre Vial, Maurice Vincent, Dominique Watrin, Richard Yung.


 Quai Branly – 19 mars 1962 - – le mensonge d’Evian -



Monsieur le  Président,

J’ai l’honneur de porter à votre connaissance l’horreur et la douleur que je ressens à la lecture des informations concernant votre projet de commémoration, reçues par le net.
Vous devez vous rendre au quai Branly, ce 19 mars, pour prononcer un discours, devant le Mémorial National de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie.
Il s’agirait bien d’une journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.
C’est ce que vous affirmez n’est-ce-pas ?
En réalité, Monsieur le Président, je vous plains. Il se fera évident que vous êtes fort mal informé pour glorifier une telle date.  Il s’agit de la commémoration d’un impudent mensonge d’État.
Tous les anciens combattants le savent, les avez-vous interrogés ? Le savent, aussi, tous ceux qui ont vécu cette époque et qui n’ont pas manqué d’accomplir leur devoir de transmission des faits, bien au-delà de leurs générations.
Ce 19 mars 1962 est la date de la signature des soi-disant accords d’Evian, ce sinistre mensonge d’État. Vous ne pouvez pas ignorer, en effet, que ce 19 mars 1962, ne fut en réalité que « l’accord » de  poursuivre l’horreur dans laquelle nous, les Français d’Algérie, fûmes plongés, de même que les Harkis et autres musulmans pro-français, en toute conscience.
Vous ne pouvez pas ignorer que la signature du 19 mars 1962 ne fut qu’un paraphe du sang et tous les chantres pseudo-historiens dont - malheureusement pour votre connaissance - vous vous entourez, n’y changeront rien.
J’ai l’honneur de vous remettre, en pièce jointe, le courrier que j’ai adressé à vos prédécesseurs à propos d’un de ces massacres qui suivirent, le massacre du 26 mars 1962, Plateau des Glières à Alger.
C’est au cours de cette tuerie, au milieu d’une humble foule de femmes, d’enfants, de vieux messieurs portant fièrement leurs décorations, que le père de mes enfants fut assassiné, sur un ordre venu du sommet de l’État.
J’ai refusé que le nom de mon époux soit inscrit sur la colonne du Quai Branly.
Par cette lecture vous comprendrez à quel point je suis heureuse, aujourd’hui, eu égard à la cérémonie que vous entendez y tenir, que le nom de mon époux ne figure pas sur cette colonne.
Sa mémoire ne participera pas au déshonneur posthume, -de la souillure-,  infligé à la mémoire de tous ceux dont les noms sont énumérés là.
Comment pouvez-vous prétendre représenter la France et les Français dans la commémoration d’une paix qui a provoqué deux fois plus de morts que durant tout le conflit ?
Quelle paix allez-vous évoquer devant les familles des Disparus.
Vous ne servez pas la paix en nous donnant une image de morgue. Et plus qu’un déni de mémoire, car là, il existe bien quelque chose, vous utilisez le déplacement de la mémoire, le plus horrible qui puisse exister, cette tentation d’éradiquer tout un peuple, tout un pan de l’Histoire de l’humanité à laquelle nous appartenons.

Quoique vous tentiez, nous existons.

Tous les échos douloureux, qui vous parviennent à l’évocation de cette date funeste, ainsi que ma propre douleur contribueront, je l’espère, à votre méditation sur le sujet.

Tout en comptant sur votre compréhension, je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Président, les respectueuses salutations dues à votre charge.

Simone GAUTIER


La participation de François Hollande à la fête du 19 mars divise la France



10.03.2016 16:30

http://www.impact24.info/wp-content/uploads/2016/03/Fran%C3%A7ois-Hollande-700x357.jpg

Thierry Rolando, président national du cercle algérianiste, juge que, avec la participation François Hollande à la commémoration du cessez-le-feu, "on va raviver les fractures sur la guerre d'Algérie". Photo : DR
19 mars, fête de la Victoire en Algérie,  sera fêté, pour la première fois, par un président de la République française. En effet, François Hollande a décidé de participer aux célébrations du cessez-le-feu, prévu par les accords d’Évian, signés la veille du 19 mars. Cette date est regardée et vécue par certaines associations et d’autres nostalgiques de l’Algérie française comme une « défaite ». Le journal français Le Figaro estime que c’est là une « opération périlleuse à laquelle se risque le chef de l’État« .
Le samedi 19 mars 2016, le président français prononcera un discours devant le « Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie », situé au Quai Branly. En France, la journée du 19 mars 1962 est officiellement déclarée « journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ».
Le 19 mars continue à diviser la classe politique et l’élite intellectuelle en France. François Hollande sera le premier président à célébrer le cessez-le-feu qui a mis fin officiellement à ce qui est appelé dans l’Hexagone La Guerre d’Algérie, même si cette dernière s’est poursuivie sous sa forme « civile » avec les exactions de l’OAS jusqu’à l’été 1962.
Les associations de rapatriés estiment que la date du 19 mars est celle d’une « défaite » et qu’ « elle n’a pas marqué, sur le terrain, la fin de la guerre, mais, plutôt, la fin de l’engagement des autorités françaises dans la défense de leurs ressortissants et le début des violences dont furent victimes les Français d’Algérie et les supplétifs engagés aux côtés de la France« .
Thierry Rolando, président national du cercle algérianiste, juge que, avec la participation François Hollande à la commémoration du cessez-le-feu,  « on va raviver les fractures sur la guerre d’Algérie« .
Il n’y a que la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA), laquelle fête cet événement depuis 1983, qui a fait un bon accueil à ce geste du président français, en estimant que « cette démarche s’inscrit dans l’esprit de réconciliation et de rapprochement avec l’Algérie« . Impact24


Guerre d'Algérie: « François Hollande ne doit pas se rendre aux cérémonies du 19 mars »



Par Jean-Fredéric Poisson

FIGAROVOX/TRIBUNE- Le député Jean- Frédéric Poisson, candidat à la primaire de la droite, demande au président de la République de ne pas se rendre aux commémorations de la signature des accords d'Evian.

Jean-Frédéric Poisson est député des Yvelines et candidat à la primaire de la droite.

La présence officielle de François Hollande aux cérémonies de commémoration du 19 mars, faisant mémoire de la signature des accords d'Évian et de la soi-disant fin des combats de la guerre d'Algérie, est annoncée.
Chacun connait les controverses douloureuses dont cette date est entourée. La participation du chef de l'Etat à cette commémoration sera une première pour un Président de la République. Jacques Chirac avait fixé la date du 5 décembre pour une unique commémoration officielle des combats d'Afrique du Nord. Ce faisant, il était parvenu à préserver ce devoir de mémoire de toute volonté de récupération comme de tout ressentiment. En décidant d'officialiser par sa présence la date - certes des accords d'Evian, mais combien douloureuse cependant - du 19 mars, François Hollande s'engage dans une récupération politique et provoque un large ressentiment.
Sans doute veut-il par cette décision inédite en faire un événement qui le placerait dans l'Histoire? Elle est en fait une insulte pour de nombreuses familles de soldats et de rapatriés au sang versé et aux larmes mêlées.
Cet acte illustre une forme de constance de son quinquennat: alors que le Président de la République devrait incarner l'unité nationale, il n'aura eu de cesse de dresser les Français les uns contre les autres.
Monsieur le Président, votre émotion affichée en ce jour du 19 mars, faisant écho aux si poignantes sonneries aux morts contraintes d'être jouées, sonne déjà faux. Les Français supportent de moins en moins vos compromis et vos postures, ces faits du prince qui abîment leur histoire, l'honneur d'un peuple, le crédit de la France.
Pourquoi manipuler l'Histoire de notre pays en occultant ou niant sa réalité? Pourquoi insulter la mémoire de ceux de nos compatriotes qui se firent tuer dans ce conflit? Pourquoi cultiver ce déni de vérité d'un cessez-le-feu bafoué par des massacres d'après mars 1962 comme à Oran en juillet de cette même année? Pourquoi diviser une fois encore le peuple de France par une posture mémorielle idéologique? Pourquoi vouloir affranchir les français à leur insu de leur devoir de reconnaissance envers les harkis, les rapatriés et leurs familles, éternels abandonnés de notre récente histoire, et qui ont connu dans leur chair meurtrie et par leur vie offerte le sacrifice pour la France?
Monsieur le Président, votre émotion affichée en ce jour du 19 mars, faisant écho aux si poignantes sonneries aux morts contraintes d'être jouées, sonne déjà faux. Les Français supportent de moins en moins vos compromis et vos postures, ces faits du prince qui abîment leur histoire, l'honneur d'un peuple, le crédit de la France.
Par respect pour tous les disparus, tous les rapatriés et tous les harkis, pour tous les Français, militaires et civils, qui ont payé dans leur chair ou de leur vie le drame de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, j'invite les Français à réserver leur hommage aux cérémonies du 5 décembre. Par souci d'unité nationale.


Philippe Bilger : l'honneur perdu de François Hollande



FIGAROVOX/TRIBUNE
- Après la remise de la Légion d'honneur au prince héritier d'Arabie saoudite, François Hollande sera présent pour commémorer les accords d'Evian le 19 mars.

Philippe Bilger juge la gauche « prompte à donner des leçons de morale » qu'elle ne s'applique pas elle-même.

On a pu constater l'aptitude à la provocation du président de la République ; pour complaire à l'Algérie, il sera présent pour commémorer les accords d'Evian qui n'ont pas empêché des massacres les mois suivants.

Que, même si on a pu constater l'aptitude à la provocation du président de la République puisque, pour complaire à l'Algérie, il sera présent pour commémorer les accords d'Evian qui n'ont pas empêché des massacres les mois suivants, il n'a pas su, cependant, faire preuve de cette audace, de relever ce défi pour détourner le «protocolaire» sur d'autres têtes plus acceptables?

Que peut-être, tout simplement, il convient de cesser d'espérer de ce président roublard et obsédé, malgré les apparences, par sa réélection autre chose que de misérables tractations où, au nom du «protocolaire», on vend à l'encan ce qu'on a de plus précieux et qui doit récompenser les honnêtes et brillants sujets et non pas les princes héritiers ayant du sang sur eux ?

Que le «protocolaire» est sans doute la seule excuse que l'abjection a trouvée pour se justifier?
A toutes ces questions, le déshonneur a répondu présent.


Guerre d'Algérie : Christian Estrosi refuse de participer aux commémorations des accords de 1962


Le Président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur refuse de participer aux cérémonies organisées le 19 mars, en commémoration des accords de 1962.

Christian Estrosi ne commémorera pas les accords de 1962 lors des cérémonies du 19 mars. Le Président de la région PACA tient à souligner également qu'il ne s'y fera représenter en aucune manière. Il juge qu'y participer "constituerait une provocation inqualifiable à l'égard de l'ensemble de la communauté rapatriée et des harkis".

Le 19 mars, plusieurs cérémonies seront organisées en France pour commémorer ce jour du cessez-le-feu en Algérie. Et pour la première fois, un Président de la République, François Hollande, participera aux célébrations.

Le 19 mars, une date contestée

Ce 19 mars est officiellement "journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc". Mais cette date est contestée par des politiques et de nombreuses associations, notamment de harkis et de pieds-noirs.

Les opposants au 19 mars rappellent que la guerre ne s'est pas arrêtée après les accords d'Evian et qu'il y a eu de nombreux morts après le cessez-le-feu.
"Dans ce combat, je suis et je serai toujours, avec Agnès Rampal, présidente de la commission Euroméditerranée au Conseil Régional, aux côtés des harkis, des rapatriés et du monde combattant, comme je l’ai toujours été.

Cette date constitue pour eux un déni de vérité.

Je veux rappeler avec force que le nombre de victimes et de disparus s’est amplifié après le 19 mars 1962 - une date qui, en réalité, marque le début d’enlèvements et du massacre de milliers de civils européens et de harkis" explique Christian Estrosi


La bataille du 19 mars



Pour la première fois, le Président de la République va commémorer le 19 mars 1962




Existe-t-il, dans le calendrier, des dates anniversaires qui seraient de gauche ? Et d’autres qui seraient... de droite ? Les avis des historiens sur cette question sont partagés, et il y a là un vieux débat qui va certainement se trouver relancé par une très récente décision de François Hollande.
Le chef de l’état, à l’approche du 54ème anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, a en effet décidé de participer aux commémorations du 19 mars : ce sera samedi prochain, devant le mémorial national du Quai Branly à Paris, et ce sera une grande première. Jamais un président de la République n’avait encore prononcé de discours en ce jour qui marque certes l'entrée en vigueur du cessez-le-feu officiel, au lendemain des accords d’Évian, mais pas la fin des hostilités et des drames, qu’il a fallu attendre encore de longs mois.
La question est très sensible, politiquement, et elle a longtemps été source de blocages : la décision, en 2012, de faire du 19 mars une journée nationale de commémoration, avait été très contestée, au Sénat, par la droite et le centre, qui y voyaient une négation des souffrances des communautés pied-noir et harkis, dont des milliers de membres sont morts APRÈS le 19 mars.

De l'art très subtil, et très politique, de la commémoration

Pour tenter de faire consensus, Jacques Chirac avait inventé et instauré la date du 5 décembre, complètement par hasard, pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie. Au grand dam d’une partie des anciens combattants. François Hollande, lui, accepte aujourd’hui de courir le risque de la re-politisation de cette question, et donc de la division, pour tenter, 54 ans après, d’apaiser les mémoires. Et il n’est pas du tout dit qu’il y parviendra.


Association Justice Information Réparation  pour les  Harkis
- AJIR pour les Harkis -
19 mars : le retour !
Hollande persiste et signe...


Il semble que contrairement à tous ses prédécesseurs le président Hollande participera cette année aux cérémonies du 19 mars pour aider à l’apaisement des mémoires selon son entourage...
Certains ne manqueront d’y voir une nouvelle capitulation devant les prétentions du FLN algérien et leurs soutiens inconditionnels qui sévissent en France ; à moins que ce ne soit qu’un coup d’éclat d’un potentiel candidat en 2017 pour redorer son blason en perte de vitesse...

La teneur de son discours montrera probablement que ce n’est qu’affaire de communication pour le futur candidat Hollande qui tente de s’accaparer, à peu de frais, les voix des partisans du 19 mars.
Même son prédécesseur socialiste, François Mitterrand, s’était bien gardé de s’engluer dans ce piège que constitue la célébration du 19 mars et la guerre des mémoires qui l’accompagne tant les passions mémorielles sont encore vives !

Date honnie par beaucoup et célébrée, contre l’avis de toutes les associations d’anciens combattants sauf une, par d’autres pour des raisons purement idéologiques.

Pour les Harkis cette date marque le début d’un long calvaire, d’un drame dont les conséquences impactent aujourd’hui encore près d’un million de personne. Les accords signés le 19 mars 1962 ont conduit au massacre de près de 150 000 personnes (femmes et enfants y compris) dans l’indifférence générale et la complicité passive de la France et des autorités de l’époque...
Que va nous annoncer "le candidat Hollande", lui qui réclamait lorsqu’il était élu de l’opposition une enquête parlementaire sur la responsabilité de la France dans le massacre des Harkis et les conditions d’accueil des rescapés ? Lui qui s’était engagé par écrit, en 2012, à reconnaître cette responsabilité et à en réparer les dommages ?

Les renoncements du président Hollande, sa reconnaissance de cette date, son oubli de sa promesse de campagne et maintenant sa participation à cette cérémonie, n’aideront nullement à l’apaisement des mémoires ni à la cicatrisation des blessures.

Au contraire sa participation à cette "farce" de commémoration va participer à l’oubli des engagements jamais tenus ainsi qu’au rejet des victimes, des familles de victimes du 19 mars et des conséquences qui ont suivi...

Sa participation va davantage contribuer à rouvrir les blessures qu’à les "apaiser" !!!


Christian Estrosi affiche avec fermeté son intention de ne pas participer aux commémorations du cessez-le-feu du 19 mars 1962, survenu au lendemain des accords d’Évian.





Christian Estrosi affiche avec fermeté son intention de ne pas participer aux commémorations du cessez-le-feu du 19 mars 1962, survenu au lendemain des accords d’Évian.

La date du 19 mars a été choisie en décembre 2012 comme "journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie". 
Mais dès la première édition, le maire de Nice avait refusé d'y associer sa ville. "C'est une question de conviction personnelle. Le choix du 19 mars est un déni de vérité sur l'histoire de France, car des disparitions et des assassinats sont intervenus par centaines après cette date", avait argué Christian Estrosi.
Trois ans plus tard, il n'a pas varié d'un iota sur le sujet, et s'insurge également de la participation de François Hollande à ces commémorations: "Je juge inqualifiable et je m’oppose à la participation du Président François Hollande aux commémorations du 19 mars. Il s’agit d’une provocation à l’encontre de l’ensemble de la communauté rapatriée et des harkis. Cette date constitue pour eux un déni de vérité. Je rappelle avec force que le nombre de victimes et de disparus s’est amplifié après le 19 mars 1962. La signature des Accords d’Evian, respectés unilatéralement par la France, marqua le début d’enlèvements et du massacre de milliers de civils européens et de harkis".
"Cette participation du Président est une provocation à l’égard des pieds-noirs, des harkis et des anciens combattants, qui a pour conséquence de diviser la communauté nationale", accuse encore celui qui est, depuis décembre 2015, le président de la Région Paca.

Et de confirmer cette année encore la décision prise en 2013: "Aucune cérémonie ne sera organisée à Nice le 19 mars. La Ville de Nice ne sera pas pavoisée.

Dans ce combat, je suis et je serai, avec mon Adjointe déléguée aux rapatriés Agnès Rampal, aux côtés des harkis, des rapatriés et du monde combattants, comme je l’ai toujours été."



 

ENCORE UNE FOIS LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE    S’EMPLOIE
A DIVISER LES FRANÇAIS !


Le pays traverse une crise très grave, le pays est en danger ; le Gouvernement ne cesse de lancer des appels à l’union nationale et pourtant le Président Hollande continue à diviser les Français !
Le 19 mars, il sera à Paris, quai Branly devant le Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie pour célébrer le cessez-le-feu proclamé le 18 mars 1962 et unilatéralement respecté à partir du 19 mars.
Le 19 mars 1962 ne signifie nullement « la fin de la guerre d’Algérie » et vouloir le faire croire constitue un mensonge et une offense. Une négation du massacre de masse commis contre les Harkis et leurs familles, une négation des assassinats et enlèvements de milliers de Pieds Noirs et de plusieurs centaines de militaires. Une offense à la mémoire de toutes ces victimes et à la souffrance de leurs familles.
Le Président sait bien que la terre algérienne a connu plus de morts, de toutes religions, après le 19 mars 1962 qu’elle n’en avait connus depuis le 1er novembre 1954. Pourquoi s’acharne-t-il donc à mépriser l’Histoire et à faire souffrir ceux qui ont vécu les drames survenus ? Ceci est incompréhensible.

Le CLAN-R ne peut que s’élever vigoureusement contre cette décision inacceptable, contre ce geste inutile qui n’a pour seule fin que de diviser une fois de plus les Français.
Il appelle tous les citoyens respectueux des morts à ne pas s’associer à cette honteuse cérémonie du 19 mars 2016.  


Hollande aux commémorations du 19 mars 1962 : un autre affront

Le 19 mars, François Hollande se rendra devant le mémorial national de la guerre d’Algérie. Il prononcera un discours. C’est une première.


Gabriel Robin Juriste , SG du Collectif Culture, Libertés et Création du RBM

Le 19 mars prochain, François Hollande se rendra devant le Mémorial national de la guerre d’Algérie, situé au quai Branly. Il prononcera à cette occasion un discours. C’est une première. Aucun Président ne s’était abaissé à célébrer la date du 19 mars avant François Hollande, par égard pour les rapatriés d’Algérie et les appelés du contingent morts au combat. Les commémorations du 19 mars 1962 ont été inscrites dans la loi par une proposition socialiste adoptée le 8 novembre 2012. Le jour du cessez-le-feu en Algérie est officiellement devenu la « journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats au Maroc et en Tunisie ». Concession aux Français d’origine algérienne faisant fi de l’Histoire, ces commémorations sont particulièrement indécentes.

Je suis petit-fils d’un mort au combat en Algérie en 1959. Jamais les appelés n’ont été honorés à la hauteur de leur sacrifice pour la France. Les appelés ont été accueillis sous les quolibets d’une grande partie de la gauche d’alors, les ancêtres politiques de Christiane Taubira. Aspirant officier de l’École militaire d’infanterie du Cherchell, promotion « Sous-Lieutenant Yves Allaire », mon grand-père n’avait que 27 ans lorsqu’il s’en est allé.

Malheureusement, les anciens combattants sont principalement représentés par la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA), qui a honteusement préempté le souvenir de cette guerre. Son président, Guy Darmanin, célèbre le 19 mars 1962 avec « joie », alors que cette date est une tâche indélébile dans notre histoire.

En effet, comment oublier que les combats se sont poursuivis plus de sept mois après le cessez-le-feu ? Enfin, comment parler de « combats » pour qualifier ce qui fut une véritable épuration ethnique ? Les commandos du FLN ont pourchassé et terrorisé les Français restés en Algérie. Rappelons, par exemple, les 49 manifestants pacifiques assassinés le 26 mars, rue d’Isly, par des tirailleurs blédards. Rappelons aussi qu’après le 19 mars 1962, près de 3.000 Européens furent enlevés, parmi lesquels 1.630 disparus.

L’Algérie ne pouvait pas rester une terre française. Le processus historique lancé alors était irréversible. Aujourd’hui, nous assistons à un phénomène inverse : la France semble colonisée par l’Algérie et ses élites qui ont la haine de la France chevillée au corps. Nous devons à la France d’honorer collectivement la mémoire de tous les Français disparus, pendant et après la fin officielle de la guerre, tant les militaires morts au combat que les civils. François Mitterrand avait bien des défauts, mais il connaissait l’Histoire. Il s’est toujours opposé à commémorer la fin de la guerre d’Algérie à la date du 19 mars, et avait même déclaré : « On peut choisir n’importe quelle date sauf le 19 mars. »

François Hollande n’a pas la sagesse de son mentor. Il s’inscrit plutôt dans la lignée de ses prédécesseurs Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, sacrifiant l’honneur de la France à des visées électoralistes. Il va même plus loin que les anciens Présidents susmentionnés en ravivant des souvenirs cruels. Loin d’apaiser les esprits sur un passage très clivant de l’Histoire de France, comme l’imposent ses fonctions, le Président se livre à un périlleux exercice de contrition qui relève d’avantage de la culture de la repentance que de l’exactitude historique. Le directeur de l’Union nationale des anciens combattants, Philippe Schmitt, déplore ces commémorations indignes : « Par respect pour les milliers de pieds-noirs massacrés et la chasse aux harkis, nous ne serons pas présents. »

Il a raison.

Aucun patriote ne doit être présent au quai Branly.


Guerre d'Algérie : pourquoi une partie de la droite a encore du mal avec le 19-Mars



Mis à jour : 12-03-2016 15:11 - Créé : 12-03-2016 14:41

HISTOIRE - Le 19 mars, journée de commémoration de la fin de la guerre d'Algérie, arrive à grands pas et déjà, Christian Estrosi annonce son refus d'y participer. Mais pourquoi la droite française est-elle réticente à commémorer cette date ?

Christian Estosi, Robert Ménard et Marine Le Pen refusent de commémorer le 19 mars.
Christian Estosi, Robert Ménard et Marine Le Pen refusent de commémorer le 19 mars.
Montage metronews / AFP Photo:

Le 19 mars prochain, François Hollande se rendra à la commémoration du cessez-le-feu du 19 mars 1962, conséquence de la signature des accords d'Evian, qui mirent un terme à la guerre d'Algérie. Une première pour un président français. Ce n'est d'ailleurs qu'en novembre 2012 que le gouvernement socialiste a décidé de faire de cette date la "journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie".

Jusqu'alors, la France commémorait cette période de l'Histoire le 5 décembre, avec la "journée nationale d'hommage aux "Morts pour la France" pendant la guerre d'Algérie". Ce qui allait très bien à une certaine droite, peu désireuse de rendre un hommage trop appuyé à l'accord trouvé avec les indépendantistes du FLN.

Estrosi et les harkis

Parmi les mécontents, Christian Estrosi, président de la région PACA et maire de Nice. Ce dernier vient d'annoncer, vendredi 11 mars, son refus de participer aux commémorations du 19 mars, qu'il juge comme étant une "provocation inqualifiable à l'égard de l'ensemble de la communauté rapatriée et des harkis", déclarait-il sur France Bleu.

Après le cessez-le-feu, entre 60 et 70.000 harkis avaient été tués par le FLN, considérés comme des traîtres ou des collabos.  En 2013, plusieurs maires UMP de la côte méditerranéenne, dont Estrosi, avaient déjà refusé de commémorer le 19 mars pour les mêmes raisons. Marine Le Pen avait également défendu cette position.

Ménard et l'Algérie française

Si cette position ne remet pas en cause l'indépendance algérienne, une autre ne s'embarrasse pas franchement de ça. En mars 2015, le maire de Béziers Robert Ménard avait rebaptisé la rue du 19 mars 1962 en "rue Commandant Hélie-de-Saint-Marc", imité en 2015 par le maire FN de Beaucaire. Un changement fort de sens : ce commandant est une des figures des combattants pour l'Algérie française, jusqu'à fomenter un putsch contre le général de Gaulle, en 1961.

Rien de bien surprenant de la part de Robert Ménard, qui avait d'ailleurs publié un ouvrage intitulé "Vive l'Algérie française !" en 2012. Il avait par ailleurs décrit l'Algérie comme "[son] paradis à l'occasion de ce nouveau baptême de rue. De quoi ne laisser aucun doute sur le fond de pensée de celui qui se présente également comme un défenseur des harkis.


D’un 19 mars à l’autre…


L’Histoire, comme elle en est souvent coutumière, fait parfois preuve d’’ironie, mais jamais de manière dérisoire.

Au profit ou au détriment des peuples et des individus les constituant… Si elle s’écrit souvent en lettres d’or, elle l’est aussi en lettres de sang… Le 19 mars 1946, sous la 4ème République, la Réunion, terre de France, dignement, légitimement, entrait solidement dans le giron de la Mère Patrie dont elle avait si bien mérité en devenant Département Français d’Outre-Mer (également la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane). Elle poursuit sa croissance et son épanouissement.

Il y avait tant à faire, tant à réparer, et il y a encore beaucoup à faire. Depuis 27 ans à la Réunion je participe comme chaque réunionnais à m’y employer. Souvenons- nous, sonnons les trompettes de la reconnaissance et honorons la mémoire des porteurs d’une belle promesse. Le 19 mars 1962 sonnait le glas des 15 Départements Français d’Algérie qui n’avaient pas démérités, pourtant, de l’Amère Patrie par la signature de pourparlers d’Evian qui en rien n’étaient « Accords d’Evian ». Confère le livre « l’Algérie d’Evian » (1962, réédité en 1999) sur le sujet par le Français Prix Nobel d’Economie Maurice Allais.

Pensez donc, plusieurs Maréchaux de France, dont un illustre, Maréchal de son vivant, vainqueur de la bataille d’Italie à la tête de l’Armée d’Afrique, natif de ma ville natale, Bône, patrie de Saint-Augustin, Alphonse Juin…Des Prix Nobel, dont le plus célèbre le Prix Nobel de Littérature 1957, pupille de la Nation (son père Lucien , simple ouvrier viticole, est mort en septembre 1914 lors de la bataille de la Marne au sein d’ un Régiment de Zouaves, celui de mon grand-père, sa mère femme de ménage était analphabète) également natif d’un petit village proche de Bône, Mondovi (Drean aujourd’hui), Albert Camus, mais aussi des linguistes tel Paul Robert (Orléansville) du Dictionnaire « Le Robert », et tant d’autres grands Français comme le Prix Nobel de Physique 1997 (natif de Constantine, comme Enrico Macias) Claude Cohen-Tannoudji…et que dire de tous les humbles, les anonymes, les amoureux de la France dont étaient les miens aussi.

Ce qui n’empêcha pas ce lâche abandon par la 5ème République naissante, par son chef et son gouvernement, par une partie de ses élites, également par une partie du peuple français qui ne sut pas (ou ne voulut) accueillir 1 200 000 compatriotes démunis, désespérés, de toutes conditions, de toutes origines, de toutes confessions dont certains pourtant 18 ans avant en août 1944 après avoir débarqués en Provence, libéraient Marseille, Toulon et toutes les villes françaises en remontant le Rhône (jusqu’au nid d’Aigle de Hitler dans les Alpes Bavaroises. Quel long chemin de combats depuis l’Afrique du Nord française)… Amère Patrie si peu reconnaissante qui 54 ans après n’a toujours pas rendue la justice (quand elle ne la trahit pas encore !), due et toujours attendue, à ces exilés au sein de leur propre nation.

Souvenons – nous et faisons résonner la sonnerie aux Morts en nous inclinant à la mémoire des nombreuses, trop nombreuses victimes d’une guerre qui si elle fut vaine, fut aussi celle de la déchirure d’une espérance de fraternité sacrifiée sur la rive sud de la Méditerranée en trahissant les promesses de mai 1958 qui vit mourir la 4ème République et naître la 5ème aujourd’hui à bout de souffle. D’un 19 mars à l’autre…

Pour ma part, je reste fidèle au « 11ème Commandement » du Pieds-Noirs André Rossfelder, ami d’Albert Camus, écrivain, découvreur du pétrole algérien dans les traces de Conrad kilian, inventeur de la Comex, qui en 2000 chez Gallimard écrivit ce livre (dont je vous conseille la lecture comme de celle du « Premier homme » d’Albert Camus) en précisant : « Tu seras fidèle aux tiens surtout quand la nation les oublie ou les diffame »… Je m’y emploie depuis 30 ans sans relâche et continuerai de le faire ! Ce 19 mars sera pour moi une journée de recueillement et de méditations, pas de célébration.

Eric Wagner, fils de la terre algérienne alors terre de France.


Participation de François Hollande aux célébrations du cessez-le-feu lors de la guerre d’Algérie


Il semblerait que François Hollande prépare déjà les élections présidentielles de 2017 en flattant l’électorat musulman, qui avait grandement participé à son élection en 2012.

Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : En effet, le 19 mars prochain, le chef de l’État prononcera un discours devant le mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, situé au Quai Branly, a indiqué l’’Élysée. Il viendra ainsi célébrer le 19 mars 1962, jour du cessez-le-feu en Algérie et officiellement « journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ».

C’est la première fois qu’un président français participera aux célébrations du cessez-le-feu au lendemain des accords d’Évian, cette date, inscrite dans la loi par une proposition socialiste adoptée le 8 novembre 2012, est contestée par de nombreuses associations, notamment de harkis (collaborateurs de l’armée d’occupation française durant la guerre d’Algérie) et de pieds-noirs (colons français d’Algérie).

Cette participation provoque une forte polémique franco-française : elle est soutenue par la principale association d’anciens combattants de gauche, qui recrutait surtout parmi les anciens rappelés et appelés, la FNCA (Fédération nationale des Anciens combattants en Algérie), et par de nombreuses municipalités de gauche. En revanche, la plupart des associations d’anciens combattants et de rapatriés situées plus à droite refusent de commémorer l’événement, qui a leurs yeux symbolise la défaite et la fin de l’engagement des autorités françaises dans la défense de leurs ressortissants, ainsi qu’une négation des souffrances des communautés pieds-noirs et harkis, dont des milliers de membres sont morts après le 19 mars.

Pour rappel, Le 18 mars les accords d’Évian étaient signés et le lendemain devait être marqué par un cessez-le-feu définitif. Or, ce ne fut pas le cas : entre l’armée française, l’OAS et les différents groupes indépendantistes, attentats, escarmouches et règlements de comptes continuèrent pendant plusieurs mois.

Le président Hollande, sait que le 19 mars 1962 est fêté en Algérie comme un Grand Jour de Victoire, et pour Guy Darmanin, président de la FNCA, il s’agit d’un « geste de rassemblement et de réconciliation avec l’Algérie ».

Pour ses détracteurs, « François Hollande reconnaît seulement la souffrance des Algériens » et ce geste semble satisfaire des objectifs purement électoralistes.

En effet, Il est reconnu que le vote des musulmans d’origine algérienne a pesé lourd de son côté sur la balance, lors de son élection en 2012.

    Le Parti Anti Sioniste met en garde les musulmans de France contre les manigances électoralistes du PS, visant à s’assurer leur vote lors de la prochaine élection présidentielle.

    Il rappelle la politique islamophobe et pro-sioniste menée par le gouvernement actuel et enjoint les musulmans à faire preuve de clairvoyance et ne pas tomber dans le piège socialiste une nouvelle fois.

    La participation du Président Hollande à cette cérémonie ne l’exonèrera pas de sa responsabilité dans la montée de l’islamophobie et ne fera pas oublier le soutien de la France aux groupes terroristes qui mettent le Moyen-Orient à feu et à sang, ainsi que sa politique néocoloniale au service du sionisme.



Pleyben. Urvoas à la commémoration du 19-Mars samedi


Le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas devrait participer, samedi matin, à la commémoration du 19 mars 1962 sur ses terres finistériennes.
L'agenda prévisionnel du ministère de la Justice prévoit, en effet, un déplacement au Mémorial départemental de Pleyben.
La cérémonie du souvenir et du recueillement débutera à 10h30, en présence également du préfet.
Elle sera précédée d'un défilé à 9h45, place du 19-Mars1962, à Pleyben.


Commémorer les Accords d’Evian ?
Et pourquoi pas la défaite de Waterloo tant qu’on y est.


Publié par Manuel Gomez

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Le président de la République, François Hollande, a décidé, pour la première fois, de commémorer cette année le 19 mars 1962 et les “Accords d’Evian”.

C’est sa meilleure façon de se reconcilier ainsi avec les gauchistes socialistes et les communistes.

Il devrait, dans la même foulée, fêter le 18 juin 1815, la défaite de Waterloo et le 22 juin 1940, la signature de l’armistice devant les nazis.

Le 19 mars 1962 : fin de la guerre d’Algérie, un mensonge éhonté

Les “Accords d’Evian” obligeaient la France à un “cessez le feu” en Algérie, mais autorisaient le FLN et l’ALN à enlever, assassiner, massacrer, à volonté, de jeunes soldats, des civils innocents et des harkis, alors que l’armée française avait l’obligation de rester l’arme au pied, sur ordre de De Gaulle.

Ce même jour, 19 mars 1962, à Eckmul (Oran), 16 personnes, dont 3 femmes, sont enfermées dans un hangar, et l’ALN (Armée Nationale Populaire) y met le feu. Elles sont toutes carbonisées.

Ce même jour, la gendarmerie d’Oran signale que des dizaines d’européens sont sequestrés, jusqu’à ce que mort s’ensuive, pour servir de donneurs de sang pour les combattants de l’ALN.

On les retrouve la peau collée aux os et totalement vidés de leur sang.

Après ce 19 mars 1962, et je cite sous le contrôle de M. Eugène-Jean Duval, inspecteur général des armées et les archives officielles :

- 91 actions de guerre de l’ALN et du FLN sont commises contre la France.
- Le 20 mars 1962, 18 soldats sont tués et 3 blessés.
- 90 soldats français disparus.
- 239 soldats français, fait prisonniers par l’ALN, qui ne sont jamais revenus.
- 1580 civils européens disparus (dont des dizaines de femmes expédiées vers des bordels militaires de l’ALN)
- Entre le 19 mars et le 5 juillet 1962, sont perpétrés plus de 5000 enlèvements.
- 1165 civils sont assassinés.
- 1773 ont disparu.
- Plus de 60.000 harkis massacrés ainsi que leurs familles.

Interdiction donnée par le gouvernement français à la Croix Rouge Internationale de s’y intéresser : télégramme (très secret) signé Louis Joxe et daté du 2 avril 1962 :
“Je serais, pour ma part, hostile à une intervention quelconque de la Croix Rouge internationale dans tout ce qui concerne les arrestations et détentions d’européens”.
Après le 19 mars 1962, blocus de Bab-el-Oued. L’armée, l’aviation, les tanks, tirent sur les habitants.

26 mars 1962, sur ordre de De Gaulle, confirmé par Christian Fouchet, Haut-commissaire en Algérie, l’armée française tire sur une population désarmée qui manifestait devant la Grande Poste de la rue d’Isly, à Alger : plus de 46 morts et 200 blessés.

La France a reconnu officiellement des “morts pour la France”, en Algérie, après le 19 mars 1962, c’est bien la preuve que les “Accords d’Evian” n’ont jamais marqués la fin de la guerre.
Nous aimerions savoir comment leurs noms ont été inscrits sur les monuments aux morts ?
Sous les ordres des généraux Ailleret et Katz, l’armée française a terminé cette guerre, gagnée totalement sur le terrain, dans le déshonneur le plus total.
Monsieur le président de la République et messieurs les maires des villes et communes de France dans lesquelles vivaient ces jeunes soldats et leurs familles, quand vous célèbrerez cette date, ce prochain 19 mars 2016, et que vous garderez une minute de silence, vous les entendrez, tous ceux qui sont morts après le 19 mars 1962, vous hurler leur mépris et leur colère.

Le 19 mars 1962, le chef de l’état français et son gouvernement ont “signé” un crime contre l’humanité. Un demi siècle plus tard, ne soyez pas leurs complices !


Le maire boycottera la cérémonie du 19 mars


Le maire de Lavaur et les élus de sa majorité boycotteront la cérémonie officielle du 19 mars 1962 et les drapeaux de la ville seront en berne, annonce aujourd’hui Bernard Carayon (LR). Dans un communiqué, ce dernier évoque «une loi indigne», votée en décembre 2012 par la gauche et instaurant le 19 mars, date de signature du cessez-le-feu en Algérie, comme «journée nationale du souvenir».

La loi votée par la majorité actuelle, cédant à une revendication ancienne d’associations de gauche, est contestée par de nombreuses associations d’anciens combattants et de rapatriés, qui rappellent les nombreux massacres de soldats français, de civils européens et de harkis, perpétrés après la signature du cessez-le-feu entre la France et le FLN.


LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE PARTICIPERA
À LA CÉRÉMONIE DU 19 MARS AU QUAI BRANLY À PARIS

Il y a 54 ans, le 19 Mars 1962 à midi, le « Cessez-le-feu » de la guerre d’Algérie était ordonné par le général Ailleret, commandant en chef, à toutes les unités françaises engagées depuis novembre 1954 dans un conflit qui ne disait toujours pas son nom. Comme chaque fois en pareille circonstance, on a compté les morts. Plus de 30 000 militaires, parmi lesquels une majorité de jeunes appelés du contingent, avaient succombé depuis le début des «événements» en Tunisie et au Maroc en 1952.

On déplorait également d’innombrables victimes civiles, dans les deux camps.

La Loi du 6 décembre 2012 a fixé au 19 mars de chaque année, une Journée Nationale du Souvenir et de Recueillement, en hommage à toutes les victimes, qui sera marquée, à Paris, par un grand rassemblement à 16 h 30 au pied du Mémorial National de la guerre d’Algérie et des combats au Maroc et en Tunisie, quai Branly, en présence des autorités civiles et militaires.

La FNACA se félicite de la décision du président de la République de participer à la cérémonie du quai Branly. Pour la première fois depuis la fin de la guerre d’Algérie, l’Etat sera ainsi officiellement associé au plus haut niveau à l’hommage de la Nation à l’égard d’une génération de combattants trop longtemps occultée en raison des polémiques suscitées par l’issue de ce conflit.
La Flamme du Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe sera ranimée à 18 h 30.

Une cérémonie officielle est également organisée à l’initiative des Préfets, dans tous les départements de métropole et d’outre-mer.
La FNACA engage tous les anciens combattants, comme tous les Français, à se joindre à ces moments de recueillement en Mémoire de toutes les victimes.

Paris, le 8 mars 2016


MESSAGE DE LA FNACA POUR LE 19 MARS 2016


Appliquée à l'enseignement de son Histoire, la France sanctuarise les dates de fin de conflits qui se doivent d'être commémorées avec ferveur et clairvoyance.

19 Mars 1962 - Cessez-le-feu de la guerre d'Algérie.

Une date de l'Histoire gravée dans le marbre sur l'autel de la République.

Dans un esprit de rassemblement et d'apaisement, cette Journée Nationale du Souvenir, c'est l'hommage solennel de la France à nos 30 000 frères d'armes.

Rappelés, pères de famille, massacrés au printemps dans les gorges de Palestro, nomades enlevés à la Toussaint cette année 1956 dans les Abdellys, froidement abattus, jetés dans un gouffre et portés disparus...

Militaires tués durant ces dix années de guerre en Algérie, Maroc et Tunisie.
Blessés et malades emportés par les séquelles.
Irradiés lors des essais nucléaires.
Victimes d'attentats terroristes perpétrés par les ennemis de la République...
Ils ont porté avec dignité les couleurs de notre drapeau.
Tous sont Morts pour la France dont ils ont su préserver les idéaux.
Ils étaient la Jeunesse de France. Ils rêvaient d'un autre monde.
Leurs voix se sont tues. Des vies brisées en pleine jeunesse.
Leur mémoire est pérenne.
Au cœur de l'émotion, au cœur de l'action.

Leur sacrifice doit servir la cause de la Paix, ce bien si précieux qui impose à tous lucidité et vigilance.
Valoriser notre cérémonie, c'est : Vaincre l'indifférence dont ces enfants de la République sont l'objet. Nous le devons à leur famille.
Faire vivre leur Souvenir en réfutant le mensonge et en affirmant notre volonté de Paix et de Réconciliation.
Préserver, Transmettre, Faire partager leurs valeurs de citoyenneté, de solidarité.
Rejeter l'obscurantisme, terreau du fanatisme et du terrorisme.

Ne pas se résigner à la fatalité.
S'engager sans réserve à faire respecter nos institutions républicaines.
En ce printemps où le ciel est tourmenté, aux aurores le soleil combat les nuages.

Témoignons notre confiance aux jeunes.
D'un précieux réconfort, leur présence nous éclaire l'Avenir.
Ils sont nos ambassadeurs pour bâtir la France de demain dans un monde de progrès ouvert au dialogue, à la tolérance.

Un monde préservant les Valeurs de l'Humain.

Vive la République.
Vive la France.
Le Comité national de la FNACA


François Hollande commémorera samedi la fin de la Guerre d’Algérie


Aussi surprenant qu’il y paraît, aucun président français n’avait marqué de sa présence l’hommage du 19 Mars aux victimes des combats en Afrique du Nord.

Le président de la République française, François Hollande, rendra hommage aux victimes de la Guerre d’Algérie le 19 mars. C’est la première fois qu’un chef d’Etat se recueillera sur le mémorial du quai Branly depuis que le législateur a officialisé, le 8 novembre 2012, la date du cessez-le-feu de Mars 1962, suite à une proposition socialiste créant une «journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la Guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc». Cet anniversaire est toujours marqué de rejet par une part de la classe politique française de droite et d’extrême-droite et par certaines associations de rapatriés qui y voient surtout la fin de leur rêve d’une Algérie française.

Pour certaines associations d’anciens combattants, c’est la défaite qui est toujours insupportable, cinq décennies après. Pour ne pas envenimer les tensions qui continuent malgré tout jusqu’à ce jour, le président Jacques Chirac avait institué de toute pièce par décret en 2003 une date pour les manifestations du souvenir : le 5 décembre. Cette date correspond uniquement à l’inauguration cette année-là du Mémorial du quai Branly.

La date convenait à ceux qui estimaient qu’après le cessez-le-feu le sang a continué de couler. Pour les opposants au 19 Mars comme marqueur du souvenir, la période qui a suivi l’immédiat après cessez-le-feu a été ensanglantée, dans la phase de transition du passage de flambeau aux nouvelles autorités algériennes, en raison particulièrement d’un relâchement de la protection des ressortissants. Outre les Français d’Algérie, ceux-ci parlent aussi des supplétifs harkis. Aucune compassion par contre pour les Algériens massacrés ignominieusement, livrés à la vindicte des ultras.

Ce qu’appuie d’ailleurs avec aplomb Thierry Rolando, président national du Cercle algérianiste : «François Hollande est en train de tourner le dos à une partie de la communauté nationale, il ne reconnaît qu’une seule souffrance, celle des Algériens et jette un voile d’ombre sur les drames des harkis et des Français d’Algérie. Il pourrait embrasser toutes les mémoires en se rendant aux commémorations du 5 décembre.» Jusqu’à présent les deux, celle du 19 Mars et celle du 5 décembre, toutes deux inscrites dans le marbre de la loi, coexistent, avec leur ballet de gerbes et de discours antinomiques.

François Hollande a choisi de trancher le nœud inextricable et donner de la solennité au 19 Mars. Il devrait à l’occasion de ce 54e anniversaire de la fin de combats en Algérie prononcer, samedi prochain, un discours qu’il a préparé avec des historiens. L’association majoritaire des anciens combattants, la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (Fnaca) célèbre depuis 1983 la date du 19 Mars qui signifie pour elle la fin de l’engagement de la jeunesse française dans le conflit meurtrier. La démarche du président Hollande est accueillie favorablement : «La Fnaca se félicite de la décision du président de la République de participer à la cérémonie du quai Branly.

Pour la première fois depuis la fin de la Guerre d’Algérie, l’Etat sera ainsi officiellement associé au plus haut niveau à l’hommage de la nation à l’égard d’une génération de combattants trop longtemps occultée en raison des polémiques suscitées par l’issue de ce conflit.»

Par contre, à Marseille, Christian Estrosi, le nouveau président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur persiste. Lui qui a été élu contre le Front national avec les voix de la gauche, reste malgré tout fidèle à son option très droitière et «algérianiste».

Il annonce refuser de participer à l’hommage du 19 Mars : «Participer à ces cérémonies constituerait une provocation inqualifiable à l’égard de l’ensemble de la communauté rapatriée et des harkis.

Cette date constitue pour eux un déni de vérité. Je veux rappeler avec force que le nombre des victimes et des disparus s’est amplifié après le 19 mars 1962 – une date qui, en réalité, marque le début des enlèvements et du massacre de milliers de civils européens et de harkis.» Il est surprenant que 54 ans après leur fin, les hostilités restent vivaces, comme une nostalgie mortifère dont on peinerait à se dégager


ASSEMBLÉE NATIONALE
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE LIBERTÉ - ÉGALITÉ - FRATERNITÉ

Elie Aboud Paris, le 10 mars 2016

Député de l'Hérault
Président du groupe d'études aux Rapatriés

Monsieur François Hollande Palais de l’Elysée 55, rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris
Réf: EA/LG/257

Monsieur le Président,

L'heure est grave, le défi aux Rapatriés et aux Harkis établi, le sentiment d'abandon de ces français, par cette majorité, confirmé.

A l'opposé de toute prévenance et délicatesse, vous avez décidé de vous rendre au Mémorial du Quai Branly pour la date repoussoir du 19 mars. Cette commémoration par vous-mêmes ne pourra qu'alimenter les plaies de cette catégorie de citoyens meurtrie dans leur mémoire, parfois dans leur chair.

Comment, Président de la République Française, vous n'avez pas été sensible à cette souffrance et éclairé par vos conseillers alerté sur les conséquences de votre geste ? L'histoire jugera qu'un socialiste, au mépris du respect d'une partie des français, a agi ainsi. François MITTERRAND par souci d'unité nationale, trop érudit et trop fin politique, s'y était refusé.

Vous le savez fort bien, le cessez le feu du 19 mars 1962 (et des accords d'Evian) pose de graves problèmes. Il n'a absolument pas été respecté. Des dizaines de milliers de nos compatriotes ont été par la suite assassinés.

Ils ne comptent pour rien ?

Non, la hauteur de vue de votre fonction aurait dû vous inviter à faire oeuvre utile en cherchant, vous qui en êtes un expert, une synthèse, pour qu'enfin cette question sensible trouve son achèvement sous votre Présidence.
D'ailleurs, dans cet esprit, vous vous étiez engagé, pendant la campagne présidentielle, dans un message du 5 avril 2012, à « reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil des familles transférées dans des camps en France ». Vous ajoutiez les assurer, eux et leurs descendants de « la reconnaissance de la République ».

Aujourd'hui, au lieu de cela, de la provocation!

Aucun Président, avant vous, ne l'avait osé.

Ce n'est pas du courage, c'est de la méconnaissance et de l'indifférence.

Espérant encore vous faire changer d'avis,

Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en l'assurance de ma parfaite démarche républicaine.

Elie ABOUD


19 mars : Lettre ouverte de Michèle Tabarot à François Hollande


Par valeurs actuelles

Tribune libre. Michèle Tabarot est député Les Républicains des Alpes-Maritimes et maire du Cannet. A l'approche de la date anniversaire des Accords d'Evian, elle adresse une lettre ouverte à François Hollande qui s'apprête, de manière inédite, à participer aux célébrations du "cessez-le-feu". Une provocation du président de la République qui heurte particulièrement les pieds-noirs, les harkis et leurs descendants.

Monsieur le Président,

Je tenais par la présente à vous faire part de ma désapprobation à la suite de l’annonce de votre souhait de commémorer les accords d’Evian et le prétendu "cessez-le-feu" du 19 mars 1962.

Vous savez que cette date reste synonyme d’une souffrance jamais éteinte pour les Pieds-noirs, les Harkis et leurs descendants.  Le 19 mars 1962 a été un déchirement avec le choix qui n’en était plus un entre « la valise ou le cercueil ».

Vous savez aussi les conditions terribles de retour en métropole de ces milliers de Français d’outre-méditerranée qui n’avaient commis aucun crime et aspiraient à vivre une vie paisible et heureuse dans ce département d’Algérie dont on leur avait dit qu’il était la France.

Non, le 19 mars 1962 n’a jamais été la paix. Il n’a jamais été une date heureuse pour qui que ce soit. De "cessez-le-feu", il n’y en a jamais eu. Les morts se sont comptés par milliers après cette date, à Oran, Rue d’Isly et dans tant d’autres endroits de sinistre mémoire.

Aussi, je vous demande solennellement de ne pas prononcer de discours en cet anniversaire, qui plus est, devant le monument du Quai Branly.

Le Président Jacques CHIRAC, pour lequel je sais que vous avez de l’estime, avait choisi ce lieu neutre pour commémorer les victimes des conflits d’Afrique du Nord, à une date déconnectée de tout événement.

Ce faisant, il était parvenu à calmer les esprits et avait laissé espérer que la blessure puisse cicatriser petit à petit, sans oubli mais sans plus de rancœur.

Si vous deveniez le premier Président de la République à célébrer cette funeste date, vous raviveriez alors cette douleur.

Les Pieds-noirs et les Harkis aspirent à la paix et à la tranquillité après des décennies où ils ont dû se battre pour se reconstruire. Ils demandent simplement le respect de leur mémoire. Ne les offensez pas.

J’espère que vous entendrez cet appel d’une élue de notre Nation, fille de Pieds-noirs, qui a reçu de ses parents un amour infini pour la France dont vous êtes le garant de l’unité.

Dans cet espoir,

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.

Michèle TABAROT


ASSEMBLEE NATIONALE REPUBLIQUE FRANÇAISE
LIBERTÉ - ÉGALITÉ - FRATERNITÉ

Docteur Philippe VITEL, Député du Var
Vice-Président de la Région Provence Alpes Côte d'Azur
Député à l'Assemblée Parlementaire de l'Otan
Conseiller Départemental du Var Honoraire

Réf : AN/AIT/0116

Monsieur le Président de la République
Palais de l’Elysée
55, rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 PARIS

Paris, le 16 mars 2016

Monsieur le Président,

Je tenais par la présente à vous faire part de ma désapprobation suite à l’annonce de votre souhait de commémorer les accords d’Evian et le prétendu "cessez-le-feu" du 19 mars 1962.

Vous savez que cette date reste synonyme d’une souffrance jamais éteinte pour les Pieds-noirs, les Harkis et leurs descendants. Le 19 mars 1962 a été un déchirement avec le choix qui n’en était plus un entre « la valise ou le cercueil ».

Vous savez aussi les conditions terribles de retour en métropole de ces milliers de Français d’outre-méditerranée qui n’avaient commis aucun crime et aspiraient à vivre une vie paisible et heureuse dans ce département d’Algérie dont on leur avait dit qu’il était la France.

Non, le 19 mars 1962 n’a jamais été la paix. Il n’a jamais été une date heureuse pour qui que ce soit. De "cessez-le-feu", il n’y en a jamais eu. Les morts se sont comptés par milliers après cette date, à Oran, Rue d’Isly et dans tant d’autres endroits de sinistre mémoire.

Aussi, je vous demande solennellement de ne pas prononcer de discours en cet anniversaire, qui plus est, devant le monument du Quai Branly.
Le Président Jacques CHIRAC, pour lequel je sais que vous avez de l’estime, avait choisi ce lieu neutre pour commémorer les victimes des conflits d’Afrique du Nord, à une date déconnectée de tout événement.

Ce faisant, il était parvenu à calmer les esprits et avait laissé espérer que la blessure puisse cicatriser petit à petit, sans oubli mais sans plus de rancœur.
Si vous deveniez le premier Président de la République à célébrer cette funeste date, vous raviveriez alors cette douleur.
Les Pieds-noirs et les Harkis aspirent à la paix et à la tranquillité après des décennies où ils ont dû se battre pour se reconstruire. Ils demandent simplement le respect de leur mémoire.

Ne les offensez pas.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.
 
Permanence Parlementaire : « Le Concorde » - 280 avenue Maréchal Foch - 83000 TOULON
Tél : 04 94 24 42 19 - Fax : 04 94 24 12 34 - E-mail : vitel.depute@WanadOO.fr
Assemblée Nationale : 101, rue de l'Université - 75355 PARIS 07 SP
Tél : 01 40 63 75 41 - Fax : 01 40 63 78 20 - E-mail : pvitel@assemblee-nationale.fr
Site : www.philippevitel.com


Louis Aliot, Député Français au Parlement Européen, Conseiller municipal et communautaire de Perpignan



16 mars 2016

Le Président de la république, en participant aux commémorations du 19 mars 1962, va porter atteinte à la mémoire des anciens combattants Français, harkis et rapatriés de la guerre d’Algérie. On peut choisir n’importe quelle date sauf le 19 mars avait pourtant averti François Mitterrand le 24 septembre 1981.
Cette date n’est pas celle de la paix, mais celle du déchaînement de la violence et d’un génocide. Après cette date, plusieurs centaines de soldats et plusieurs milliers de civils français et musulmans ont été enlevés et assassinés ou ont disparu, et 150.000 Harkis ont été sauvagement torturés ou mis à mort par le FLN socialiste et ses complices dans les semaines qui ont suivi le soi-disant cessez-le-feu.
Comme le reconnaîtra l’ancien leader FLN Hocine Aït Ahmed «…Il y a eu envers les pieds-noirs des fautes inadmissibles, des crimes de guerre envers des civils innocents et dont l’Algérie devra répondre au même titre que la Turquie envers les Arméniens. »
Commémorer le 19 mars 1962 constitue une insulte pour tous, militaires, harkis, et civils de toutes origines et de toutes religions tombés pour la France avant et après cette date.
Le 19 mars 1962 est la conséquence directe de la défaite politique négociée, acceptée et assumée par le gouvernement gaulliste de cette époque ! Il est pour de nombreux français la marque d’un abandon et d’une tragédie qui aura couté la vie à des milliers de civils innocents !
Parce qu’il est le Président de tous les Français, le Président de la république ne devrait pas participer à ces commémorations à moins qu’elle ne soit une énième concession faite au pouvoir pourtant peu démocratique Algérien à l’identique de celle qui a consisté à remettre la Légion d’Honneur au ministre saoudien de l’intérieur.

 

Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc


Message du Secrétaire d’Etat, chargé des Anciens combattants et de la mémoire

(19 mars 2016)

Nous sommes réunis aujourd’hui pour rendre l’hommage de la Nation à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.
Après la violence d’une guerre qui ne disait pas son nom, le cessez-le-feu du 19 mars 1962 sonna comme la volonté commune du gouvernement provisoire de la République algérienne et de la France d’arrêter les combats, comme une promesse de paix. Il devait panser les plaies et faire taire les souffrances. Celles des millions de femmes et d’hommes, de familles, d’enfants qui avaient vécu avec cette guerre, dans cette guerre.
Celles des appelés et rappelés du contingent, des militaires de carrière, des membres des forces supplétives ou assimilés, des forces de l'ordre, originaires de métropole et d’Afrique du Nord. Celles des civils massacrés, déplacés, déracinés, abandonnés.

Celles des prisonniers. Celles des disparus.

Le 19 mars fut un soulagement pour les familles du million et demi d’appelés du contingent ; n’oublions jamais les 25 000 qui ne sont pas revenus. Mais pour les Français d’Algérie, cette date annonçait aussi la fin d’une histoire séculaire, qui s’acheva dans la violence et, finalement, dans l’exil. Et pour les harkis qui avaient fait le choix de rester fidèles à la France, les mois qui ont suivi furent ceux des représailles, des massacres puis d’une fuite éperdue avec leurs familles pour rejoindre la métropole, où ils affrontèrent l’incompréhension et subirent la vie dans des camps d’hébergement.

La guerre d’Algérie fut pour la France l’épisode ultime de la décolonisation, après l’accession à l’indépendance des protectorats tunisien et marocain, dont nous célébrons cette année le 60ème anniversaire. Cinquante-quatre ans après le 19 mars 1962, notre monde a complètement changé, mais les souvenirs de cette époque restent vifs. Ils appartiennent désormais à notre histoire commune, et cette année doit donc être l’occasion de les valoriser afin que de la multiplicité des vécus naisse une compréhension partagée de notre passé, contre la tentation mortifère de la concurrence des mémoires.



19 mars : non à la commémoration de la honte et du déshonneur !


Par valeurs actuelles

A vos clics. Pour la première fois depuis la fin de la guerre d’Algérie, un président de la République, François Hollande, a décidé d’assister aux commémorations du 19 mars, alors même que tous ses prédécesseurs, à commencer par le président François Mitterrand, s’étaient toujours refusés, dans un esprit de concorde, à reconnaître par leur présence cette date des plus contestables.

Il y a cinquante-quatre ans, un million de Français d’Algérie subissait en effet un exode dramatique et plus de 100 000 harkis et pieds-noirs étaient assassinés par le FLN dans l’indifférence générale, pour la plupart après ce “cessez-le-feu” du 19 mars 1962.

En décidant d’accomplir cette démarche, le chef de l’État a choisi délibérément de tourner le dos à une partie de ses compatriotes et d’afficher son mépris pour les drames de dizaines de milliers de victimes : appelés du contingent, militaires engagés, pieds-noirs victimes d’enlèvements et d’assassinats, notamment lors des terribles journées du 26 mars 1962 à Alger et du 5 juillet 1962 à Oran, et, bien sûr, harkis massacrés dans d’indescriptibles conditions.

En prenant le parti d’honorer à cette date funeste le souvenir des civils et militaires français disparus lors de la guerre d’Algérie, François Hollande a choisi aussi de sacrifier la vérité historique, car chacun sait que le “cessez-le-feu” du 19 mars 1962 n’a jamais été respecté et que, loin d’avoir marqué la fin de la guerre, il symbolise, bien au contraire, le début du déchaînement des violences contre les Français d’Algérie.

Comment ne pas rappeler, en effet, que 80 % des victimes civiles françaises de la guerre d’Algérie ont été assassinées par le FLN après les accords d’Évian?

En affichant son soutien à la seule date du 19 mars, rejetée par la quasi-totalité des associations d’anciens combattants et par l’ensemble des associations de Français d’Algérie, harkies et pieds-noires confondues, le chef de l’État a en outre fait le choix de la provocation.
Alors que son rôle aurait dû être d’apaiser les mémoires et d’unir la nation dans le souvenir, François Hollande a pris le risque de diviser la communauté nationale et d’aviver les blessures de milliers de familles de Français.

Enfin, en commémorant le 19 mars 1962, François Hollande, en plus de jeter le voile noir de l’oubli sur les souffrances d’une partie de ses compatriotes, poursuit sa démarche de repentance vis-à-vis de l’Algérie, qui célèbre le 19 mars comme une victoire et exige que ne soit reconnue qu’une seule catégorie de victimes.

L’histoire de la guerre d’Algérie ne saurait s’écrire en noir et blanc.
Toutes les souffrances doivent être respectées et tous les drames reconnus.

C’est la raison pour laquelle nous invitons le président de la République à prendre toute la mesure du trouble et de la colère que la célébration d’une date aussi inique pour la mémoire nationale et insultante pour celle de milliers de victimes provoque et lui demandons solennellement de prendre les initiatives nécessaires pour revenir sur l’officialisation de la date du 19 mars 1962.

De la même manière, nous invitons tous les maires, élus, conseillers municipaux à décider ou à demander que soient débaptisées toutes les rues et places du 19-Mars-1962 qui constituent des taches indélébiles dans nos villes et villages et insultent les consciences et la mémoire françaises.

Il y va de l’unité de la nation et de l’équité des mémoires.


En France, les cérémonies du cessez-le feu raniment quelques rancœurs


Par Pierre Morville 

Le cessez-le-feu du 19 mars 1962 anime toujours la colère de pieds noirs

L’anniversaire du cessez-le feu du 19 mars 1962 continue d’alimenter des rancœurs nostalgiques dans l’extrême-droite française, notamment avec l’annonce de la participation de François Hollande aux cérémonies commémoratives qui se dérouleront à Paris samedi. « Le président de la République, en participant aux commémorations du 19 mars 1962, va porter atteinte à la mémoire des anciens combattants français, harkis et rapatriés de la guerre d’Algérie », s’indigne Louis Aliot, député européen du Front national (FN) et compagnon de Marine le Pen.


Que va faire cette année Robert Ménard, le maire de Béziers ? 

Ce natif d’Oran, au parcours chaotique, de la ligue communiste dans sa jeunesse, à la fondation de « Reporters sans frontières » pour finir comme vif soutien de Marine Le Pen, avait mis l’an dernier les drapeaux en berne et débaptisé dans sa ville, la rue du « 19 mars 1962 » pour la nommer rue du « commandant Hélie Denoix de Saint-Marc », un résistant, déporté à Buchenwald, devenu militaire de carrière et qui avait pris une part très active au putsch des généraux du 21 avril 1961


Par Gilbert Collard, Député du Gard



Le 19 mars est une date funèbre ; c’est, sans doute, la raison mortifère pour laquelle François Hollande, contrairement à ses prédécesseurs, a décidé de commémorer le 19 mars, date du cessez-le feu, qui vit s’abattre sur les Pieds-noirs et les Harkis un abandon assassin.

Cette date est une tristesse.
La guerre commence le 1er novembre 1954.

Du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, le 12 novembre 1954, Pierre Mendes France déclare : « Il n’y aura aucun aménagement contre la sédition », et François Mitterrand : « l’Algérie, c’est la France ! ».
Que de mensonges ! Depuis la parole politique est en berne, en deuil des mots.
Le 12 mars 1956, Guy Mollet, caché derrière ses grosses lunettes, obtient de la représentation nationale que l’armée détienne les pouvoirs de police avec une majorité de 455 voix, y compris, oui, celles de tous les…communistes ! Ils ont des trous de mémoire profonds comme des impacts de balle. C’est en ces temps que le recours à la torture commence… Les mêmes passeront leur vie à repasser les froissements de leur conscience en dénonçant des pratiques instaurées par eux !
La gauche morale gagne toujours la bataille des mots au culot !
Et puis, on a, d’un balcon, l ‘incompréhensible : « Je vous ai compris » !
Tombe alors sur la nuque, le 8 novembre 1961, le référendum sur l’autodétermination avec son poids de 75,2% de oui !
Les pieds-noirs deviennent les orphelins d’une terre française qui ne l’est plus.
La marche de l’histoire les a piétinés. Son inexorabilité pouvait se passer des mensonges, des reniements, des tromperies, des abandons.
Tout est consommé, le 18 mars 1962, avec les accords d’Evian, approuvés par 90,7% des Français !
A compter de cette date, c’est l’abandon, la révolte, la folie, la furie, le lâchage entre les mains des lyncheurs ; la mère patrie commet un parricide.
Dès le 19 mars, des harkis et des civils musulmans sont lynchés sous les regards inertes de l’armée française : 60 000 à 80 000 harkis, désarmés, sont massacrés.
Le 26 mars, c’est le drame de la rue d’Isly où périssent entre 46 et 62 innocents qui commettaient le crime de crier leur désespoir.
En un an, 34 000 européens seront enlevés, dont des soldats ; on en retrouvera 1500 …
Le 5 juillet, jour de l’indépendance, 400 à 800 pieds-noirs seront tués.
Gaston Defferre, maire de Marseille et futur Ministre de l’intérieur de François Mitterrand, accueille les survivants d’une phrase qui refroidirait tous les migrants : « qu’ils quittent Marseille en vitesse. »
La date commémorative du 19 mars divise et oublie les morts pour une France qui n’était plus mais qui demeurait dans les cœurs : on ne célèbre pas une date qui est un cimetière !


Ce jour-là, le 19 Mars 1962...


Par Zouhir MEBARKI

Quand les portes de l'enfer s'ouvrent et que les suppliciés courent vers la liberté, il est facile d'imaginer l'immensité de leur bonheur. Aujourd'hui encore, les gardiens de cet enfer sont toujours à l'affût pour revenir casser du «bougnoule». Comment? Ils ont dévoilé leur plan...

Mémorable. Comment décrire, à des jeunes de 20, 30, 40 ans ou même de 50 ans, une journée qu'ils n'ont pas vécue, mais qui détermine leur condition d'hommes et de femmes libres? Comment rendre fidèlement l'intensité de cette journée du 19 Mars 1962 que leurs parents et grands-parents ont eu le privilège de vivre? Comment leur transmettre cette mémoire de manière efficace et juste pour que plus jamais ils ne retombent dans le piège où étaient pris leurs aïeux depuis 1830.

Durant 132 ans. Durant 132 ans d'un enfer indescriptible. Depuis ce 5 juillet 1830 où les troupes militaires françaises ont débarqué à Sidi Ferruch, aujourd'hui paisible plage dans la wilaya d'Alger. Ce jour-là en occupant la Casbah d'Alger, les chefs militaires français avaient rassuré la population algérienne qu'ils n'étaient qu'un corps expéditionnaire venu «punir» les pirates qui, à partir des côtes algériennes, écumaient la Méditerranée. Un corps expéditionnaire qui repartirait aussitôt la «punition» infligée. Ces mêmes chefs militaires français avaient promis qu'ils ne feraient aucun mal à la population civile. Qu'ils ne porteraient atteinte ni à leurs biens ni à leur honneur. Des garanties qui furent dûment consignées par écrit et signées par leur chef suprême, De Bourmont.

Un engagement qui a servi de ruse pour s'installer dans la durée en commettant les pires exactions sur les Algériens. Dépossessions brutales, viols, razzias allaient être le quotidien du peuple qui se rendait compte, au fil du temps, que les «promesses», même écrites de ces envahisseurs qui se disaient civilisés, n'étaient qu'un leurre. Un leurre puisque «l'expédition» cachait en réalité une colonisation qui s'est mise en place très vite. Spoliation des terres, maisons saccagées, déportations en masse des Algériens vers les montagnes de l'intérieur du pays et les régions les plus incultes tandis que les troupes d'occupation se mirent en mouvement pour instaurer leur domination sur l'ensemble du pays.

Ce qui a donné lieu à des soulèvements armés. Parmi les chefs algériens qui se sont illustrés dans cette résistance, il y a eu l'Emir Abdelkader. Ensuite et après que l'armée française eut, comme lors du débarquement, manqué à son honneur de la «parole donnée», plusieurs soulèvements se sont succédé tout au long des décennies qui ont suivi. El Mokrani, Bouâamama, etc. Il manquait à ces révoltes le caractère national, l'unité du peuple algérien. L'occupant français avait calqué sa stratégie sur l'organisation ottomane qu'il avait trouvée sur place et qui consistait à diviser pour régner.

Cela lui a tellement réussi qu'il a fini par s'imposer par la terreur sur l'ensemble du territoire national et passer à la troisième phase qui a été l'annexion pure et simple de notre territoire en départements français. C'est fort des leçons de toutes les révoltes précédentes que celle du 1er Novembre 1954 a pu réussir la reconquête du pays. Les chefs historiques se sont attelés à organiser et consolider l'unité du peuple algérien. Ils savaient qu'un peuple uni est l'arme la plus redoutable dans le monde. Plus que l'arme nucléaire. Ils savaient qu'un peuple uni et déterminé finirait par vaincre même une armée considérée comme puissance mondiale telle celle de la France.

On retrouve toute cette stratégie dans la déclaration de Novembre 1954.

Ses rédacteurs savaient que la lutte serait longue et les sacrifices lourds, très lourds. D'ailleurs et comme ils l'avaient écrit en affirmant: «Quant à nous, nous donnons le meilleur de nous-mêmes à la patrie», un million et demi d'Algériens ont sacrifié, comme eux, leurs vies. Après près de 8 années de combat, le triomphe a été au rendez-vous le 19 Mars 1962, jour du cessez-le-feu que la France n'aurait jamais accepté s'il lui restait le plus mince espoir de remporter la guerre.

Donc et après une longue nuit coloniale de 132 ans et après 8 années d'une lutte armée, inédite dans le monde, les Algériens ont appris ce jour-là qu'ils avaient remporté la victoire. Après toute cette domination qui se compte en générations, la voie vers l'indépendance était enfin ouverte. Surtout que les Français, dans leur immense majorité dans l'Hexagone, avaient exprimé leur adhésion à cette voie par référendum.

Il n'y avait que les pieds-noirs (colons venus de différents pays d'Europe) dont beaucoup n'avaient jamais mis les pieds en France pour s'y opposer de manière sanglante. Aujourd'hui encore et après plus d'un demi-siècle, ils n'admettent toujours pas notre indépendance. La haine du «bougnoule» les anime toujours.

Ils ne s'en cachent pas et refusent de célébrer, le 19 Mars 1962 qui marque leur défaite. La leur, pas celle de la France. C'est cette haine toujours entretenue et bien transmise aux descendants que nos jeunes ne devraient jamais oublier. Pour ne pas commettre l'erreur fatale de croire les «déclarations d'amour» dont ont déjà usé les envahisseurs en mettant les pieds sur le sol algérien en 1830. «Ce sera plus facile quand la génération de Novembre aura disparu!» avait laissé échapper, il y a peu, Bernard Kouchner, le concepteur de «l'ingérence humanitaire» qui mise, avec ses amis, sur l'oubli. Un jeune averti en vaut deux!


LES « DISPARUS» D'ALGÉRIE

Crime sans châtiment... Que sont-ils devenus ?


L'atroce, lancinante, mais nécessaire mémoire fouaille le cœur et les entrailles de certains d'entre nous au souvenir douloureux de «notre» Algérie.

Certains diront : encore l'Algérie !

Mais comment ne pas voir que ces «événements» sont à l'origine de la dégénérescence patriotique et démographique actuelle ? Ces événements funestes et dramatiques ont des dates : 19 mars (cessez-le-feu unilatéral en Algérie à la suite des accords d'Evian) ; 26 mars 1962 (massacres de la rue d'Isly à Alger) ; 7 juin 1962 (assassinat légal du sergent Dovecar et de Claude Piegts) ; 3 juillet 1962 (indépendance de l'Algérie et abandon des populations) ; 5 juillet 1962(massacres à Oran alors que l'armée française sous le commandement du général Katz, mort dans son lit, restait l'arme aux pieds dans ses casernes) ; 11 mars 1963 (assassinat légal de Bastien-Thiry) ; 6 juillet 1963 (assassinat légal du lieutenant Degueldre).

Aucune victoire ?

Si, bien sûr, il y en eut, sur le terrain militaire où notre armée avait écrasé le FLN, mais pas sur le «terrain politique», car, depuis le 13 mai, le sort de l'Algérie était entre les mains criminelles de celui aux promesses de qui elle avait cru et qu'elle avait porté au pouvoir : le sanglant De Gaulle... La France était alors un pion stratégique entre URSS et Etats-Unis, jalousée parce que établie sur les deux bords de la mare nostrum, et régnant encore sur de (supposées) riches possessions «coloniales», ces « perles de l'Empire » où nous mesurons et pesons en euros aujourd'hui les conséquences de la lâche démission de l'homme blanc !

Mais ce calendrier tragique, que voulait rappeler cette stèle de Marignane - provisoirement enlevée (du moins nous l'espérons !) - égrène les étapes sanglantes des lâchetés successives de la France pour le plus grand malheur de ceux qui lui étaient confiés ou qui s'en étaient remis à elle.

Et c'est pourquoi, à dessein, j'ai repris ce titre de « Crime sans châtiment » sous lequel nos amis pieds-noirs avaient déjà placé, en 2000, leur colloque de Nice. Ces rapatriés dont les ancêtres avaient, de leur sueur, de leurs peines, de leur sang souvent, arrosé et nourri ce sol d'Algérie devenu «leur» patrie et qui souffrirent tant d'épreuves lors de son abandon. Certains même, parmi eux, refusant d'être des «dépatriés» se cramponnèrent encore sur le sol d'Afrique du Nord, le seul qu'ils aient connu : 300 000 Français « de souche » se maintinrent, sur un million de souche européenne, dans un pays de 10 millions de « Français à part entière» jusqu'à l'été 1962. Ils n'étaient plus que 100 000 un an, que l'on ne peut pas tous qualifier de « pieds-rouges » après cet été abominable... n'ayant eu le choix qu'entre « la valise et le cercueil » ...

Et ce fut pour beaucoup le cercueil ! Et pire : l'absence de toute sépulture chrétienne pour les milliers de ceux (3 300, 6000 jusqu'à 15 000 suivant les sources officielles ou officieuses) qui disparurent à jamais, enlevés, massacrés ou mis en camp de travail ou dans les bordels de l'ALN par un FLN triomphant qui s'ingénia en même temps à faire payer aux 150 000 harkis, moghaznis et autres supplétifs abandonnés par le chef de la Ve République et ses servants, leur fidélité à la France en les dépeçant, ébouillantant, découpant, écartelant, émasculant. Quelques femmes, épouses de militaires, furent extraites de leur geôle, et se suicidèrent lors de leur retour en métropole.

C'était Pierre Messmer, alors ministre des Armées, ancien légionnaire, qui avait osé déclarer solennellement, au nom du président de la République, le 21 mars 1962 : « L'armée française assurera la protection des Français d'Algérie pendant 3 ans. » Sinistre ministre récompensé de sa lâcheté et de sa félonie par un fauteuil à l'Académie française suivi, quelques années après, sans que nous réussissions à le faire passer en Haute Cour de justice, d'obsèques nationales ! Ce fauteuil d'Immortel est, juste retour des choses, maintenant occupé par madame Veil dont les stigmates de la mort ornent également l'habit vert !

Je sais, on pinaille, atrocement, sur les chiffres, le flou ayant été soigneusement entretenu des deux côtés de la Méditerranée parce qu'il arrangeait les gouvernements respectifs. Dès le 3 juillet et l'indépendance «célébrée» par plusieurs centaines d'atroces assassinats et disparitions d'Oran, nos ressortissants musulmans ne furent plus que des Algériens soumis à la loi islamique d'un pays musulman. Et les Européens, parfois des familles entières, qui n'avaient pas d'attache familiale en métropole et ne pouvaient, de ce fait, être réclamés par quiconque, pas même par des voisins que l'exode précipité, après l'arrestation en avril du chef de l'OAS, le général Salan, avait séparés, bousculés, paniqués, ne furent réclamés par personne et ne sont évidemment pas comptés dans ces macabres statistiques. C'est dire assez que celles qui nous sont présentées, les officielles, le sont a minima !

Pourtant, le 23 mai 1962, le problème des enlèvements d'Européens avait été évoqué par Louis Joxe auprès du Comité des Affaires algériennes. Mais l'ardeur des enquêtes, qui ne pouvaient plus être que de police, car après le 19 mars, la paix des braves interdisait toute opération militaire, fut freinée par De Gaulle, Pompidou et Louis Joxe, pour qui le seul combat à mener était celui contre l'OAS.

Ce fut pire encore après que nous eûmes replié notre drapeau, car s'abattit alors la chape de plomb du silence gouvernemental qui comblait d'aise et d'un lâche soulagement la plupart des métropolitains, mais de désespoir les exilés à la recherche de l'un des leurs. On leur fit rapidement comprendre, et très officiellement, que la mention «disparu» ou «recherché» accolée au nom de celui dont ils espéraient le retour, les priverait du bénéfice des aides qu'ils sollicitaient pour subsister en «mère-patrie», alors que la mention «décédé» leur en ouvrait les droits. D'où la clôture immédiate de toute enquête, la sortie des statistiques et le silence de la mort...

Jusqu'au jour où Le Monde, L'Esprit Public de Philippe Héduy, L'Aurore, Aux Ecoutes, Itinéraires de Jean Madiran, Rivarol de René Malliavin, réveillèrent les consciences en s'angoissant du sort de nos compatriotes. Le scandale fut dénoncé. Tant à l'Assemblée nationale qu'au Sénat. Des missions parlementaires, en 1963 et 1964, furent envoyées et des enquêtes de la Convention internationale de Genève conduites sur place et qui conclurent, comme le rapport de la Commission internationale des recherches historiques sur les événements d'Algérie, à l'existence des camps dénoncés, mais évidemment vides lors des visites car les prisonniers étaient transférés d'un endroit à un autre... Il s'agissait surtout de ne pas gêner la jeune République algérienne où déjà des règlements de comptes et des exécutions entre «libérateurs» s'effectuaient de manière sanglante.

Le délégué de la Croix-Rouge du Secteur Europe dont les yeux s'étaient ouverts, enfin, sera muté en Asie après qu'il eut remis un rapport accablant à Chirac et Mitterrand, puis au secrétaire d'Etat aux Rapatriés (30-12-1986).

Le capitaine Leclair, le colonel de Blignières et Me François Patrimonio (tous décédés aujourd'hui) remettront à la Cour de La Haye unLivre blanc sur ces disparitions au nom de l'ASFED créée en 1967.

Mais une enquête ne pouvait avoir lieu que si les deux parties (France et Algérie) étaient d'accord. Elles l'étaient... mais pour oublier ces victimes bien importunes, victimes de dégâts collatéraux sans doute, en réalité d'une coupable impéritie politique. Là encore, complicité dans l'abomination de ce crime sans châtiment !

Le 24 décembre 1985, Bernard Antony, député européen, déposera une proposition de résolution, suivie d'une lettre ouverte de Jean-Marie Le Pen à ses collègues députés européens, appuyée par Yann Piat, Guy Herlory, Pierre Descaves, Me Georges-Paul Wagner, Michel Poniatowsky et Roger Holeindre, épaulés par des journalistes comme Philippe Tesson de Combat, le pied-noir et Prix Nobel d'économie Maurice Allais.

Et cette liste de défenseurs de la parole donnée serait incomplète si l'on ne rendait pas hommage au magnifique et persistant travail de Présent où les articles fouaillants d'Alain Sanders rafraîchissent les mémoires et, mieux encore, rappellent les responsabilités !

La LICRA elle-même en 1991, au nom de «l'universalité de son combat» dénonça le maintien dans les prisons algériennes de 500 harkis rescapés du massacre de 150 000. Boumédienne n'avait-il pas lui-même déclaré le 26 janvier 1971, 14 ans auparavant : « A Paris, on semble ignorer que nous détenons un grand nombre d'otages français. Quand il le faudra, nous en communiquerons la liste à la presse. Alors, pour obtenir la libération de ces otages, il faudra y mettre le prix. » La France, héritière du gaullisme, ne releva même pas l'élégance du propos. Elle n'eut que la lâcheté d'accorder... des visas !

Parmi les écrits et les documents qui m'ont permis de mener - avec passion cette enquête, je me dois de mentionner France Fraternelle (Robert Laffly), Tradition et Progrès (Pierre Poujade), Rivarol (René Malliavin), Le Chardon (François Brigneau), Minute (J .-F. Devay), les ouvrages récents, à la rigueur chirurgicale, de Jean Monneret, du capitaine Leclair, les archives inédites du général Faivre, mais aussi les numéros spéciaux de La Nouvelle Revue d'Histoire et d'Historia.

Il semblerait que les Archives du Quai d'Orsay se soit rouvertes récemment à la demande du Haut Commissariat aux Rapatriés...

Si je vous cite tant de monde, c'est pour vous montrer que notre famille reste grande et riche de volontés et de talents et qu'un jour, que nous espérons tous prochain, justice sera faite comme s'y emploient, avec autant d'acharnement que de courage et de talent, nos amis de VERITAS et de l'ADIMAD.

Les peuples sans passé n'ont pas d'avenir. Le nôtre ne s'illuminera qu'à la lueur des consciences réveillées et de l'espérance brandie en étendard.
C D-T Présent du 14 mars 2009


Nicolas Sarkozy critique les commémorations du 19 mars, interpelle l’Algérie sur les harkis


Samir Allam

L’ancien président français Nicolas Sarkozy dénonce la décision de son successeur François Hollande de commémorer le cessez-le-feu du 19 mars, une première pour un chef d’État français. « Choisir la date du 19 mars, que certains continuent à considérer comme une défaite militaire de la France, c’est en quelque sorte adopter le point de vue des uns contre les autres, c’est considérer qu’il y a désormais un bon et un mauvais côté de l’Histoire et que la France était du mauvais côté », écrit M. Sarkozy dans une tribune à paraître vendredi 18 mars dans Le Figaro, mais mise en ligne ce jeudi soir.

« Le président François Mitterrand, lui-même, refusa catégoriquement de reconnaître cette date pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie. Il faut dire qu’il avait été un acteur de l’époque, en prise avec ces événements. Il savait que le conflit n’avait pas cessé au lendemain des accords d’Évian et que la tragédie au contraire s’était poursuivie pendant des mois. Le rapatriement des Français d’Algérie, les victimes des attentats, les exactions contre les harkis, autant d’événements douloureux qui ne peuvent pas être effacés de l’Histoire officielle


Guerre d'Algérie : Sarkozy tacle Hollande sur la date des commémorations


Le président des Républicains accuse le chef de l'Etat d'entretenir une "guerre des mémoires" en commémorant les accords d'Evian le 19 mars.

La guerre d'Algérie est une plaie de l'Histoire française récente qui ne semble toujours pas prête à cicatriser complètement. Elle s'est rouverte cette semaine, alors que François Hollande a décidé de commémorer le conflit samedi 19 mars. Le choix de cette date, qui correspond à la signature des accords d'Evian du 19 mars 1962, est en effet très critiqué.

La France du "mauvais côté" de l'Histoire. Nicolas Sarkozy est ainsi monté au front dans une tribune publiée vendredi dans Le Figaro. Selon l'ancien président, choisir le 19 mars revient à "considérer qu'il y a désormais un bon et un mauvais côté de l'Histoire et que la France était du mauvais côté". De fait, si le cessez-le-feu est bel et bien entré en vigueur ce jour en 1962, il est loin d'avoir mis fin à la guerre d'Algérie. "La tragédie s'était poursuivie pendant des mois" malgré les accords d'Evian, écrit le président des Républicains, qui rappelle "le rapatriement des Français d'Algérie, les victimes des attentats et les exactions contre les harkis", ces Algériens qui s'étaient rangés du côté de la France pendant la guerre d'indépendance.

Une scission gauche/droite. Pour Nicolas Sarkozy, il s'agit là d'"événements douloureux qui ne peuvent pas être effacés de l'Histoire officielle et rejetés vers le purgatoire de notre mémoire collective". Il est rejoint en cela par les associations de harkis et certaines organisations d'anciens combattants et une large partie de la droite, qui restent traumatisées par les exactions commises après le 19 mars 1962. A l'inverse, la Fnaca, association d'anciens combattants classée à gauche, est favorable aux commémorations le 19 mars, les accords d'Evian étant synonyme de soulagement pour de nombreux appelés du contingent.

Polémique annuelle. C'est évidemment volontairement que François Hollande a opté pour cette date. Selon un proche du président, "c'est la meilleure façon de réconcilier toutes ces mémoires". Depuis 2012 et l'adoption d'une proposition de loi socialiste en ce sens, le 19 mars est devenu la "Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc". Ce qui ne manque pas, chaque année, de susciter une polémique, de nombreux maires boycottant les cérémonies prévues.

Point Mitterrand. François Hollande, qui prévoit de se rendre au Quai Branly, sera donc le premier président à prononcer un discours ce jour-là, quitte à susciter les critiques. Avant lui, Jacques Chirac avait fait le choix de commémorer le conflit le 5 décembre. Une date "neutre", et pour cause : elle ne correspond à rien en particulier. Mais elle aurait été préférable, selon Nicolas Sarkozy, qui invoque d'ailleurs François Mitterrand pour étayer son argumentaire. L'ancien président socialiste "refusa catégoriquement de reconnaître cette date pour commémorer la fin de la guerre d'Algérie", rappelle-t-il.


  


Benjamin Stora : "La guerre d'Algérie continue dans les têtes, les cœurs, les mémoires"



COMMÉMORATIONS - Pour l'historien Benjamin Stora, le défi des commémorations de la guerre d'Algérie est d'éviter une "communautarisation de la mémoire". 

De toutes les commémorations historiques en France, la fin de la guerre d'Algérie est l'une des plus problématiques. Alors que François Hollande rendra hommage aux victimes du conflit samedi 19 mars, le choix de cette date, qui correspond à l'entrée en vigueur du cessez-le-feu après les accords d'Evian du 19 mars 1962, provoque de houleux débats.

Mettre fin à la "guerre des mémoires". Benjamin Stora, professeur d'histoire à l'université Paris XIII, note en effet que "des groupes de mémoire extrêmement nombreux et puissants" se sont formés après la guerre d'indépendance. Harkis, anciens soldats appelés, immigrés algériens en France... "54 ans plus tard, chacun de ces groupes s'enferme dans son propre rapport au passé", note l'historien. "Le risque de la division, de la séparation, de la communautarisation des mémoires est réel." Dans ce contexte, "la guerre d'Algérie continue dans les têtes, les cœurs, les mémoires. Le problème décisif reste d'essayer d'y mettre fin", estime Benjamin Stora. D'où la nécessité de proposer une date de commémoration. Sans cela, "vous restez dans une guerre des mémoires", estime le professeur d'histoire.

Polémique autour de la date. Mais quelle date choisir ? En 2012, le Parlement a adopté une proposition de loi pour faire du 19 mars une "journée nationale du souvenir" des victimes de la guerre d'Algérie. François Hollande a donc suivi le calendrier commémoratif officiel. Mais à droite, cette initiative ne passe toujours pas. Chaque année, des maires boycottent les cérémonies. Jeudi, Nicolas Sarkozy s'est fendu d'une tribune au Figaro pour critiquer les commémorations du gouvernement, arguant que la guerre s'est poursuivie "pendant des mois" après le 19 mars. "Le rapatriement des Français d'Algérie, les victimes des attentats, les exactions contre les harkis, autant d'événements douloureux qui ne peuvent pas être effacés de l'Histoire officielle et rejetés vers le purgatoire de notre mémoire collective", écrit l'ancien président.

Le 19 mars, important pour les appelés. Benjamin Stora, de son côté, semble se ranger du côté de François Hollande. Tout en confirmant qu'après le 19 mars 1962, "il y a eu une sortie de guerre épouvantable", marquée par les exactions, l'historien rappelle que "le groupe le plus important de cette guerre, ça reste les [soldats] appelés". Environ "1,5 million de jeunes hommes sont allés en Algérie. Et pour eux, la date du 19 mars 1962 est fondamentale. Elle signifie la fin des épreuves, le fait de retrouver sa famille et son travail."


Pourquoi commémorer la guerre d'Algérie le 19 mars suscite une controverse


Par Guillaume Perrault

La Une du Figaro le 19 mars 1962.
FIGAROVOX/DECRYPTAGE- La date retenue pour commémorer la guerre d'Algérie revêt une portée symbolique et politique, explique Guillaume Perrault, grand reporter au Figaro.

Quand l'Algérie était-elle française?

L'Algérie a été conquise par la France à partir de 1830 et est restée française jusqu'en 1962. A la veille de la guerre d'Algérie, deux communautés principales vivent sur ce territoire: les Maghrébins (plus de 8 millions) et les Européens (un peu plus d'un million). Venus de l'hexagone, d'Italie et d'Espagne, installés par vagues depuis 1830, les Européens d'Algérie sont citoyens français et ont été mobilisés lors des deux guerres mondiales. Ils considèrent l'Algérie comme leur pays. A la différence du Maroc ou de la Tunisie, placés sous protectorat, l'Algérie est vue alors par Paris comme une partie intégrante du territoire national et divisée en trois départements. Outre les Maghrébins et les Européens, 100 000 Juifs séfarades vivent alors en Algérie. A la différence des Juifs du Maroc et de Tunisie, les Juifs d'Algérie sont citoyens français depuis 1870.

Quelles sont les principales étapes de la guerre d'Algérie?

Le 1er novembre 1954, des attentats commis par le FLN marquent le début de la guerre d'Algérie. Le 12 mars 1956, à la demande du président du Conseil, le socialiste Guy Mollet, les députés autorisent le gouvernement à confier à l'armée les prérogatives de la police en Algérie pour réprimer et prévenir les attentats (455 voix pour, dont tous les députés communistes ; 76 contre). Le recours à la torture à une échelle importante par certains éléments de l'armée commence. Par ailleurs, les appelés du contingent sont envoyés en masse en Algérie. La durée du service militaire obligatoire est portée de 18 à 27 mois. Le 30 mai 1958, de Gaulle est rappelé au pouvoir sous la pression de l'insurrection d'Alger. Il paraît d'abord partisan de l'Algérie française. Puis, en septembre 1959, de Gaulle reconnaît le droit à l'autodétermination pour les Algériens. Le 4 novembre 1960, dans un discours, il se rallie à une «Algérie algérienne». Le référendum sur l'autodétermination décidé par de Gaulle, le 8 janvier 1961, se conclut par une victoire sans appel du oui (75,2%). Des négociations publiques avec le FLN s'engagent. En avril 1961, le putsch d'Alger échoue. L'OAS, créée début 1961 pour s'opposer par le terrorisme à l'indépendance de l'Algérie, prend alors de l'ampleur. La lutte contre l'OAS devient la priorité du Chef de l'Etat, au prix de graves entorses aux libertés individuelles. Pour sa part, le FLN achève de liquider le MNA- mouvement rival de Messali Hadj -et intensifie ses attentats en métropole.

Que s'est-il passé le 19 mars 1962?

Dans ce climat marqué par un déchainement de violence, les accords d'Évian, censés mettre un terme à la guerre, sont conclus le 18 mars 1962 entre le gouvernement français et le FLN. Un «cessez-le-feu» est prévu en Algérie à partir du lendemain, le 19 mars. Et, le 8 avril, les Français, invités par de Gaulle à se prononcer sur les accords d'Evian, les approuvent massivement (90,7% de oui). Pour autant, en Algérie, les nouvelles autorités algériennes se révèlent soit incapables soit non désireuses d'assurer le respect du «cessez-le-feu». Les lynchages des harkis et des notables musulmans pro-français commencent. L'armée française, toujours présente en Algérie, a ordre de ne pas les protéger. Les seuls harkis désarmés sur instruction de Paris et massacrés seraient de 60 000 à 80 000. Environ 45 000 auraient réussi à gagner la métropole grâce à des officiers qui enfreignirent les ordres - certains furent sanctionnés - et aux efforts de Georges Pompidou, premier ministre depuis avril 1962. Les attentats sanglants de l'OAS contribuent également au chaos en Algérie. Le 26 mars, à Alger, des soldats français ouvrent un feu nourri sur une manifestation de Français d'Algérie rue d'Isly. On dénombre entre 46 et 62 morts. Par ailleurs, en un an, plus de 3 400 Français (dont des soldats du contingent) semblent avoir été enlevés en Algérie sans que l'armée française s'emploie à les retrouver. Seuls 1 500 auraient recouvré la liberté, parfois après avoir été torturés. À Oran, à partir du 5 juillet, jour de l'indépendance de l'Algérie, 400 à 800 Français d'Algérie sont tués ou enlevés, parfois sous les yeux des soldats français immobiles. Au total, près d'un million de Français (Européens et Juifs séfarades) fuient l'Algérie en bateau et abandonnent leurs biens sur place. Ils sont très mal reçus en métropole. «Qu'ils quittent Marseille en vitesse, déclare le maire de Marseille, Gaston Defferre, le 26 juillet 1962. Qu'ils essaient de se réadapter ailleurs.»

Jusqu'alors la décision de Hollande de commémorer le 19 mars, pourquoi avait-on préféré retenir la seule date du 5 septembre?

Chaque année -depuis 2003 seulement et sur décision de Jacques Chirac, alors président de la République- une «journée nationale d'hommage aux «morts pour la France» pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie» était organisée le 5 décembre. Cette date ne fait référence à aucun événement de la guerre d'Algérie. Elle est neutre, en quelque sorte: le 5 décembre est le jour où Jacques Chirac avait inauguré en 2003 le Mémorial consacré aux 24 000 soldats français tués pendant le conflit. Ce monument commémoratif se situe Quai Branly à Paris. Il comporte le nom de tous les soldats français tombés en Algérie. Les militaires français tués entre le 19 mars 1962 et le 2 juillet 1962 sont pris en compte. La date du 5 décembre était donc plus consensuelle, car elle accueillait dans ce jour du souvenir les soldats français tués après le «cessez-le-feu» théorique du 19 mars. Par ailleurs, chaque année depuis 2003, une journée nationale d'hommage aux harkis a été instituée le 25 septembre. Une cérémonie officielle se déroule dans la cour d'honneur des Invalides en présence du ministre délégué aux anciens combattants, d'autorités civiles et militaires, d'élus et de présidents d'associations.

Le Parlement s'est-il prononcé sur le choix de la date retenue? Des parlementaires de gauche militent de longue date pour le choix du 19 mars. Une proposition de loi en ce sens avait été adoptée le 22 janvier 2002 par l'Assemblée nationale alors que Lionel Jospin était premier ministre. Dans un souci de compromis, il est vrai, la majorité de gauche de l'époque avait décidé que le 19 mars serait une journée nationale «du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes» de la guerre qui honorerait non seulement la mémoire des soldats français tués mais aussi les victimes civiles du conflit -en particulier des pieds-noirs- jusqu'ici ignorées. Cette proposition de loi, transmise au Sénat en 2002, a été repoussée par la haute assemblée aussi longtemps que la droite et le centre y ont été majoritaires. Puis, après que le Sénat eut basculé à gauche en septembre 2011, la nouvelle majorité sénatoriale a donné son feu vert, le 8 novembre 2012, à la proposition de loi approuvée par l'Assemblée dix ans plus tôt. La proposition de loi a alors été définitivement adoptée par le Parlement. Ce texte a cependant une valeur plus symbolique que juridique, et le 5 décembre demeurait la date retenue par le président de la République jusqu'alors.

Que pensent rapatriés, harkis et anciens combattants du choix de la date du 19 mars?

Les associations de rapatriés et de harkis sont naturellement très hostiles au 19 mars. Elles plaident pour le choix du 5 décembre.

Les anciens combattants, pour leur part, sont divisés. Leur principale représentante, l'Union nationale des combattants (UNC), qui se veut apolitique, et trente autres associations - elles revendiquent plus d'un million d'adhérents au total - voient dans le 19 mars un «risque grave de division profonde entre Français». Les anciens militaires de carrière, nombreux dans leurs rangs, font état du drame de conscience qu'a représenté en 1962, pour de nombreux lieutenants et capitaines, l'abandon des harkis et des civils musulmans pro-français en dépit de la parole donnée. En revanche, la Fédération nationale des anciens combattants d'Algérie (Fnaca), plutôt à gauche et qui revendique 350 000 membres, milite de longue date en faveur du 19 mars. Sa position se fait l'écho du sentiment de nombreux appelés du contingent, qui ont vécu le «cessez-le-feu» de mars 1962 comme un immense soulagement.


Guerre d'Algérie : Sarkozy tacle Hollande sur la commémoration du 19-Mars



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Affiche placardée dans les rues d'Alger au lendemain des accords signés à Évian, le 19 mars 1962.

Assiya HAMZA

À l'occasion de la journée nationale du Souvenir Algérie-Maroc-Tunisie, François Hollande se rendra le 19 mars au Quai Branly pour rendre hommage aux victimes de la guerre d'Algérie. Une date qui a suscité la colère de Nicolas Sarkozy.

C'est une initiative qui est loin de faire l'unanimité. Pour la première fois depuis la fin de la guerre d'Algérie, un président français, en l'occurrence François Hollande va assister aux commémorations du 19-Mars, date du cessez-le-feu scellé par les accords d'Évian en 1962. Le président du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy, a ainsi lancé une violente charge contre le chef de l'État dans une tribune publiée jeudi 17 mars sur le site internet du journal Le Figaro.
"Le président de la République et sa majorité ont choisi délibérément le 19 mars, date du cessez-le-feu qui suivit la signature des accords d'Évian pour commémorer la fin de la guerre d'Algérie. Pour qu'une commémoration soit commune, il faut que la date célébrée soit acceptée par tous. Or, chacun sait qu'il n'en est rien, le 19 mars reste au cœur d'un débat douloureux, écrit l'ancien chef de l'État. Choisir la date du 19 mars que certains continuent à considérer comme une défaite militaire de la France, c'est en quelque sorte adopter le point de vue des uns contre les autres, c'est considérer qu'il y a désormais un bon et un mauvais côté de l'Histoire et que la France était du mauvais côté", poursuit-il.

Une date qui a toujours divisé

Pour argumenter sa démonstration, l'actuel candidat à la primaire de la droite et du centre n'hésite pas à exhumer le souvenir d'un autre socialiste, partie prenante des évènements de l'époque. "Le président François Mitterrand, lui-même, refusa catégoriquement de reconnaître cette date pour commémorer la fin de la guerre d'Algérie", argumente Nicolas Sarkozy. "Il faut dire qu'il avait été un acteur de l'époque, en prise avec ces événements. Il savait que le conflit n'avait pas cessé au lendemain des accords d'Évian et que la tragédie au contraire s'était poursuivie pendant des mois".

La date du 19 mars a toujours fait débat de part et d'autre de la Méditerranée. En France, d'aucuns estiment qu'elle est marquée du sceau de l'infamie. Les rapatriés estiment que le cessez-le-feu du 19 mars 1962, négocié la veille lors des accords d'Évian, ne marque pas la fin de la guerre. Bien au contraire. Ils avancent notamment le fait que plusieurs milliers d'Européens et de harkis ont été tués après. Sans oublier l'exode des pieds-noirs. Le site d'extrême droite Valeurs Actuelles, qui a lancé une pétition contre "la commémoration de la honte et du déshonneur", dénonce "le voile noir de l'oubli sur les souffrances d'une partie de ses compatriotes, poursuit sa démarche de repentance vis-à-vis de l'Algérie, qui célèbre le 19 mars comme une victoire, et exige que ne soit reconnue qu'une seule catégorie de victimes […]". Dans la même lignée, la présidente du Front national Marine Le Pen a accusé vendredi le chef de l'État de "violer la mémoire" des anciens combattants et harkis.

Deux histoires, deux mémoires en concurrence

Selon Thierry Rolando, président national du Cercle algérianiste, cité dans les colonnes du journal algérien El Watan, il ne s'agit une fois de plus que de la mise en concurrence de deux mémoires. "François Hollande est en train de tourner le dos à une partie de la communauté nationale, il ne reconnaît qu’une seule souffrance, celle des Algériens et jette un voile d’ombre sur les drames des harkis et des Français d’Algérie. Il pourrait embrasser toutes les mémoires en se rendant aux commémorations du 5 décembre."

En 2002, pour mettre fin à la polémique sur la guerre d'Algérie, Jacques Chirac avait en effet choisi le 5 décembre pour rendre hommage à tous les morts de ce conflit. Une date neutre correspondant uniquement à l'inauguration du mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie au musée du Quai Branly. Un décret du 26 décembre 2003, rappelé dans une loi du 23 février 2005, a officialisé ce calendrier.
Nicolas Sarkozy appelle donc le chef de l'État à choisir l'apaisement. "La guerre d'Algérie a été un événement dramatique, des hommes et des femmes portent encore dans leur souvenir comme dans leur chair la trace de cette Histoire vivante, ne déclenchons pas une guerre des mémoires".


Guerre d'Algérie : Sarkozy tacle Hollande sur la commémoration du cessez-le-feu


Même 54 ans après la fin du conflit, la guerre d'Algérie continue de diviser la société française. Le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, critique le choix de François Hollande de commémorer le 19 mars, date du cessez-le-feu de la guerre d'Algérie, dans une tribune
«Le président de la République et sa majorité ont choisi délibérément le 19 mars, date du cessez-le-feu qui suivit la signature des accords d'Évian pour commémorer la fin de la guerre d'Algérie. Pour qu'une commémoration soit commune, il faut que la date célébrée soit acceptée par tous.
Or, chacun sait qu'il n'en est rien, le 19 mars reste au coeur d'un débat douloureux», écrit l'ancien chef de l'Etat.



Les associations d'harkis tout aussi critiques

«Choisir la date du 19 mars, que certains continuent à considérer comme une défaite militaire de la France, c'est en quelque sorte adopter le point de vue des uns contre les autres, c'est considérer qu'il y a désormais un bon et un mauvais côté de l'Histoire et que la France était du mauvais côté», explique-t-il.

Le 19 mars est la «Journée nationale du Souvenir Algérie-Maroc-Tunisie». François Hollande se rendra samedi au Quai Branly pour la célébrer pour la première fois, ce qui a suscité des critiques, notamment d'associations de harkis.
«Le président François Mitterrand, lui-même, refusa catégoriquement de reconnaître cette date pour commémorer la fin de la guerre d'Algérie», argumente-t-il aussi. «Il faut dire qu'il avait été un acteur de l'époque, en prise avec ces événements.
Il savait que le conflit n'avait pas cessé au lendemain des accords d'Évian et que la tragédie au contraire s'était poursuivie pendant des mois», poursuit-il.

Chirac avait choisi le 5 décembre

«Le président Jacques Chirac avait choisi une date, celle du 5 décembre, pour rendre hommage à tous les morts pour la France de ce conflit. J'ai toujours respecté ce choix, un choix de cohésion et d'unité nationale, car il n'opposait pas deux passés», écrit-il encore.

Il conclut sa tribune ainsi: «La guerre d'Algérie a été un événement dramatique, des hommes et des femmes portent encore dans leur souvenir comme dans leur chair la trace de cette Histoire vivante, ne déclenchons pas une guerre des mémoires».


Guerre d'Algérie : «Sarkozy souffle sur les braises», dénonce Bruno Le Roux


Bruno Le Roux estime que François Hollande cherche
« l'apaisement » et que Nicolas Sarkozy veut « rouvrir des plaies ». 

La polémique continue sur le discours que prononcera François Hollande samedi au quai Branly pour la «Journée nationale du souvenir Algérie-Maroc-Tunisie».

Dans une tribune, Nicolas Sarkozy dénonce le fait que le président ait choisi le 19 mars, date du cessez-le-feu, pour ce discours. Des associations de harkis ont également protesté. Ce vendredi matin, l'extrême droite et la droite sont vent debout contre le choix de François Hollande, tandis que le socialiste Bruno Le Roux le défend. 
«Nicolas Sarkozy rouvre des plaies», regrette Bruno Le Roux. Le patron des députés socialistes, invité de Sud Radio et Public Sénat, souligne que «la seule date qui veut dire aujourd'hui quelque chose dans la chronoogie de la guerre d'Algérie, c'est le 19 mars, le cessez le feu». «Le président sait la façon dont cette guerre est encore dans les têtes, il veut avoir des mots d'apaisement, explique Bruno Le Roux. L'ancien président se dit : l'apaisement, ce sera sans moi et donc, je souffle sur les braises». «Nicolas Sarkozy se trompe car il y a une loi, il la remet en cause», souligne-t-il. C'est en 2012 que le Sénat avait adopté la proposition de loi socialiste consacrant le 19 mars 1962 comme journée nationale du souvenir des «victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie». 

«Je ne comprends pas qu'un ancien président puisse, pour des raisons politiciennes, raviver la guerre des mémoires», regrette le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants Jean-Marc Todeschini. «Le 19 mars, ce n'est pas la commémoration d'une victoire ni celle d'une défaite. C'est simplement la reconnaissance des souffrances qui ont pu être endurées par toute une série de personnes différentes, d'abord par les familles françaises qui ont vu leur enfant, leur mari, partir (...) ensuite les souffrances des militaires, les souffrances des populations», ajoute-t-il. Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll appelle lui Nicolas Sarkozy au «dépassement des passions».  
François Hollande «viole la mémoire des anciens combattants, harkis et rapatriés», fustige Marine Le Pen. «Honorer cette date, dénonce la présidente du FN, c'est aussi mépriser les centaines de milliers de nos compatriotes harkis et rapatriés qui ont vécu et qui vivent avec ces souvenirs tragiques». «On peut choisir n'importe quelle date sauf le 19 mars avait pourtant averti son prédécesseur socialiste François Mitterrand», souligne-t-elle ajoutant que «parce qu'il est le Président de tous les Français, le président de la République ne devrait pas participer à cette commémoration du déshonneur».
«Il faut arrêter la repentance», demande Florian Philippot. Le numéro 2 du FN, sur RFI, estime qu'il «faut que nous sortions d'une vision de l'histoire où la France serait toujours du côté des mauvais ou des perdants». «On doit être fier de la France, il faut envisager sereinement l'avenir».
«Le choix de cette date est fait pour diviser les Français», estime Frédéric Péchenard.

Sur France Info, le vice-président les Républicains du conseil régional d'Ile-de-France, et proche de Nicolas Sarkozy, fustige le choix du 19 mars. «Cela fait plus de 50 ans que la guerre d'Algérie est terminée, les cicatrices sont à peine en train de refermer et le président les rouvre, regrette-t-il.

La date du 19 mars est un mouchoir rouge pour un certain nombre de nos compatriotes, rappelons : un millions de rapatriés, plusieurs centaines de milliers de harkis, il y a eu des exactions terribles commises après cette date. Donc, on voit bien que c'est une date qui va faire plaisir à certains mais qui en fait va diviser la communauté française».


Commémoration fin de la guerre d'Algérie
"Lechoix de cette date est fait pour diviser les Français"
F. Péchenard  https://t.co/8hNNKWPxD0
— France Info (@franceinfo) March 18, 2016


«Je crois que la date du 19 mars n'est pas un bon choix», juge Benoist Apparu. Sur i>Télé, le député juppéiste de la Marne rappelle qu'«il existe des faits historiques en 14-18, en 39-45, des armistices acceptés par tout le monde, et ce n'est pas le cas pour l'Algérie ». Et de conclure : « De ce point de vue, la date neutre me semblait plus astucieuse »

«Je n'aime pas cette date», lâche Hervé Mariton, rappelant qu'il est «né à Alger» et est «pied-noir». Sur BFM TV, le député les Républicains déclare avoir «en tête les dizaines de milliers de victimes qu'il y a eu en juillet 62, j'ai en tête les harkis (...) ...

Cette date, pour beaucoup, marque un peu une repentance et ce n'est pas comme ça qu'on peut construire l'avenir du pays.»  Selon lui, François Hollande a choisi «une date provocante», ajoute-t-il. «Je suis un peu atterré par la provocation de François Hollande qui, faute d'améliorer la situation du pays, baigne dans des démarches mémorielles», insiste-t-il.


Cérémonie du 19 mars :
«Une commémoration doit rassembler : celle-ci divise»





Bernard Carayon, depute-maire de Lavaur,

Le 19 mars 1962 n’avait jamais été commémoré par les Présidents Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac et Sarkozy. Il le sera par François Hollande et les parlementaires de sa majorité qui ont voté une loi indigne : celle du 6 décembre 2012 qui institue le 19 mars comme « journée nationale du souvenir ».
Une commémoration doit rassembler : celle-ci divise, car elle est rejetée par la plupart des associations d’anciens combattants comme par les Français d’Algérie, harkis et pieds-noirs.
Une commémoration doit apaiser, dans le souvenir des disparus et la réconciliation avec l’ancien ennemi : celle-ci martyrise ceux de nos compatriotes que les accords d’Evian ont abandonné au FLN.

Une commémoration célèbre une victoire, mais c’est l’Algérie qui la considère comme telle.
Le 19 mars ne clôt d’ailleurs pas officiellement la guerre d’Algérie : il n’est qu’un cessez-le-feu, aussitôt violé par le FLN. Dès cette date, et durant plusieurs mois, l’horreur frappe nos compatriotes : 558 soldats métropolitains, 100 à 120 000 Français d’origine nord-africaine, des milliers de civils européens aussi sont assassinés, souvent dans des conditions atroces, égorgés, émasculés, parfois ébouillantés vifs. Ces victimes là n’ont-elles pas droit au respect ? Un million de Français sont contraints à l’exil, n’ayant le choix « qu’entre la valise et le cercueil ». N’ont-ils pas droit à l’émotion des âmes sincères ?

Invoquant « la force injuste » de cette loi, je ne participerai pas à une cérémonie qui banalise le crime, insulte la mémoire de ceux qui aimaient la France comme une mère. Je rends hommage à tous nos anciens combattants, absents ou même présents le 19 mars. Je salue avec respect les familles de harkis dont les pères sont leur honneur. Je partage la colère de cet ami, pied-noir de Lavaur, qui, enfant, assista avec son frère, à l’assassinat de son père et de sa mère.
Le 19 mars, jour de deuil, nos drapeaux, à Lavaur, seront en berne parce que le cessez-le-feu n’a pas fait cesser le sang de couler.

Bernard Carayon, Maire de Lavaur


Journée du 19 mars : Quand Sansal reproduit le discours lepéniste sur l’Algérie



Lena Azizi

Boualem Sansal 0

Il y a un débat franco-français très politicien sur le 19 mars qui a été historiquement celui de la fin de la guerre d’indépendance avec l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Dans ce débat entre Français, il y a la haine des nostalgiques de l’Algérie française qui continuent, à ce jour, de ne pas gober l’indépendance de l’Algérie.
C’est à ces nost-algériques que s’adressent les politiciens de droite avec un Nicholas Sarkzoy en course avec Marine Le Pen. Leurs voix se font encore plus glapissantes depuis que François Hollande a décidé de commémorer la date du 19 mars en prononçant, aujourd’hui samedi, un discours devant le «mémorial national de la Guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, situé au Quai Branly». C’est une première que la droite n’a pas ratée. Dans l’extrême droite française, on dénonce une «trahison» de la part du président français. Un cran en dessous, mais dans la même veine, Nicholas Sarkozy a publié une tribune dans Le Figaro dénonçant la participation de François Hollande à cette commémoration.
«Choisir la date du 19 mars, que certains continuent à considérer comme une défaite militaire de la France, c’est en quelque sorte adopter le point de vue des uns contre les autres, c’est considérer qu’il y a désormais un bon et un mauvais côté de l’Histoire et que la France était du mauvais côté», affirme Nicholas Sarkozy. On comprend clairement que si du temps a passé, l’histoire ne passe toujours pas dans les esprits d’une partie de l’establishment français qui continue à voir dans l’Algérie le symbole d’un empire perdu.
C’est une discussion «régulière» en France qui aurait pu passer dans la banalité commémorative habituelle s’il n’y avait eu l’intrusion – absolument pathétique – de Boualem Sansal dans ce débat. Dans un entretien publié, également par Le Figaro, il est encore plus lepeniste que M. Sarkozy et adresse une sommation au président français pour qu’il «reste chez lui» au lieu de «se prosterner devant Bouteflika». Même Sarkzoy n’a pas osé dire qu’un discours de Hollande un 19 mars serait «calamiteux pour l’image de la France».
Mais, M. Sansal ne se contente pas de cela, il considère que la commémoration en France du 19 mars par M. Hollande est «catastrophique pour le combat courageux que les Algériens mènent pour se libérer de la dictature coloniale du FLN et de M. Bouteflika, qui, depuis le 19 mars 1962, en est l’un de ses principaux animateurs». On se pince ! A la limite, il ne manque pas d’Algériens qui considèrent que le système algérien est une «dictature», un «autoritarisme», mais une «dictature coloniale» voilà une nouveauté conceptuelle des plus ridicules.
Et pour aller dans le sens du Figaro qui avait titré sur «L’Algérie qui fait peur», l’écrivain ne craint pas de faire des prévisions d’Armageddon en affirmant qu’il est «possible que l’Algérie explose et donne naissance à un Daech 2. Daech 1 est déjà en embuscade à sa frontière Est et l’Aqmi au Sud».
Le reste de l’entretien de M. Sansal est du même tonneau, délirant. Pris dans le rôle qu’on lui a assigné, l’écrivain est dans une concurrence avec l’extrême droite française dans une lecture révisionniste de l’histoire. Il confirme ce que beaucoup pensent de sa légèreté. Un pauvre type en somme…


Harkis : ils ont des droits sur la France!


Par Bernard Carayon

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Une compagnie de Harkis à Alger le 8 mai 1957 lors du défilé militaire commémorant la fin de la Seconde guerre mondiale.


L'Incorrect. Contre les socialistes qui se vautrent dans la repentance, le temps est venu de célébrer ceux qui ont fait le choix de la France.
La guerre d’Algérie laisse à beaucoup un goût amer : aux anciens combattants dont la jeunesse a été fracassée, aux pieds-noirs qui ont perdu une terre aride qu’ils avaient fertilisée, aux harkis sacrifiés au nom de la raison d’État et méprisés par une gauche qui leur préfère les immigrés, à ceux qui aimaient une France belle comme une mosaïque, ouvrant des routes dans l’Atlas, construisant écoles et hôpitaux. Pas une famille de là-bas dont les coeurs ou les corps n’aient été mutilés.
L’Algérie n’a jamais été une colonie, elle était une autre France que l’on embrassait par l’aventure et qui n’a cessé d’être stratégique : l’armée d’Afrique y entreprend la reconquête de l’Europe ; la IVe République y meurt d’une rébellion qu’elle ne sait éliminer ; l’urgence de rétablir l’ordre porte au pouvoir de Gaulle ; les soutiens internationaux que le FLN mobilise transforment une guerre civile en une guerre tout court ; depuis quarante ans, les flux massifs et incontrôlés d’émigration vers la France, puis le terrorisme islamiste font germer des peurs et de nouvelles haines.
Déjà le procès de la torture avait dérivé en un procès de la France et de son armée, occultant le dramatique bilan de l’État algérien : le sort des terroristes d’autrefois valait-il plus que celui de la jeune fille, amputée d’une jambe parce qu’elle était à la terrasse d’un café, ou de ces harkis du commando Georges dépecés puis ébouillantés vifs ?
Rappeler cela, c’est s’exposer au refus des moralistes d’une “comptabilité macabre”. La France n’a évidemment ni de compte à rendre ni de repentir à exprimer. Il n’y a pas de débiteurs à vie et de créanciers perpétuels. Ou alors, exigeons la transparence sur les crimes commis par le FLN et ses “porteurs de valises”. Qui étaient-ils, ceux qui dénonçaient l’armée française en Algérie ? Les camarades de Maillot dont les armes volées ont permis au FLN de tuer 21 soldats du 5e régiment d’infanterie ! Ceux de Danielle Minne qui enseignait sans honte à l’université et dont les bombes ont tué ou mutilé des dizaines de civils ! La famille de Ben M’Hidi, exécuté sans doute mais qui, avec Yacef Saadi, l’ami de Germaine Tillion, avait ensanglanté Alger.
Des crimes ont été commis des deux côtés. Mais l’Algérie c’était la France, et la guerre contre le terrorisme n’est pas une affaire d’enfants de choeur.
La France s’est fait de la repentance et de la responsabilité collective une spécialité. On chercherait en vain une tradition analogue aux États-Unis où l’on ne convoque pas au tribunal les survivants des drames du Viêtnam.
Depuis l’antiquité gréco-latine, le droit occidental, fécondé par le christianisme, ne reconnaît que la responsabilité personnelle. Pour Camus, la responsabilité collective est d’inspiration totalitaire. Les vertus de l’amnistie et de l’oubli, issues de ces traditions, avaient été rappelées par Henri IV, clôturant avec l’édit de Nantes une période de folie meurtrière. De Gaulle et Mitterrand ont eu raison de tirer un trait sur les drames de notre histoire ; un peuple ne peut se nourrir perpétuellement de haine, comme le dit Begin à Arafat : « Il y a un temps pour la guerre et un temps pour la paix, un temps pour haïr et un temps pour aimer. »
Les harkis avaient fait le choix de la France contre ceux qui, devant l’histoire, l’avaient trahie ; le choix aussi de l’honneur et de la fidélité quand la France le leur demandait, et même quand elle ne le leur demandait plus.
Les accords d’Évian, puis les indignes instructions d’abandon et de refoulement du ministre des Affaires algériennes, Louis Joxe, les ont livrés, dès le 19 mars 1962, au martyre, puis à l’oubli et souvent à la misère. « Ils ont des droits sur nous », disait Georges Clemenceau à propos des combattants de la Grande Guerre : les harkis, nos frères par le sang versé, ont des droits sur la France.


Guerre d'Algerie: pour Eric Ciotti, "le 19 mars, c'est une forme de provocation"


Le président des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a critiqué sur France Info, la date choisie par François Hollande pour commémorer la fin de la guerre d'Algérie.


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Eric Ciotti, député et président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes.

"C'est une forme de provocation, le 19 mars est une date très controversée. On sait que des Français ont été assassinés dans des conditions épouvantables après le 19 mars, en Algérie. On sait que beaucoup de rapatriés, les rapatriés, récusent cette date", a expliqué le député.
"De la part du président de la République, célébrer le 19 mars, c’est céder à l’aile gauche, à l’extrême gauche, a-t-il ajouté. C’est encore une fois fracturer les Français. C’est la marque de fabrique de ce quinquennat."
Le 19 mars 1962 est la date d'entrée en vigueur cessez-le-feu né des accords d'Evian. Il a officiellement mis fin à huit ans de guerre.


"Provocation", "falsification de l'histoire"... de nombreux élus azuréens vent debout contre la commémoration du 19 mars 1962


Ce samedi, 19 mars 2016 François Hollande commémore la date officielle de la fin de la Guerre d'Algérie le 19 mars 1962. Pour de nombreux élus des Alpes-Maritimes, c'est une "provocation".

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Michèle Tabarot, Christian Estrosi, Eric Ciotti et Lionnel Luca.

Pour la première fois, un président de la République française en exercice commémore les accords d'Evian, marquants la fin de la Guerre d'Algérie.

Christian Estrosi: "c'est une provocation"

Le député-maire de Nice et président de la région Provence-Alpes-Côte D'Azur s'est exprimé sur la question. 
"Je juge inqualifiable et je m’oppose à la participation du Président François Hollande aux commémorations du 19 mars. Il s’agit d’une provocation à l’encontre de l’ensemble de la communauté rapatriée et des harkis. Cette date constitue pour eux un déni de vérité. Je rappelle avec force que le nombre de victimes et de disparus s’est amplifié après le 19 mars 1962. La signature des Accords d’Evian, respectés unilatéralement par la France, marqua le début d’enlèvements et du massacre de milliers de civils européens et de harkis"

Eric Ciotti: "une date très controversée"

Invité de la matinale de France Info ce vendredi matin, le députée des Alpes Maritimes s'est montré très clair sur le sujet :"c'est une forme de provocation, le 19 mars est une date très controversée. On sait que des Français ont été assassinés dans des conditions épouvantables après le 19 mars, en Algérie. On sait que beaucoup de rapatriés, les rapatriés, récusent cette date", a expliqué le député.

Michèle Tabarot: "une faute historique"

Dans une lettre ouverte à François Hollande, la députée-maire du Cannet, fille de Pieds-noirs, dénonce une "faute historique et symbolique".
"Non, le 19 mars 1962 n’a jamais été la paix. Il n’a jamais été une date heureuse pour qui que ce soit. De "cessez-le-feu", il n’y en a jamais eu. Les morts se sont comptés par milliers après cette date, à Oran, Rue d’Isly et dans tant d’autres endroits de sinistre mémoire."

Lionnel Luca:"une falsification de l'histoire"
Dans une série de tweets, le député-maire de Villeneuve-Loubet décrit le 19 mars 1962 comme "un cessez-le-feu bafoué qui a fait plus de victimes après qu'avant dont le massacre d'Oran".



La droite allume une polémique sur la guerre d'Algérie



La droite accuse François Hollande d'entretenir la "guerre des mémoires" par sa décision de commémorer le cessez-le-feu qui a mis officiellement fin aux combats de la guerre d'indépendance algérienne le 19 mars 1962.
Une loi du 6 décembre 2012 fait de cette date une journée nationale de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. François Hollande sera samedi le premier chef de l'Etat français à y participer.
A moins de 14 mois de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains (LR), s'empare du sujet. "Le président de la République et sa majorité ont choisi délibérément le 19 mars (...) pour commémorer la fin de la guerre d'Algérie", écrit le prédécesseur de François Hollande dans une tribune publiée vendredi dans Le Figaro.
"Pour qu'une commémoration soit commune, il faut que la date célébrée soit acceptée par tous. Or chacun sait qu'il n'en est rien", ajoute-t-il.
Il rappelle que ce cessez-le-feu n'a pas mis fin à toutes les violences (attentats, exactions contre les harkis partisans de la France, rapatriement des Français d'Algérie).
"Choisir la date du 19 mars, que certains continuent à considérer comme une défaite militaire de la France (...) c'est considérer qu'il y a désormais un bon et un mauvais côté de l'Histoire et que la France était du mauvais côté", dit-il.
Riposte du numéro un du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, dans un tweet : "Nicolas Sarkozy rejoue la bataille d'Alger ! Il est temps, voire urgent, de tourner la page."
Le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, a accusé l'ex-chef de l'Etat de se tromper de bataille. Nicolas Sarkozy "remet en cause la loi de son pays (...) au profit d'un débat qui rouvre des plaies quand le président veut les fermer", a-t-il déclaré à Sud Radio et Public Sénat.
La décolonisation de l'Algérie, ses suites et les difficiles relations entre Paris et Alger ont laissé à droite et à gauche des séquelles, causes de nombreuses polémiques.

"PROVOCATION MÉMORIELLE"


Cette fois, la mèche a été allumée le 11 mars par la députée LR des Alpes-Maritimes Michèle Tabarot dans une lettre ouverte à François Hollande.
Le 19 mars "reste synonyme d’une souffrance jamais éteinte pour les Pieds-noirs, les Harkis et leurs descendants" qui ont eu à choisir "entre la valise et le cercueil", écrit cette descendante de rapatriés d'Algérie.
Elle demande au chef de l'Etat de renoncer à prononcer un discours à cette occasion, devant le Mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, quai Branly, dans le XVe arrondissement de Paris.
D'autres dirigeants de droite lui ont emboîté le pas, comme le député LR Hervé Mariton, né à Alger, qui a dénoncé sur BFM TV et RMC une "provocation mémorielle".
"Pour moi, le départ d’Algérie est une tragédie et je ne me sens pas de marquer le 19 mars", a-t-il expliqué.
La présidente du Front national, Marine Le Pen, dénonce dans un communiqué une "commémoration du déshonneur" et accuse le chef de l'Etat de "violer" la mémoire des anciens combattants, harkis et rapatriés "morts pour la France" en Algérie.
L'hebdomadaire Valeurs Actuelles, proche de l'extrême droite, a lancé une pétition signée par une vingtaine d'associations de rapatriés d'Algérie demandant non seulement l'abandon de la commémoration du 19 mars mais aussi que soient débaptisées les rues et places portant cette date.
L'entourage du chef de l'Etat assure que son intention est au contraire d'essayer d'apaiser et de rassembler.
Pour l'historien Benjamin Stora, la commémoration du conflit algérien reste pour la France un défi. "La guerre d'Algérie continue dans les têtes, les cœurs, les mémoires. Le problème décisif reste d'essayer d'y mettre fin", a-t-il dit à Europe 1.
Lui se rallie au choix du 19 mars car "le groupe le plus important de cette guerre, ça reste les (soldats) appelés".
"Un million et demi de jeunes hommes sont allés en Algérie et, pour eux, la date du 19 mars 1962 est fondamentale", a-t-il rappelé. "Elle signifie la fin des épreuves, le fait de retrouver sa famille et son travail."


Guerre d'Algérie: Hollande indigne opposition et harkis en commémorant le cessez-le-feu du 19 mars 1962


François Hollande s'attire les foudres des harkis, de la droite et l'extrême droite en commémorant pour la première fois, samedi, le cessez-le-feu décrété le 19 mars 1962 en Algérie au lendemain des accords d'Evian.
L'initiative présidentielle est contestée par de nombreuses associations d'anciens combattants et de pieds-noirs, pour qui le 19 mars marque non pas la fin du conflit algérien, mais le début de l'exil et du massacre de civils et des harkis.
Elle crispe également la classe politique. Dans une tribune publiée vendredi dans Le Figaro, l'ex-président Nicolas Sarkozy tonne ainsi contre la décision de son successeur. "Pour qu'une commémoration soit commune, il faut que la date célébrée soit acceptée par tous. Or, chacun sait qu'il n'en est rien, le 19 mars reste au cœur d'un débat douloureux", écrit-il.
M. Sarkozy note qu'en son temps l'ex-président socialiste François Mitterrand "refusa catégoriquement de reconnaître cette date pour commémorer la fin de la guerre d'Algérie", sachant qu'après les accords d'Evian, "la tragédie s'était poursuivie pendant des mois".
Dénonçant "une provocation à l’encontre de l’ensemble de la communauté rapatriée et des harkis", le maire Les Républicains de Nice et président de la région Paca Christian Estrosi, a prévenu qu'"aucune cérémonie" ne serait organisée dans sa ville samedi.
Pour l'ancien président de l'Assemblée Bernard Accoyer (LR), François Hollande "commet une erreur et une faute contre la cohésion nationale".
Marine Le Pen, présidente du FN, a pour sa part accusé le chef de l'Etat de "violer la mémoire" des anciens combattants et harkis.
Afin de ne pas raviver les passions, Jacques Chirac avait choisi une date neutre, le 5 décembre 2002, pour inaugurer un monument célébrant la mémoire des victimes de la guerre d'Algérie mais aussi celles des combats en Tunisie et au Maroc.
C'est devant ce mémorial érigé quai Branly au pied de la Tour Eiffel que François Hollande prononcera samedi à 16h30 une allocution, avec pour idée de tenter "le compromis" pour instaurer "la paix des mémoires" sur ce conflit algérien qui exacerbe toujours les passions.
Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a d'ailleurs appelé vendredi l'ex-chef de l'Etat au "dépassement des passions".
"Je ne comprends pas qu'un ancien président de la République puisse pour des raisons politiciennes, peut-être de campagne électorale dans le cadre d'une primaire, raviver la guerre des mémoires", a déploré pour sa part le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini
"Pas de repentance"
C'est à l'initiative de François Hollande, qu'une loi avait été votée au Parlement le 6 décembre 2012 pour faire du 19 mars la "journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie" mais aussi "des combats en Tunisie et au Maroc".
Le 19 mars, "c'est une date qui renvoie à des mémoires qui ont été longtemps opposées dans la population française", reconnaît-on dans l'entourage du chef de l'Etat.
Mais "l'ambition du président de la République, c'est d'embrasser toutes ces mémoires et de les faire entrer dans le récit de l'histoire de France (...) Ca n'est pas de faire disparaître les douleurs, ça n'est pas de nier les morts et les drames, c'est de les rappeler et de leur rendre hommage", explique-t-on également.
Dans son discours, M. Hollande devrait, comme il l'avait fait devant le parlement algérien le 20 décembre 2012, redire "l'injustice du système colonial" mais sans verser dans "le registre de la repentance", précise un conseiller.
L'historien Benjamin Stora, convié récemment à l'Elysée pour mettre en perspective devant la presse la démarche présidentielle, voit "un certain courage" dans la volonté de François Hollande "d'essayer de trouver une sorte de compromis, de consensus par rapport à cette guerre d'Algérie qui a bien du mal encore à passer dans l'histoire française".
Dans un texte transmis à l'AFP par le Centre de documentation historique sur l’Algérie (CDHA), un collectif d'historiens proteste contre le choix du 19 mars, qui "ne peut être considérée ni comme la date d’un cessez-le-feu, ni comme la fin de la guerre d’Algérie" puisqu'elle fut suivie d'"une période de massacres et de violences sans précédent".


Hervé Bourges : "Il est tout à fait normal que le 19 mars 1962 soit commémoré"


GUERRE D'ALGÉRIE - Hervé Bourges, ancien conseiller du président algérien Ben Balla, a fustigé vendredi sur Europe 1 la récupération politique autour des commémorations du 19 mars 1962.



L'annonce de cette cérémonie ne passe pas. Samedi, François Hollande sera le premier président à commémorer les victimes de la guerre d'Algérie un 19 mars, en faisant un discours au Quai Branly. Une date qui ne doit rien au hasard : il y a 54 ans, le 19 mars 1962, le cessez-le-feu promis par les accords d'Evian entrait en vigueur. Et signait le début d'un processus de paix, à défaut de l'arrêt immédiat de la guerre.

Polémique. Le fait que de nombreuses violences aient continué après cette date, avec notamment les exactions commises contre les harkis, des attentats et le retour souvent difficile des Pieds-Noirs en France, a conduit de nombreuses voix à s'élever contre la décision de François Hollande de commémorer la guerre d'Algérie à ce moment-là. Parmi elles, certaines associations d'anciens combattants et de harkis, mais aussi ces Français rapatriés ou leurs descendants. "Que cela puisse choquer des consciences, je veux bien le croire", a déclaré Hervé Bourges, vendredi sur Europe 1. Mais pour celui qui a été militaire en 1958 puis conseiller du premier président algérien après l'indépendance, Ben Balla, "il est tout à fait normal que ce soit ce jour-là qui soit commémoré".

Récupération politique. En effet, Hervé Bourges a souligné que le 19 mars 1962 signait le début d'un processus de paix après des années de guerre. "Même si, je le reconnais bien volontiers, il y a eu le lendemain de l'indépendance, comme dans toutes les guerres révolutionnaires, des choses inadmissibles." Dès lors, celui qui a également été président du Conseil supérieur de l'audiovisuel entre 1995 et 2001 juge "scandaleux" que certains "utilisent [cette polémique] à des fins politiques". Un tacle à peine voilé à Nicolas Sarkozy, qui a signé vendredi dans Le Figaroune tribune fustigeant le choix de François Hollande de tenir des commémorations le 19 mars.

Une date importante. Pour Hervé Bourges, "il est important que cette date soit marquée". Et si l'actuel chef de l'Etat est le premier président à le faire, Jacques Chirac ayant préféré, par exemple, tenir des cérémonies le 5 décembre, sans lien aucun avec les événements de l'époque, c'est que les prédécesseurs du socialiste "ont eu peur des lobbys".

Sources :

http://www.impact24.info/participation-de-francois-hollande-a-fete-19-mars-divise-france/
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/03/10/31003-20160310ARTFIG00233-guerre-d-algerie-francois-hollande-ne-doit-pas-se-rendre-aux-ceremonies-du-19-mars.php
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/03/10/31001-20160310ARTFIG00144-philippe-bilger-l-honneur-perdu-de-francois-hollande.php
http://www.franceculture.fr/emissions/le-billet-politique/la-bataille-du-19-mars
http://www.nicematin.com/vie-locale/guerre-dalgerie-pourquoi-nice-ne-participera-pas-aux-commemorations-du-19-mars-31270
http://www.bvoltaire.fr/gabrielrobin/hollande-aux-commemorations-du-19-mars-1962-un-autre-affront,244507
http://www.metronews.fr/info/nice-estrosi-ne-commemorera-pas-les-accords-d-evian-pourquoi-une-partie-de-la-droite-a-du-mal-avec-le-19-mars/mpcl!iaFopmgmdvyIw/
http://www.clicanoo.re/514704-d-un-19-mars-a-l-autre.html
http://fr.abna24.com/741056/print.html
http://www.letelegramme.fr/finistere/pleyben/pleyben-urvoas-a-la-commemoration-du-19-mars-samedi-14-03-2016-10992307.php
http://www.dreuz.info/2016/03/14/commemorer-les-accords-devian-et-pourquoi-pas-la-defaite-de-waterloo-tant-quon-y-est/
http://www.lejournaldici.com/actualite/l-info-en-continu/le-maire-boycottera-la-c%C3%A9r%C3%A9monie-du-19-mars#.VufmYUAUP6k
http://www.elwatan.com/actualite/francois-hollande-commemorera-samedi-la-fin-de-la-guerre-d-algerie-16-03-2016-316716_109.php
http://www.valeursactuelles.com/societe/19-mars-lettre-ouverte-de-michele-tabarot-a-francois-hollande-60228
http://www.frontnational.com/2016/03/communique-de-louis-aliot-depute-francais-au-parlement-europeen-conseiller-municipal-et-communautaire-de-perpignan/
http://www.tsa-algerie.com/20160317/cessez-le-feu-19-mars/
http://www.frontnational.com/2016/03/19-mars-date-mortifere/
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/lenvers_du_decor/237614-ce-jour-la-le-19-mars-1962.html
http://linformationnationaliste.hautetfort.com/archive/2016/03/16/les-disparus-d-algerie-5775176.html
http://www.tsa-algerie.com/20160317/nicolas-sarkozy-critique-commemorations-19-mars-interpelle-lalgerie-harkis/
http://www.europe1.fr/politique/guerre-dalgerie-sarkozy-tacle-hollande-sur-la-date-des-commemorations-2695948
http://www.europe1.fr/societe/benjamin-stora-la-guerre-dalgerie-continue-dans-les-tetes-les-coeurs-les-memoires-2696083
http://www.lefigaro.fr/vox/histoire/2016/03/18/31005-20160318ARTFIG00076-pourquoi-commemorer-la-guerre-d-algerie-le-19-mars-suscite-une-controverse.php
http://www.france24.com/fr/20160318-france-19-mars-1962-sarkozy-polemique-commemoration-guerre-algerie-hollande
http://www.leparisien.fr/politique/guerre-d-algerie-sarkozy-tacle-hollande-sur-la-commemoration-du-cessez-le-feu-17-03-2016-5636103.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.com
http://www.leparisien.fr/politique/guerre-d-algerie-sarkozy-souffle-sur-les-braises-denonce-bruno-le-roux-18-03-2016-5637925.php
http://www.lasemainedecastres.fr/ceremonie-du-19-mars-une-commemoration-doit-rassembler-celle-ci-divise/
http://reporters-dz.com/index.php/grand-angle/journee-du-19-mars-quand-sansal-reproduit-le-discours-lepeniste-sur-l-algerie
http://www.valeursactuelles.com/la-memoire-trouble-de-francois-hollande-60217
http://www.nicematin.com/politique/guerre-dalgerie-pour-eric-ciotti-le-19-mars-cest-une-forme-de-provocation-33139
http://www.nicematin.com/politique/ces-elus-azureens-opposes-a-la-commemoration-du-19-mars-1962-33151
http://www.capital.fr/bourse/actualites/la-droite-allume-une-polemique-sur-la-guerre-d-algerie-1110343
http://www.europe1.fr/societe/herve-bourges-il-est-tout-a-fait-normal-que-le-19-mars-1962-soit-commemore-2696467