Voilà pourquoi on ne peut pas commémorer
le cessez le feu du 19 mars 1962 en Algérie

 
         
 
 
Les prétendus « accords » d'Evian étaient caducs avant d'avoir vu le jour, puisque l'armée française, dès le lendemain, a tourné ses armes, selon les consignes présidentielles, contre le parti de la France en Algérie, tandis que le FLN, n'ayant plus rien à craindre de la France, se déchaînait, en toute impunité, ouvrant une ère d'épouvante sans précédant dans l'Histoire. A Alger, le 26 mars 1962, afin de donner le coup de grâce à l'Algérie française agonisante, des manifestants pacifiques et sans armes, parmi lesquels se trouvaient de nombreuses femmes, ainsi que des enfants, qui voulaient simplement manifester leur solidarité envers les éprouvés du quartier de Bab-el-Oued, eux aussi civils innocents, pris, dans leurs logements, sous le feu et la mitraille, ces protestataires impavides, munis seulement de lait en boîte et de farine, furent mitraillés, dans le dos, par des armes françaises, sur Ordre, dans la rue d'Isly. On devait décompter 82 morts (de 6 mois à 75 ans) et plus de 200 blessés, victimes d'un crime d'Etat purement français, dont certains, handicapés à vie, survivent encore en chaise roulante !
L'Etat français, d'ailleurs, ne sut pas comment camoufler ce massacre d'innocents dont il était entièrement responsable. Les corps des victimes ne furent pas rendus aux familles, il ne fallait pas que l'univers entier sache que ces pauvres gens, après avoir été atteints dans le dos, avaient été, pour bon nombre, achevés à terre. Les cadavres furent enlevés, de nuit, de la morgue de l'hôpital Mustapha, clandestinement transportés dans un dépositoire de banlieue, où ils furent mis en bière, puis conduits le lendemain au cimetière, sans qu'aucune autopsie ait été pratiquée,
A partir du 19 mars 1962, chaque jour apporta, dans les villes, son lot de personnes enlevées, en plein jour, en pleine ville. Femmes et jeunes filles dirigées vers des maisons de prostitution clandestines, hommes réduits en esclavage ou torturés a mort pour le seul plaisir sadique de leurs tortionnaires. Le sort des habitants du bled ne fut pas plus enviable. Les agriculteurs européens furent rançonnés, expulsés de leurs exploitations, dans le meilleur des cas, enlevés, ou brûlés sur place, tandis que sur les douars et les mechtas s'étendait l'ombre du terrorisme le plus impitoyable et le plus sanguinaire qui soit.
A partir du 19 mars 1962, au moins 150 000 supplétifs de l'armée française furent traqués et pourchassés, comme des bêtes, et mis à mort dans les tortures les plus atroces qui soient (dépecés vivants à la tenaille, découpés en morceaux, ébouillantés, brûlés, etc.) et le plus souvent, leurs familles entières furent sacrifiées avec eux, à moins qu'elles ne deviennent des esclaves, ou des parias, dont les enfants étaient interdits de toute scolarisation, enfants dont les appels à l'aide parviennent encore en France, et ne sont entendus que par les hommes de cœur.
Les faits les plus monstrueux se sont produits à Oran, le 5 juillet 1962 où, de 10 heures à 17 heures, la population européenne de la ville et de nombreux Arabo-Berbères furent exterminés dans des conditions inhumaines : véhicules interceptés dont les occupants étaient égorgés sur place, clients des commerces et marchés brûlés dans des fours, dépecés, éventrés, pendus aux étals des boucheries, en quelques heures, près de 4 000 morts.
Reste à noter, face à ces associations d'anciens combattants dont l'obédience politique n'est un secret pour personne, qu'elles font bien peu cas de leurs frères d'armes tués par le FLN après l’accord de cessez-le-feu ; ils sont au nombre de 427, auquel il faut ajouter 162 enlevés qui n'ont jamais réapparu, soit 589 soldats français exécutés par le FLN après ce curieux « cessez-le-feu » qui ne fut qu'unilatéral !
Le FLN, qui prétend, aujourd'hui, avoir respecté les accords de Genève, détenait 347 militaires prisonniers. Selon les « accords 9 d'Evian, ils auraient du être rendus à la France puisque celle-ci avait libéré tous les prisonniers dit algériens », y compris les droits communs coupables de crimes de sang. On n'a jamais revu ces 347 militaires français prisonniers du FLN et la France a laissé faire, En conclusion, les successeurs de De Gaulle à la présidence de la République connaissaient tous ces faits honteux dont nous garantissons l'authenticité. Tous se sont prononcés contre la célébration du 19 mars, qu'ils aient été de droite ou de gauche, n'est-ce pas suffisant pour justifier le rejet de cette date infamante. Non, hélas, car aucun d'eux ne s'est opposé, d'une manière catégorique et définitive, aux falsifications historiques des âmes noires et des consciences imperceptibles qui dénaturent et oppriment la vérité des faits. Seule l'analyse spectrale de l'Histoire pourra un jour déceler ce qui domine en ces associations ou fédérations stratégiques de l'arrogance, de l'infamie, ou de la bêtise.
En avril 2007, monsieur Sarkozy nous écrivait : « Il n 'est pas question que le 19 mars soit une date officielle de commémoration. Il est arrogant de mépriser la douleur qui fut la vôtre et celle de vos familles quand vous fûtes chassés de vos terres, de vos maisons, et séparés de vos amis. » Oui, séparés de nos amis, les vivants perdus de vue, et ceux qui sont restés là-bas, dans quelque infâme charnier...
Chaque année, cette célébration du 19 mars, que nulle préfecture de police n'interdit, enfonce un peu plus le fer rouge dans nos plaies encore béantes.
Anne Cazal
IN PRÉSENT — Mardi 17 février 2009
 
Anne Cazal