Le choix de la date du 19 mars serait donc vécu, notamment par les harkis, comme une véritable provocation puisqu'elle représente le début d'un calvaire dont nous savons tous maintenant qu'il fut terrible.
     
 
       
   

Madame la senatrice, Monsieur le sénateur,

Un projet de loi sera présenté le 25 octobre au Sénat visant à faire du 19 mars « une journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ». Cette date s'ajouterait ou se substituerait à celle du 5 décembre qui est aujourd'hui celle de « la journée nationale d'hommage aux morts de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie » et qui a été proposée par la commission Favier et retenue avec l'assentiment de la grande majorité des anciens combattants d'Afrique du Nord il y a maintenant dix ans.

 
   
 

En outre la loi du 28 février 2012, votée par la plupart des Parlementaires, fait du 11 novembre ,1e jour où la France rend hommage à tous les Morts pour la France.

La date du 5 décembre est celle de l'inauguration du monument du Quai Branly. Elle a pour immense mérite d'éviter toute polémique liée à celle du 19 mars qui marque certes la signature des « accords d'Evian » respectés unilatéralement par la France, mais aussi le début d'enlèvements et du massacre de plus de 3 000 civils européens et 60 000 harkis par les bandes armées du FLN qui ont refusé d'appliquer les engagements que leurs représentants avaient pourtant signés.

Le choix de la date du 19 mars serait donc vécu, notamment par les harkis, comme une véritable provocation puisqu'elle représente le début d'un calvaire dont nous savons tous maintenant qu'il fut terrible.

A l'heure où la France se doit de renforcer son unité pour relever les défis considérables auxquels elle est confrontée, il serait incompréhensible et éminemment dangereux de revenir sur une date anniversaire, qui a contribué à apaiser les esprits, uniquement pour assouvir des ambitions idéologiques dépassées et bien éloignées de l'intérêt national tel qu'il s'impose aujourd'hui.

En tant que président de l'Association de Soutien à l'Armée Française (ASAF), et délégué national du Cercle Des Combattants d'Afrique du Nord (CDC AFN) représentant 800 000 Anciens Combattants, j'estime, pour mon pays et hors de tout parti pris politique, que cette proposition de loi doit être rejetée faute de quoi le trouble, la passion, peut-être la rancune, conduiraient nombre de nos compatriotes à des mouvements d'incompréhension, de division, voire de révolte.
Je propose au contraire, au nom de l'intérêt supérieur de la Nation, que la cérémonie du 5 décembre 2012 soit l'occasion pour les plus Hautes Autorités de l'Etat de marquer l'apaisement des ressentiments, et d'exprimer fortement la volonté de réconciliation et d'unité nationales. Je suis certain que les sénateurs, dans leur sagesse reconnue, sauront décider en ce sens.


Veuillez agréer, madame la sénatrice, monsieur le sénateur, l'expression de ma haute considération.

Henri PINARD LEGRY
Président de l'ASAF Délégué national du CDC-AFN

                                                                                                     

 

L'ASAF Association de Soutien à l'Armée Française - Expédie un courrier aux sénateurs suite au projet de loi du 19 mars comme journée nationale d'hommage aux morts de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie en lieu et place du 5 décembre .