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– Revue de presse N° 199

– 17 juillet 2024 – {2003–2024 – 21ème année}

https://www.ouest–france.fr/politique/institutions/assemblee–nationale/assemblee–nationale–julie–delpech–vice–presidente–du–groupe–ensemble–aupres–de–gabriel–attal–cd239f60–438a–11ef–af26–2383fc8af689

Assemblée Nationale. Julie Delpech, vice–présidente du groupe Ensemble auprès de Gabriel Attal

Nicolas CARNEC

Réélue le 7 juillet, députée de la 1re circonscription de la Sarthe, Julie Delpech a été élue vice–présidente du groupe Ensemble pour la République, lundi.

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« Honorée d’avoir été élue vice–présidente du groupe @DeputesEnsemble ! ». C’est via son compte X (ex–Twitter) que Julie Delpech, réélue députée de la 2e circonscription de la Sarthe, a annoncé son élection en tant que vice–présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale.

Ce groupe, désormais baptisé Ensemble pour la République, est présidé par Gabriel Attal. Le Premier ministre qui n’avait pas hésité à battre la campagne jusqu’au Mans, le jeudi 20 juin, pour soutenir Julie Delpech, la députée sortante de la majorité présidentielle.

Pour Julie Delpech, cette élection à la vice–présidence du groupe Ensemble pour la République, est une belle marque de « confiance ». Mais elle mesure également le challenge qui se profile : « Continuons à travailler, à construire et à rassembler afin de porter des projets pour notre pays dans cette période où il nous faut nous réinventer. »

https://www.reuters.com/

REPORTAGE Algérie–Les jeunes désabusés à la veille de l'élection

Reuters

par Hamid ould Ahmed

Les jeunes Algériens se disent volontiers désabusés tandis que les plus âgés s'apprêtent à refaire confiance au président actuel .

Face à cinq concurrents sans véritable consistance, le président sortant a toutes les chances d'être reconduit pour un deuxième mandat. La véritable inconnue sera, selon les spécialistes, le taux de participation.

Dans son appartement de Bab el Oued, la famille de Djamal est divisée sur l'opportunité d'aller déposer un bulletin de vote dans l'urne – à l'image d'un clivage des générations qui parcourt plus généralement la société algérienne.

Sur le plan économique, il est plus réservé. Il a récemment acquis une carte de crédit mais se plaint de la hausse constante du coût de la vie et dit comprendre pourquoi les jeunes Algériens, qui ont du mal à trouver un travail, ont perdu foi dans la politique.

Encore empreinte de socialisme dirigiste, l'économie de ce vaste pays, gâté par ses ressources pétrolières et gazières, ne parvient pas à produire des emplois à la hauteur de sa jeune démographie galopante.

Le déclin progressif de la violence politique n'a pas suffi à dissiper le mal–être social qui pousse un nombre croissant de jeunes Algériens à se métamorphoser en boat–people (harragas) en quête d'un improbable Eldorado outre–Méditerranée.

"Les jeunes ont raison quand ils disent qu'ils ne croient pas les promesses des hommes politiques pour résoudre la crise et leur apporter un niveau de vie décent", avoue Mohamed, qui se dit toutefois convaincu qu’Abdel Madjid Tebboune décrochera haut la main son deuxième mandat.

Mohamed et sa famille sont originaires de Djidjelli, sur la côte de la Petite Kabylie, à l'est d'Alger, et ont immigré à Alger en 1962, après le départ des Français, dont ils ont récupéré le "bien vacant".

"UN CASSE–TÊTE"

Le parc immobilier laissé par les Pieds Noirs étant insuffisant pour répondre à l'explosion démographique qui a suivi l'indépendance, Mohamed, lors de son mariage, a dû s'installer avec sa mère et son père, un ancien maquisard du Front de libération nationale, qui tenait un bureau de tabac.

Au bout de plusieurs années, la famille a déménagé pour un appartement subventionné, toujours à Bab el Oued, mais la hausse des tarifs de l'eau et de l'électricité, celle du coût de la nourriture et des vêtements sont tout juste couvertes par son revenu.

"Ce n'est pas un problème personnel, c'est un casse–tête pour une multitude d'Algériens", explique–t–il. C'est pourquoi, à 30 ans, Djamal vit encore dans le trois–pièces familial, de même que sa sœur Fatiha, une étudiante en sciences économiques de 22 ans.

Elle aussi se plaint de l'inflation, qui rend inabordables même les produits subventionnés par le gouvernement.

"Je n'ai pas encore décidé si j'irai voter Pas à cause d'irrégularités mais du fait de la faiblesse de ses adversaires" – parmi lesquels on ne compte aucune figure emblématique de l'opposition au régime.

https://dia–algerie.com/polemique–daoud–fanon–le–magazine–francais–le–point–refuse–de–publier–le–droit–de–reponse–dolivier–fanon/

Polémique Daoud–Fanon: Le magazine français « Le point » refuse de publier le droit de réponse d’Olivier Fanon

17 juillet 2024 10:09

Publié par admin

DIA–17 juillet 2024 : Décidément, la scène médiatique et littéraire algérienne est très mouvementée ces derniers jours. Le 6 juin 2024, Kamel Daoud publia sur les colonnes du « Point » un article intitulé « Pourquoi les Insoumis ne sont pas des héros en Algérie ».

L’écrivain a voulu associer l’Algérie à la politique française déjà très compliquée et rajouter aux problèmes politiques franco–français. Ainsi, dans son article, l’écrivain s’est attaqué à la mémoire de Frantz Fanon.  Cette déviation médiatique a suscité la colère du fils de Frantz Fanon, Olivier, qui a souhaité user de son droit de réponse pour répondre à Kamel Daoud.

Malheureusement, « Le Point » n’a pas autorisé la publication de la réponse d’Olivier Fanon, comme la loi l’y oblige. Le magazine a préféré laisser la discussion entre les protagonistes, ce qui est contraire à la déontologie journalistique.

Voici la correspondance entre Kamel Daoud et Olivier Fanon ainsi que les mails échangés avec l’administration du magazine.

1– Article de Kamel Daoud

« Pourquoi les Insoumis ne sont pas des héros en Algérie ».

(Cliquez sur le lien pour lire l’article : Kamel Daoud, Le Point, 6 juin 2024)

2– Réponse d’Olivier Fanon

De Sébastien Delogu à Frantz Fanon

Soixante–deux ans d’indépendance, aujourd’hui cette liberté ô combien douloureuse pour notre pays, nos chouhada est toujours difficile à avaler, matfoutch en daridja !

Mecque des révolutionnaires, peuple vaillant et déterminé à l’instar de nos frères vietnamiens à Dien Bien Phu en 1954, année où le colonialisme a enfin rendu les armes.

L’Algérie, les Algériens sont les dignes garants du serment des martyrs, je dis les Algériens, à l’exception de certains qui n’ont pas hésités à faire le chemin à l’envers, à se blottir dans le giron de l’ancien colonisateur.

Moi, Olivier Fanon, fils de mon père, j’ai en héritage son combat et comme butin de guerre une nationalité algérienne exclusive.

Revenons brièvement à ces faillis qui n’ont pas hésité à exécuter une double allégeance à mama frança. Pour qui ? Pourquoi ?

Le cheminement qui a fait la jonction entre Sébastien Delogu, député LFI en France et Frantz Fanon n’est pas fortuit.

Le rédacteur de cette chronique parue sur le journal Le Point, le 06 juin 2024 n’est pas innocent. Il est en plein catharsis. C’est vrai qu’il « y a bon discours » pour le lecteur lambda, mais nous vous avons compris. Faire plaisir à ses maitres en tirant à boulets rouges sur l’Algérie relève de la haute voltige.

Sébastien Delogu a embrassé avec dévotion (sic) le drapeau algérien cousu avec le drapeau palestinien, il n’en faut pas plus pour notre repenti pour tenter de tuer Fanon.

Peine perdue, Fanon n’est pas mort. Il repose au cimetière d’Aïn Kerma, wilaya d’Al–Taref avec ses frères de combat selon ses dernières volontés. Son épouse, ma mère, Josie Fanon repose également à El–Kettar, en face de la mer, selon ses dernières volontés.

Alea Acta Est

المجد والخلود لشهدائنا الأبرار

Olivier Fanon

14/07/2024

3– Réaction de Kamel Daoud

Cher Monsieur,

Je vous remercie d’abord pour l’intérêt que vous semblez porter, avec emportement certes, à mes modestes écrits. Et, je vous exprime la grande admiration pour l’homme rare, dans sa lucidité, que fut votre père surtout.

Votre « Droit de réponse » à ma chronique assène la trace d’une vive préoccupation, habituelle chez les ayants droit. Elle témoigne aussi d’une sensibilité que le terme « exclusif » concernant votre algériannité traduit bien, et avec fierté que vous voulez visible. Cela vous honore. Et, cela suppose aussi un « droit » d’ayant droit, mais simultanément un risque d’excès de « devoirs » présumés, si vous me permettez le respectueux détail. Vous êtes le fils ; je suis l’admirateur. Chacun croit avoir un droit intraitable.

En tant qu’Algérien, moi aussi, je suis libre d’écrire ce que j’interprète sur la grandeur et les travers de l’histoire de mon pays et ses acteurs. Et, vous en droit absolu et légitime de le contester, mais peut–être autrement que par le droit de sang, si vous acceptez ma franchise.

Cependant, votre expression « … travesti délibérément » est selon moi un excès d’humeur, espérons–le, dû à des divergences d’opinions plutôt qu’à une théorie de malhonnêteté ou de mauvaise foi que vous me prêteriez. Si vous y croyez, c’est que vous flattez trop mon intelligence, sans le savoir. Je suis bien plus modeste que ce talent de travestissement intellectuel imaginaire. Je vous assure que j’ai seulement exprimé ce que je pensais pour susciter une indignation pas seulement personnelle.

Je ne suis ni dans la théorie de la dépréciation calculée, ni celle du complot éditorial. Je suis un Algérien de l’école algérienne, pays où j’ai toujours vécu, je suis une personne à qui l’on a enseigné une histoire tronquée et détournée, dont celle de Frantz Fanon. Ne croyez pas la pente de la manipulation et de l’attaque diffamante, mais seulement la liberté de penser à haute voix et de se tromper ou de viser avec une justesse peut–être, douloureuse pour vous sur la question de l’inhumation.

En l’état, votre explication d’un enterrement et d’un refus exprimé par les habitants du village quant au transfert de la dépouille de votre père reste la vôtre. Pour avoir vécu en Algérie toute ma vie, et sur une revendication aussi sensible, je crois savoir que ce ne sont pas les habitants d’un village qui en décident si le Régime l’avait voulu. Vous êtes libre d’y croire. Pour ma part, je vois s’affirmer de plus en plus, en Algérie, une théorie du récit d’une guerre de libération désormais récupérée, purgée, épurée de son universalité, celle que votre père prônait, réduite à des simplifications, du confessionnalisme.

Et, je ne vois pas le lien entre votre tentative de l’enterrer à Alger, au cimetière d’El Kettar, et mon vœu de le voir enterré à El Alia, selon l’hommage absolu qu’il mérite.

Je vois que l’immense Frantz Fanon ne se trouve pas au cimetière de nos héros, mais ailleurs, dans l’oubli convenu. Je vois sur sa tombe, comme un sauf–conduit d’un prénom arabe pour lui permettre la paix de la terre en terre musulmane, et cela m’incommode. Cela en dit beaucoup sur l’histoire algérienne encore à restituer à son universalité. Frantz Fanon demeure trop important comme signe aujourd’hui pour être ailleurs qu’à Alger, pour que nos écoliers le visitent, le lisent et y pensent, pour que nos enfants appelés à faire face aux tentations de la radicalité et des replis identitaires le fassent.

Je comprends votre réaction, j’y déchiffre une sensibilité et une susceptibilité, un droit et un excès. Votre père fut, et reste, un homme immense. Il ne vous appartient pas exclusivement. Je ne pense pas que ce fut le but de sa vie que d’appartenir à la mémoire de certains plutôt qu’à tous en Algérie et ailleurs.

Bien sûr, vous pouvez « expliquer » cette exclusion et vous en contenter. Cependant, à mes yeux, cela reste une injustice de la mémoire algérienne, soumise à la purification rétrospective et à l’appauvrissement de sa pluralité originale.

Je comprends la sensibilité familiale de cette question, mais je vous prie d’essayer de comprendre mon interprétation de cette exclusion funéraire, que je continue de décrire comme une discrimination calculée. Ceci, même si vos explications détaillées peuvent être très pertinentes.

Encore une fois, avec toute ma bonne foi, ma liberté de ton et mon admiration pour l’immense génie qu’est toujours Fanon et qui éclaire encore aujourd’hui ces temps troublés.

Avec ma considération,

Kamel DAOUD

4– Courriels échangés avec l’administration du « Point »

De: Olivier < >

Date: 10 juillet 2024 à 16:46:26 UTC+2

À: Christine Delisle < >

Objet: Rép. : DROIT DE RÉPONSE

Mme, j’ai bien reçu aujourd’hui le courrier de M Daoud, et je vous en remercie, l’objet de mon adresse à M le directeur de la publication concerne un droit de réponse.

Je m’étonne à mon tour que vous n’y ayez pas donné suite conformément aux dispositions de la loi 1881.

Je renouvelle donc ma demande et, le cas échéant, faites–moi part des raisons de cet étonnant retard.

Ma demande vise uniquement à rétablir une vérité factuelle, sans sombrer dans des circonvolutions sémantiques qui n’ont pas leur place dans l’Histoire.

Au plaisir de vous lire rapidement.

Très cordialement,

Olivier Fanon.

Envoyé de mon iPad

Le 10 juil. 2024 à 11:44, Christine Delisle < > a écrit :

Madame, Monsieur,

Suite à notre conversation téléphonique d’hier, je vous transmets la réponse que Kamel Daoud vous avait adressée, le 15 juin dernier.

Nous nous étonnons que vous ne l’ayez pas réceptionnée.

En vous souhaitant bonne réception de cet envoi,

Cordialement.

Rappel RPweb

https://www.lepoint.fr/editos–du–point/pourquoi–les–insoumis–ne–sont–pas–des–heros–en–algerie–06–06–2024–2562146_32.php#11

Pourquoi les Insoumis ne sont pas des héros en Algérie

LA CHRONIQUE DE KAMEL DAOUD. L’amour électoral des élus LFI pour le drapeau algérien ou palestinien est poliment ignoré de l’autre côté de la Méditerranée.

Publié le 06/06/2024 à 07h00, mis à jour le 06/06/2024 à 17h33

Juché au–dessus des têtes qui l'acclament, le député LFI, Sébastien Délogu, embrasse avec dévotion le drapeau algérien cousu avec le drapeau palestinien. C'est l'emblème de la cause de « la grande jonction ». C'est–à–dire cet habile placement en vitrine du passé colonial de la France et de la tragédie actuelle en Palestine. Politiquement, on ne peut mieux vendre en France sa politique aux communautés maghrébines qu'avec ce geste largement impossible dans un pays arabe. Y verra–t–on un élu égyptien embrasser le drapeau soudanais pour se monter sous le jour du « libérateur » ? Pour oser le comportement, vivre en démocratie est nécessaire.

Mais, revenons au sujet : le drapeau algérien en France. Un humour algérien veut que dans un aéroport en été, l'on reconnaisse rapidement un Français d'origine maghrébine à son survêtement arborant le drapeau du pays des pères. Cela exprime la nostalgie, l'identité, l'appartenance, le rêve de racines ou le refuznik de la francité excluante. Mais, dans le cas du député français LFI qui l'ose, c'est un habile mélange. Si le drapeau sert à manifester la colère, l'émeute ou le passif de la mémoire, autant en faire un instrument de campagne. En France d'aujourd'hui, cela s'explique : on recrute bien lorsqu'on a réussi à coudre le drapeau palestinien avec celui algérien tout en arborant le tricolore de l'écharpe de l'élu. Depuis peu, on perçoit l'électorat musulman comme un enjeu crucial pour atteindre le « pouvoir » à la Trump.

Pourquoi cette indifférence pour LFI en Algérie ?

Mais la question demeure autre : pourquoi les adorateurs du drapeau algérien en France, chez LFI, ne sont–ils pas des « héros » en Algérie ? On a beau feuilleter la presse islamiste ou « d'État », on a beau chercher le « hourra » numérique ou le buzz, les gens de LFI restent anonymes dans le pays « matrice ». On les ignore poliment. Les verra–t–on se faire inviter à prendre la parole à Alger ? Marcher en triomphe dans les rues de la capitale ? Haranguer des foules d'ex–colonisés ? Jouer à coudre les drapeaux sur place ? Non.

C'est chose intrigante pour un étranger à la géographie symbolique de l'Algérie et de la France. Comment peut–on expliquer cet « amour » électoral de LFI qui laisse indifférent dans le pays cible ?

Par trois raisons, au moins.

La première demeure que les personnes de LFI sont des agitateurs. On ne le verra pas dans les rues d'Alger à exciter la foule, parce que sur place l'équilibre reste précaire sur la « cause palestinienne ». Dans tous les pays « arabes », les régimes surveillent attentivement les islamistes qui menacent d'en faire leur guerre sainte et leur instrument de reconquête des pouvoirs. L'usage public de la « Palestine » reste prudent, homéopathique et toujours sous le monopole de « l'État ». On n'en fera pas de grandes manifestations, pas d'universités bloquées, pas de députés grimés au tricolore du Proche–Orient en sang, et pas d'effet de foule. « La cause palestinienne », si elle est sacrée, demeure dangereuse et ambiguë, comme toute sacralité.

Les règles de la « guerre imaginaire »

L'autre raison est liée au casting du récit décolonial. En Algérie, « la guerre imaginaire » contre la France offre un ciment de l'identité et un « parti unique » qui transcende par sa puissance le multipartisme essoufflé de la nation. Le député français qui embrasse le drapeau algérien pour recruter des électeurs « d'origine » ne le sait plus, mais il est « français ». À la figure de la passion électorale ostentatoire, on préfère « là–bas », dans le cadre de « la guerre imaginaire », un Français de droite ou d'extrême droite, qui sied au casting et répond au jeu de rôles.

Le bonhomme LFI n'y sera jamais un héros dans un pays qui construit son présent sur une dualité essentielle entre le français et l'algérien. D'ailleurs, un nouveau puritanisme identitaire de la mémoire de décolonisation en Algérie tolère à peine les noms de Français algériens qui ont combattu du côté du FLN pendant la guerre et qui en sont morts. Une dépêche d'agence les a même qualifiés d'« amis de l'Algérie », les reléguant à la marge de la sympathie, alors qu'ils ont réclamé leur algériannité par leur engagement. Leurs proches s'en sont indignés, mais cela ne change rien : il y a la France, ennemi éternel (expression d'un ministre), il y a l'Algérie du combat sans fin, à la « Désert des Tartares » de Dino Buzzati. Le baiser du drapeau du LFI n'y réforme rien dans cette scène sublimée. « L'embrasseur » ne sera pas un héros dans les rues d'Alger, il n'a pas sa place.

Le révisionnisme islamiste joue contre LFI

Enfin, il y a une autre raison encore invisible en France ou dans les études académiques du postcolonial : le révisionnisme islamiste. Aujourd'hui, le récit de décolonisation algérien, socle de la légitimité et objet des concurrences politiques en Algérie, entre le régime et les islamistes, est vivement disputé : les islamistes ont un langage qui s'installe et refoule celui des vétérans. La guerre d'indépendance est expliquée comme un « Djihad ». L'Appel du 1er novembre ? Un appel contre la croisade. Une tendance habile, sous la figure d'un théologien, Ibn Badis, mort au milieu du siècle dernier, a maintenant pris possession de ce courant d'islamisation rétroactive du récit de décolonisation.

Pour implanter ce récit (appelé Badissia–Novembria), on use de campagnes numériques, d'intox et de forces de frappe éditoriales conséquentes. Le bénéfice pour cette « famille » politique est triple : donner de l'ampleur à la haine islamiste antifrançaise au présent, dévaliser le coffre–fort de la légitimité au « Régime » et, insidieusement, s'innocenter de la guerre civile des années 1990 avec ses centaines de milliers de morts. Progressivement, la génération actuelle y croit et se retourne sur ce passé devenu une épopée religieuse. Les décoloniaux de « gauche » à Alger peuvent encore nier, mais c'est déjà trop tard.

C'est, entre autres, à cause de cette complexe mécanique que l'élu LFI aura beau s'essouffler à embrasser le drapeau algérien en France, en Algérie, il ne sera pas un héros. La méfiance du combattant local se défie largement de ces « masques noirs, peaux blanches » et ne leur fera pas place. « Un Algérien ne peut être que musulman », avait défini un ministre des Affaires religieuses, président de la plus haute instance du culte en Algérie. Et ceux qui ne le sont pas ? Ce sont « des résidus », dit–il.

Et, pour creuser dans le sens de l'expression qui précède, rappelons juste un détail : rares émergent les personnes créatrices de génie qui ont aimé l'Algérie avec autant de passion que Frantz Fanon. C'est cependant avec le sauf–conduit d'un prénom « arabe » qu'il a pu être enterré dans un lointain village d'Algérie. D'ailleurs, ce n'est pas à El Alia à Alger, le cimetière des grands héros de la nation, qu'il a sa place.

https://www.sudouest.fr/gironde/carcans/carcans–pierre–vallade–presente–son–nouveau–livre–la–guerre–d–algerie–20581019.php?csnt=190c5e0689e

Carcans : Pierre Vallade présente son nouveau livre « La guerre d’Algérie »

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Pierre Vallade avec son nouvel ouvrage consacré à la guerre d’Algérie © Crédit photo : Patrick Marti

Par Patrick Marti

Publié le 17/07/2024 à 12h15.

Après « L’Aquitaine en guerre », publié en 2022 aux Éditions de l’Estuaire, qui abordait la période noire de la Seconde Guerre mondiale au travers de sa propre expérience, Pierre Vallade raconte, dans son deuxième ouvrage, les faits marquants de la guerre d’Algérie dans laquelle il a été un des acteurs en tant qu’appelé sous les drapeaux pendant 30 mois, comme beaucoup d’autres de ses camarades.

Après avoir consulté de nombreux documents d’archives pour compléter ses souvenirs personnels, l’auteur témoigne de la vie des hommes et des femmes qui ont subi ces moments douloureux et dramatiques de notre histoire qui s’inscrit dans le programme de décolonisation de l’empire français.

« La guerre d’Algérie, que la France a considérée officiellement jusqu’en 1999 comme une opération de maintien de l’ordre, dura huit ans. Ces années ont traumatisé bon nombre de jeunes appelés sous les drapeaux alors qu’ils n’avaient que 20 ans et au–delà, la société tout entière » explique Pierre Vallade avant de s’interroger légitimement sur « l’avenir des relations entre la France et l’Algérie et plus globalement sur le nécessaire équilibre à trouver ».

L’ouvrage, publié aux Éditions Maia, est à la fois un récit historique précis et illustré, un témoignage souvent poignant et un essai écrit par un homme passionné d’histoire qui souhaite partager son expérience et son analyse de ce conflit, dont les conséquences sont encore visibles aujourd’hui. « Il est important de bien connaître l’histoire dans toutes ses dimensions afin d’éviter de reproduire les mêmes erreurs » rappelle souvent Pierre Vallade.

Présentation samedi

Samedi 20 juillet, à Carcans, aura lieu, sur invitation, la présentation officielle du livre de Pierre Vallade organisée par l’association locale des anciens combattants. À cette occasion, les personnes qui ont contribué à la prévente recevront des mains de l’auteur, un exemplaire dédicacé.

Pierre Vallade a été attaché de presse et a consacré une grande partie de sa vie professionnelle à la diffusion des mémoires du général de Gaulle.

https://www.algeriepatriotique.com/2024/07/17/pourquoi–un–musulman–sera–president–en–france–sil–se–presente–en–2027/

Pourquoi un musulman sera président en France s’il se présente en 2027

juillet 17, 2024 – 7:23 kenzi–Adam

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Un musulman président ? L'équation n'est pas impossible.. D. R.

Par Houari A. – Un statisticien français a démontré, chiffres à l’appui, que si un musulman se présentait à la présidentielle française de 2027, il serait élu haut la main. Il en veut pour preuve les changements démographiques qui se sont produits en France et dont l’évolution indique clairement que les «Français d’origine européenne» ne constituent plus la majorité dans ce pays.

«En France, en 2022, sur 75 millions d’habitants que nous sommes actuellement, nous sommes moins de 30 millions d’origine européenne», a, en effet, expliqué ce scientifique, qui confirme que «cela est la réalité». «Depuis 1975, les grands médias et les hommes politiques nous mentent sur le nombre d’habitants issus de l’immigration nord–africaine et maintenant africaine, puisqu’on voit de plus en plus d’Africains arriver dans nos campagnes et petites villes», a–t–il relevé.

«Selon le chiffre de l’INSEE [l’Institut national de la statistique et des études économiques, ndlr], la France comptait 42 millions d’habitants en 1952. Il faut à peu près 2,1 de fécondité pour que la population ne diminue pas. Entre 1972 et 1992, le taux de fécondité des femmes européennes est descendu en réalité à 1,7. De 2012 à 2022, avec un taux de 1,7, bien qu’on reste bien en dessous, la population d’origine européenne a diminué de 2,42 millions, ce qui nous fait 32,33 moins 2,42, cela nous donne, en 2022, 29,09 millions de Français d’origine européenne», a démontré le démographe français.

«Sur 75 millions d’habitants, a–t–il poursuivi, nous sommes devenus la population d’origine européenne minoritaire.» «On peut dire qu’il y a, en fait, 45 millions d’habitants en France qui sont d’origine nord–africaine et africaine principalement», a–t–il encore ajouté, en prédisant que «ce sont des chiffres qui ne vont pas s’améliorer dans les années à venir». «Voilà la réalité de la situation. Or, cela va avoir des conséquences sur le plan politique et je pense que, dès 2027, s’il y a, par exemple, un candidat musulman qui se présente, je dirai qu’il est sûr d’être élu», a conclu ce «Français de souche» dont on ne sait pas s’il est un partisan de l’extrême–droite ou s’il avance ces chiffres à des fins purement statistiques.

H. A.

Hors sujet

https://charliehebdo.fr/2024/07/politique/letrange–parcours–du–docteur–melenchonmais–qui–est–vraiment–melenchon–titre/

L'étrange parcours du docteur Mélenchon – Charlie Hebdo

Simon

Mis en ligne le 17 juillet 2024 · Paru dans l'édition 1669 du 17 juillet

Mais qui est vraiment Mélenchon ?

Retenez ce nom : Jérôme Legavre. Il vient d’être réélu député LFI de Seine–Saint–Denis. LFI ? Legavre est un pilier d’un groupuscule inconnu, le Parti ouvrier indépendant (POI). Quand Mélenchon décide en 2022 de présenter six candidats du POI sous l’étiquette Nupes, personne ne comprend pourquoi il a sorti du formol une telle structure. Seulement voilà : le POI est l’héritier direct de l’Organisation communiste internationaliste (OCI), autrement appelée lambertiste, du nom de son chef historique, Pierre Lambert.

Mélenchon y adhère en 1972, à l’âge de 21 ans, et à Besançon, il devient rapidement le chefaillon de l’OCI, avant de disparaître brutalement. Dans des conditions loufoques, il aurait été radié de l’OCI, sans raison. En 1976, à 25 ans, il part s’enterrer dans un minuscule village du Jura, Montaigu. Comme par enchantement, il est devenu socialiste, et fait des piges pour Les Dépêches du Jura. Titre d’un de ses papiers consacré au métier à tisser « De cordes en ficelles… l’essentiel est de ne pas perdre le fil ». Dans un autre, il regrette « le bon pain d’autrefois », qui n’a plus rien à voir avec « le pain tel qu’il est aujourd’hui ». Grand.

Mais sa vie va basculer. En 1978, une grande manœuvre commence. Au PS, la bataille fait rage entre les courants rocardien et mitterrandiste. Qui sera candidat à la présidentielle de 1981 ? L’Essonne est « tenue » par le maire de Massy, Claude Germon, mitterrandiste, qui va chercher au fond du Jura l’homme du « bon pain ». Il ne le connaît pas, nul ne connaît Mélenchon, mais Germon, qui ne s’expliquera jamais sérieusement, propose à un jeune homme sans la moindre expérience de devenir son directeur de cabinet.

C’est incompréhensible.

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Sauf si Mélenchon est en fait un sous–marin de l’OCI, comme ces centaines de militants lambertistes envoyés faire de l’« entrisme » au PS. Jospin, on le sait, est devenu premier secrétaire du PS en 1981, alors qu’il était un agent de l’OCI, sa véritable organisation. Et Jospin l’a pourtant nié pendant des années, prétendant qu’on le confondait avec… son frère.

Germon était–il au courant ? Il est fortement soupçonné d’avoir été lambertiste, lui aussi. Il dira de Lambert : « C’était un personnage intéressant, avec qui j’aimais discuter régulièrement. » Un soir que Lambert est venu le voir, peu de temps après l’arrivée de Mélenchon à Massy, Germon lâche à ce dernier : « Tu n’as qu’à rester. Participe à notre discussion. Ça va t’intéresser1. » Mélenchon fait venir une bande lambertiste de Besançon, et va mettre en coupe réglée l’Essonne, utilisant, et c’est lui qui le dit, « les moyens les plus déloyaux possibles ». On n’en sait toujours pas le détail.

Quand a–t–il rompu avec l’OCI ? A–t–il vraiment rompu ? L’histoire le dira peut–être. Le fait est que, dès 2017, le POI–OCI soutient Mélenchon dans toutes ses entreprises. Peu à peu, et sur la seule décision de Mélenchon, le mouvement lambertiste devient l’un des soubassements de LFI. Au moins une vingtaine de rencontres et séminaires, de réunions, de conférences de presse du mouvement se sont tenus au 87, rue du Faubourg–Saint–Denis, au siège parisien, historique, des lambertistes. Le 23 janvier 2022, il y déclare, la larme à l’œil : « Il y a pour moi une sorte d’humour de situation […] J’étais, il y a un nombre d’années sur lequel il n’est pas besoin de revenir, assis au fond de cette salle, dans l’organisation à laquelle j’appartenais à l’époque [l’OCI]. » Le 5 juillet 2022, Mélenchon y congratule ainsi devant le gratin du POI le député fraîchement élu Legavre : « Je remercie le POI qui termine sa mutation de banalisation – il cesse d’être considéré comme une organisation secrète, mystérieuse –, pour avoir prêté cette salle si gentiment. »

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Un simple prêt de salle ? Mélenchon a de l’humour bien dissimulé. En décembre 2022, il écarte ses opposants internes, Clémentine Autain et François Ruffin en tête, de la direction de LFI. Le 26 mars 2023, Mélenchon est à nouveau au 87, comme les initiés appellent ce vaste local, pour une assemblée du POI. Pas de LFI, du POI. Et Legavre prend la parole : « Depuis 2017, je me suis engagé dans les campagnes de La France insoumise. D’abord dans la campagne de Jean–Luc Mélenchon, que je vous demande de saluer, car il est dans la salle, et on le remercie de sa présence. »

À la mi–mai, 370 membres et cadres de LFI au départ signent un appel qui constate « l’absence totale de démocratie » entre les « décideurs » et les « militants de terrain », dénonçant « la nomination des porte–parole sans consultation des militants ». Lèse–majesté. Interrogé par Le Monde, un élu LFI lâche : « LFI, c’est la propriété privée de Jean–Luc. Il a l’argent, et choisit la couleur des volets. Le concierge, c’est Manu [Bompard]. »

Sur le terrain, le POI, devenu la garde prétorienne du chef, surveille les mauvais esprits. Dans la Vienne, autour de Poitiers, les lambertistes fichent 15 militants qui ont eu l’heur de signer une tribune déplaisant à Mélenchon. Avec « prénoms, noms, antécédents politiques, affiliations syndicales, activité sur les réseaux sociaux, liens familiaux, photos… », comme le révèle Mediapart. Partout, les gens du POI noyautent les structures départementales de LFI, décourageant peu à peu d’autres militants. C’est vrai en Seine–Saint–Denis, dans les Pyrénées–Atlantiques, dans l’Ouest, à Lille, à Paris. Beaucoup des opposants soupçonnent Mélenchon de vouloir se créer un microparti à sa botte, qui contrôlerait définitivement LFI avec un lot d’idiots utiles, capables d’avaler toutes les couleuvres. LFI, présentée par Mélenchon comme un mouvement « gazeux », est confrontée à une organisation dure comme la pierre.

Est–ce tout pour aujourd’hui ? Presque. Pierre Lambert, chef indiscuté de l’OCI, meurt le 16 janvier 2008 dans la région parisienne, et son enterrement au Père–Lachaise montre une dernière fois les dimensions de son influence. On y voit les trois derniers secrétaires généraux de Force ouvrière, André Bergeron, Marc Blondel et Jean–Claude Mailly, dont les deux derniers sont soupçonnés d’avoir été lambertistes. Et bien sûr, Mélenchon est là aussi. Dans un livre éclairant, Cet étrange monsieur Blondel, l’essayiste Christophe Bourseiller consacre de nombreuses pages aux lambertistes. Et il écrit en exergue une phrase de Cyril Glassé qui fait penser à quantité de situations. « Taqiyyah […], principe qui consiste à dissimuler ses croyances religieuses afin d’éviter des persécutions ou des maux imminents, alors qu’il ne servirait à rien de les revendiquer publiquement et ouvertement. »

1. Raconté dans Mélenchon le plébéien, de Lilian Alemagna et Stéphane Alliès (éd. Robert Laffont).

Le répugnant hommage à Charb

Le 7 janvier 2015, les tueurs massacrent l’équipe de Charlie à la kalachnikov. Et s’acharnent sur notre Charb, notre ami, notre frère. Le 16 janvier, des centaines d’orphelins se retrouvent au hall Saint–Martin de Pontoise (Val–d’Oise), pour une cérémonie d’hommage. À la tribune, de vraies larmes, et quelques faiseurs dont on préfère oublier le nom.

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Mélenchon est là, lisant un texte boursouflé. Extraits : « [La mort] rôde encore autour de nous et nous sentons son souffle froid. » Après avoir évoqué le « rivage glacé » des « bords de ce cercueil », il clame : « Adieu camarade ! Merci camarade ! » Charb, on le sait, était un homme d’une gauche radicale, et bientôt, L’Internationale retentit. Mélenchon continue, enflant sa voix : « Charb, tu as été assassiné comme tu le pressentais par nos plus anciens, nos plus cruels, nos plus constants, nos plus bornés ennemis : les fanatiques religieux, crétins sanglants qui vocifèrent de tout temps : « À bas l’intelligence ! Vive la mort ! » Charb, ils n’auront jamais le dernier mot. […] Va, Stéphane, éternel jeune homme, tu marches pour toujours devant nous. »

Mais ce n’est pas tout. Mélenchon lâche aussi : « Charlie vivra et le délit de blasphème sera abrogé dans la France concordataire. La laïcité brocardée, les laïcards moqués ont la preuve par Charb de leur sens complet. » Eh oui, Mélenchon est alors laïcard.

Et il l’est depuis le début de sa carrière. Au moment des grands débats sur l’école privée – le projet de loi Savary de 1984 –, il lance l’appel « Laïcs, comptez–vous, vous êtes majoritaires ». Vingt–six ans plus tard – 2010 –, il lance à la télé : « Je considère que [la burqa] est un traitement dégradant, et je considère que c’est une provocation d’un certain nombre de milieux intégristes contre la République. »

Comme l’on sait, cela allait changer. Il est probable que 2017 aura été un tournant. Mélenchon a « loupé » le second tour de 600 000 voix, et le député Éric Coquerel va le convaincre qu’il existe une réserve de voix importante dans les banlieues. Chez les musulmans. En novembre 2018, Coquerel organise les Rencontres nationales des quartiers populaires. Selon le sociologue Manuel Cervera–Marzal, dans son livre Le Populisme de gauche, « l’initiative suscite des résistances au plus haut niveau du mouvement. On reproche à Éric Coquerel de mettre le doigt dans l’engrenage communautariste ».

Le coup est parti, et en quelques mois décisifs, Mélenchon fait de l’islamophobie un combat essentiel de La France insoumise. En 2019, il participe à une marche honteuse, coorganisée par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), dont les liens avec les Frères musulmans conduiront à son interdiction. À la présidentielle de 2022, selon un sondage pour La Croix, 69 % des Français musulmans auraient voté pour le candidat Mélenchon.

Mais entre–temps, juste avant d’être massacré, notre Charb avait mis la dernière main à sa Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes. Il y contestait radicalement le concept d’islamophobie, instrumentalisé par des forces diverses mais convergentes. Car le vrai combat était et reste celui contre le racisme. Une religion peut et doit être critiquée, y compris par la déconnade.

Charb : « Si on laisse entendre qu’on peut rire de tout, sauf de certains aspects de l’islam parce que les musulmans sont beaucoup plus susceptibles que le reste de la population, que fait–on, sinon de la discrimination ? La deuxième religion du monde, la prétendue deuxième religion de France, ne devrait pas être traitée comme la première ? Il serait temps d’en finir avec ce paternalisme dégueulasse de l’intellectuel bourgeois blanc « de gauche » qui cherche à exister auprès de « pauvres malheureux sous–éduqués ». » Et ça, c’est un coup de poing dans la gueule à Mélenchon. Posthume.

L’OCI : machiste, homophobe et raciste

Aujourd’hui, l’Organisation communiste internationaliste (OCI) de Mélenchon pourrait aisément être classée à l’extrême droite. Le 10 mai 1968 au soir, alors qu’éclate la première nuit des barricades, l’OCI et son organisation de jeunesse, la Fédération des étudiants révolutionnaires (FER), organisent un meeting salle de la Mutualité, à Paris. Les participants sortent en cortège, drapeau rouge en tête et gagnent le Quartier latin. Vont–ils fraterniser ? Non, ils viennent dénoncer une provocation, réclamant la dispersion d’émeutiers irresponsables et aventuristes.

Les années qui suivent sont aussi étonnantes. L’OCI refuse les mouvements issus de 1968. Le Larzac, le mouvement antinucléaire initié par Charlie, le féminisme, les combats écologistes naissants, les luttes antimilitaristes, la bagarre antifasciste, la solidarité avec le Chili. Ils ne participent à rien. Benjamin Stora, ancien cadre lambertiste (dans La Dernière Génération d’Octobre) : « Nous sommes ainsi passés, volontairement, à côté des marches du Larzac […] des combats féministes […], des « comités de soldats » […] Les pollutions, les problèmes liés à la santé et à l’environnement, le prix et la qualité de l’eau, le bruit, le stress […] Cette dimension n’était jamais prise en compte. »

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Le reste s’appelle violence. Une violence déchaînée pour attaquer, disperser, matraquer, blesser ses adversaires politiques de gauche. La liste des affrontements à l’initiative de l’OCI est longue de dizaines de faits divers. À l’université Censier, le 21 janvier 1971, des militants de l’OCI casqués, matraque en main, balancent par une fenêtre du deuxième étage six étudiants communistes. Et le même scénario se reproduit dans presque toutes les universités françaises, car l’OCI s’empare à ce moment de la direction de l’Unef, syndicat étudiant. Avec de bien belles méthodes.

Ainsi, en 1975, Denis Sieffert, longtemps directeur de Politis, devient président de l’Unef lambertiste, qui doit faire face à l’Unef–Renouveau, aux mains du PCF. Le service d’ordre de l’OCI réussit à coincer le responsable de l’Unef–Renouveau, Paul Robel, et lui casse la gueule. Or Robel, membre du PCF, est en fait lambertiste, et l’avouera plus tard.

Signalons enfin ce sordide incident de Jussieu, en avril 1980, tel que rapporté à l’époque par l’hebdomadaire Rouge. Les membres de l’OCI s’en prennent cette fois à la Ligue communiste : « La camarade Françoise du Bureau national des JCR a été traitée de « pouffiasse pabliste [du nom d’un trotskiste concurrent, ndlr] ». Un camarade antillais a été traité de « babouin ». Lors d’une réunion […], les militants de l’OCI lui ont jeté des peaux de banane à la tête… Bavures ? Comment peut–on le croire quand un dirigeant, Plantagenêt, a donné le ton de toutes ces injures racistes et sexistes ? »

Le service d’ordre est au coeur de l’action, composé exclusivement d’hommes. Les chercheurs Lucie Bargel et Karel Yon résument l’esprit de l’organisation de Mélenchon : « Le virilisme, réactivé dans la mythologie et les entraînements du Service d’ordre, la mise en scène du machisme ou de l’homophobie ; la valorisation de l’esprit d’appareil » Homophobie, machisme ? L’ancien dirigeant du PS Gérard Filoche, qui a bien connu les gens de l’OCI, écrit dans son livre Le Social au cœur : « Ils étaient ouvertement sexistes, antihomosexuels, machos. » Dans une autre étude, du seul Karel Yon, cette fois, on lit une enquête portant sur d’anciens membres de l’OCI. Florilège de témoignages : « C’était très amusant en fait, de taper en permanence les militants de l’UEC [Union des étudiants communiste, ndlr], oui on avait le mythe du service d’ordre tout–puissant, à qui personne ne peut résister […] Cette volonté de confrontation permanente, se trouver en permanence, de toutes façons, on était toujours, on est toujours le plus fort, y compris physiquement. » Sur les femmes : « Il n’y avait aucune réflexion, et d’ailleurs c’était strictement interdit, […] sur l’émancipation de la femme et l’oppression de la femme […] Tous les mouvements féministes étaient caractérisés comme des mouvements contre–révolutionnaires, petits–bourgeois […] C’était exactement le même positionnement pour les homosexuels. Il était interdit d’être homosexuel. » Enfin : « Il y avait une réputation […] qui était de beaucoup recruter par le cul, et bien je confirme. C’était une organisation […] avec des méthodes, vis–à–vis des femmes [rire] des méthodes, plus que contestables […] avant tout, de drague classique hein. »

Un bien beau programme.

Alexandre Hébert, « anarchiste », lambertiste, fasciste

Il a été l’un des dirigeants occultes du beau parti de Mélenchon, qui oublie soigneusement de nous en parler. On va comprendre pourquoi. Le cas Alexandre Hébert serait presque drôle. En 1948, il s’empare de la fédération de Loire–Atlantique de Force ouvrière (FO), qu’il conserve jusqu’en 1992, avant de la refiler en suzerain à son fils Patrick. Au sein de FO, avec le soutien d’André Bergeron, Hébert prétend incarner une aile « anarcho–syndicaliste », qui par quelque miracle atteint souvent 10 % dans les votes de congrès. Anarchiste, Hébert ? La farce est hénaurme, car il est en fait lambertiste. Il assistera pendant des décennies aux réunions du bureau politique de l’OCI, sous les pseudonymes d’Ernest, puis d’Armand.

Mais ce n’est pas tout. Il était aussi d’extrême droite.

Un, aux élections municipales de Nantes, en 1965, il vote et fait voter pour un certain André Morice, qui sera élu. Or l’entreprise de travaux publics de Morice a travaillé pour la construction du mur de l’Atlantique nazi, ce qui lui vaudra de sérieux ennuis à la Libération. Il est ensuite ministre de la Défense en 1957, et sera l’un des plus durs de l’Algérie française.

Deux, dans le bulletin no 29 de la très fictionnelle Union des anarcho–syndicalistes, on lit en 1996 une terrifiante saillie antisémite. Jean–Marie Lustiger vient d’être reçu à l’Académie française, et Alexandre Hébert s’en étouffe. Il ne cesse d’y appeler l’archevêque de Paris par son prénom d’origine, Aaron. Titre : « Aaron Lustiger entre à l’Académie française ». Citations : « Aaron Lustiger, devenu, par la grâce de Dieu, Monseigneur Jean–Marie Lustiger » ; « Comme on le voit, les choses ne sont pas simples dans l’itinéraire du jeune juif Aaron Lustiger ».

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Trois, à Nantes, le fief d’Hébert, un nouveau personnage apparaît, le journaliste Joël Bonnemaison. Dans les années 1970, il a été un cadre du Front national, et sera élu local de ce parti dans les années 1980. À son deuxième mariage, ses deux témoins seront Alexandre Hébert et… Jean–Marie Le Pen. Par un coup de baguette magique, il est devenu lambertiste, avant de se rapprocher d’un certain Philippe de Villiers.

Quatre, Hébert donne en octobre 1999 une interview au journal du Front national Français d’abord. Il y dénonce « les nouvelles structures totalitaires » que l’Union européenne serait en train de bâtir, et accuse froidement la CGT de corruption sur fonds européens. La direction nationale de FO rappelle alors « qu’aucun dirigeant de FO n’est habilité à entretenir des contacts avec le FN, dont elle dénonce régulièrement le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie ». Hébert s’en contrefout et déclare à Ouest–France dans la foulée : « Je n’ai jamais été dupe de ce que la diabolisation du Front national avait pour principale utilité de permettre à la gauche de se faire élire. »

L’OCI, quel beau parti.

Mélenchon, l’homme qui ne voyait rien

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Mélenchon géostratège stratosphérique. Le 11 novembre 2021, il déclare au Figaro : « Je ne crois pas à une attitude agressive de la Russie ni de la Chine. Je connais ces pays, je connais leur stratégie internationale et leur manière de se poser les problèmes. Seul le monde anglo–saxon a une vision des relations internationales fondée sur l’agression. Les autres peuples ne raisonnent pas tous comme ça. » Pas agressive, la Russie ? Le 24 février 2022, elle envahit l’Ukraine.

Quant à la Chine, Mélenchon préfère oublier le laogai – le goulag – et ses millions de prisonniers détenus dans un millier de camps, les tortures et innombrables crimes commis contre les Ouïgours – qui sont, rappelons–le, musulmans –, et la dévastation écologique du pays. Mélenchon estimait en 2012 que « le développement de la Chine est une chance pour l’humanité ». Sûr. Le 20 octobre 2021, il le jurait, « les Chinois n’ont pas l’intention d’envahir Taïwan, mais si Taïwan se déclare indépendante, alors il est possible que la Chine, à juste titre, trouve qu’une ligne rouge a été franchie ».

Il justifiait donc à l’avance l’invasion d’une île, Taïwan, désormais tenue pour probable. Oubliant – c’est une habitude – une histoire complexe. Taïwan a été habitée pendant des milliers d’années par des peuples parlant une langue longtemps appelée malayo–polynésienne. Les Chinois sont des envahisseurs, comme l’ont été à différentes époques les Néerlandais, les Espagnols, les Japonais.

La Chine devient sous nos yeux une nation impérialiste, mais Mélenchon ne le voit pas.

Le passé est pourtant sans appel : l’expansion chinoise a commencé dans le bassin inférieur du fleuve Jaune, et pendant des siècles, les guerriers han n’ont fait qu’avancer, ajoutant à l’Empire des provinces comme la Mongolie–Intérieure, la Mandchourie, le Xinjiang, le Tibet. Quant à la Russie, n’a–t–elle pas conquis l’Asie centrale, la Sibérie, le Caucase, pratiquement annexé les pays Baltes ? Et que dire des pays de l’est de l’Europe après 1945, plongés dans la nuit par la seule présence de l’Armée rouge ? Ou de l’Afghanistan ?

Ailleurs et pendant des années, Mélenchon n’a cessé de soutenir le régime vénézuélien et son magnifique Hugo Chávez jusqu’à sa mort, en 2013. En juin 2009, le tyran iranien Mahmud Ahmadinejad truande massivement les élections, provoquant des émeutes qui feront au moins 150 morts et des milliers de blessés.

Chávez applaudit et clame que l’élection truquée aurait été « une extraordinaire journée démocratique ». Ahmadinejad est pour lui « un amigo, un hermano de Venezuela », mais aussi un « vaillant lutteur pour la révolution islamique et contre le capitalisme ».

Le 4 octobre 2012, Mélenchon cosigne une tribune dans Le Monde, dans laquelle il entend défendre « le chef d’État le plus diffamé du monde ».

Et il note : « Le Venezuela bolivarien est une source d’inspiration où nous puisons sans aveuglement ni naïveté. Mais avec la fierté d’être du bon côté de la barricade et de réserver nos coups à l’empire malfaisant des États Unis. »

À la mort de Chávez, il pleure : « Ce qu’il représente ne meurt jamais. » Depuis, le successeur du grand chef, Nicolás Maduro, règne sur un pays en ruine.

La corruption est omniprésente, il n’y a plus de médicaments, des produits de première nécessité ont disparu, et près de 8 millions de Vénézuéliens ont pris le chemin de l’exil. Mélenchon le visionnaire.

Le coup fourré de frères des hommes

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En 1991, Mélenchon dirige avec Julien Dray la Nouvelle École socialiste (NES), supposée aile gauche du PS. Au même moment, l’association humanitaire Frères des hommes connaît une passe difficile. Mais tout va changer pour le mieux grâce à la belle équipe mélenchoniste.

On ne sait comment, un vieil ami lambertiste de Mélenchon, Claude Danrey, devient directeur de la communication de Frères des hommes. Et fait entrer au conseil d’administration quatre compères. Appliquant à la lettre des pratiques rodées de l’OCI, Mélenchon–Dray ont créé cinq équipes locales de Frères des hommes, dont trois sont situées dans des fiefs de la NES : Massy, Lons–le–Saunier, La Roche–sur–Yon. Massy, c’est Mélenchon lui–même. Lons–le–Saunier, c’est Danrey.

Les 15 et 16 juin 1991 se tient l’assemblée générale de Frères des hommes en Avignon. Mélenchon et ses hommes disposent d’une centaine de mandats et parviennent à chasser l’ancien bureau sans mal, en en « élisant » un autre à leur botte. La trésorerie de Frères des hommes est entre leurs mains.

Béatrice Digeon, ancienne présidente de l’association, parle d’un coup d’État et monte un comité de soutien qui obtient une nouvelle assemblée générale en décembre 1991. Le scandale éclate publiquement, et le couple Dray–Mélenchon, sommé de s’expliquer, fournit de bien étranges réponses. Il ne nie pas le truandage, mais se contente d’affirmer que « la direction sortante doit faire la preuve qu’il y a eu des irrégularités lors de l’élection des nouveaux dirigeants ». Et livre une version drolatique des événements : « Il nous semble plutôt que cette équipe à bout de souffle, à la tête d’une association exsangue, s’est fait débarquer par une large coalition de militants associatifs excédés. » Le duo conclut par : « Notre confiance va plutôt aux militants qui veulent véritablement que le codéveloppement, la solidarité avec le tiers–monde retrouvent un deuxième souffle. »

Mais ils sont allés trop loin, et décident devant l’ampleur du tollé, de disparaître de la scène, laissant Frères des hommes en cessation de paiements. Triomphal.

Pour les Aixois

https://marsactu.fr/bref/mohamed–laqhila–soutient–la–candidature–de–sophie–joissains–a–la–mairie–daix–pour–2026/

Mohamed Laqhila soutient la candidature de Sophie Joissains à la mairie d'Aix pour 2026

Coralie Bonnefoy

« Sophie [Joissains] est une excellente maire, centriste, apaisante et apaisée.” Dans un communiqué en date du 17 juillet, l’ancien député Modem de la 11ᵉ circonscription des Bouches–du–Rhône, Mohamed Laqhila, en “appelle à l’union” autour de l’actuelle maire (UDI) d’Aix–en–Provence. Cette communication intervient après l’annonce dans la presse du morcellement du groupe d’opposition “Aix au cœur” mené par Anne–Laurence Petel, ex–députée Renaissance de la 14ᵉ, au conseil municipal aixois.

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Mohamed Laqhila ne se montre pas tendre avec son ancienne camarade de la majorité présidentielle : “La ville d’Aix–en–Provence se réveille meurtrie au lendemain de l’élection d’un député de l’extrême droite qui, pourtant, n’avait pas la majorité des suffrages, résultat du maintien irresponsable et égocentrique d’Anne–Laurence Petel au second tour”, écrit–il. Il appelle donc les deux élus qui quittent le groupe présidé par celle–ci à rallier les troupes de Sophie Joissains, “contre les candidatures arrivistes”. Ce qu’appréciera sûrement Anne–Laurence Petel qui, avant sa défaite aux législatives anticipées, apparaissait comme la candidate naturelle de la majorité présidentielle à Aix pour 2026.

Dans le même communiqué, Mohamed Laqhila réagit à un entretien accordé à La Provence par Marc Pena, élu député apparenté socialiste pour le Nouveau front populaire, dans lequel il réaffirme son désir d’être maire d’Aix. Le sortant Modem rappelle que Marc Pena a été élu député à la faveur de son désistement et l’appelle à effectuer “le travail pour lequel il a été élu”.

https://www.marianne.net/agora/tribunes–libres/macron–veut–reussir–la–ou–ses–predecesseurs–ont–echoue–qu–attendre–de–la–visite–du–president–algerien–en–france

"Macron veut réussir là où ses prédécesseurs ont échoué" : qu'attendre de la visite du président algérien en France ?

Erwan Davoux

Publié le 17/07/2024 à 11:16

Les multiples reports de cette visite lui confèrent l’appellation « d’arlésienne »… Ceux–ci sont dus à l’épineuse question des biens à restituer en voie de règlement. En effet, la commission mixte d'historiens algériens et français a rendu public, le 27 mai dernier, un document résumant les résultats de sa cinquième rencontre, tenue à Alger du 20 au 24 mai. La partie algérienne a soumis une liste ouverte de biens historiques et symboliques devant être restitués par la France à l'Algérie.

La réponse française est favorable.

Le second point d’achoppement résulte d’une maladresse commise par l’Élysée : inviter le président Abdelmadjid Tebboune alors que ce dernier se trouve en fin de mandat a été interprété, en Algérie, fort logiquement, comme une immixtion dans les affaires intérieures. Pour l’opinion publique algérienne, c'est une accusation rédhibitoire.

Adelmajid Tebboune a officiellement annoncé sa candidature le 11 juillet. Il est le grand favori d’une élection qui comptera néanmoins pléthore de candidats. S'il est réélu, il est probable qu'il se rende en septembre ou octobre prochain en France. C'est du côté français que la situation a considérablement évolué en raison des élections législatives anticipées : la paralysie politique actuelle ne favorise pas la tenue d’une visite hautement symbolique et particulièrement sensible.

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En Algérie comme en France, la relation bilatérale n’échappe pas aux contingences de politique intérieure. Si la désignation d’un nouveau gouvernement français est un préalable, il convient de savoir sur quelles forces politiques il s’appuiera. Le départ d’Éric Ciotti, pour qui le dénigrement de l’Algérie était un réflexe pavlovien, est un élément à prendre en considération. Néanmoins, sa position n’était pas isolée au sein des Républicains, parti qui n’a plus la moindre ligne en politique étrangère et ne voit l’international qu’à l’aune de pseudo–retombées de politique intérieure.

Figure de l'émir Abdelkader

La relation personnelle entre Emmanuel Macron est le président algérien est amicale. Des photos du G7 le 15 juin dernier font dire que le langage non–verbal ne trompe pas. Alors, qu'attendre de cette visite ? Du côté algérien, Abdelmadjid Tebboune poursuit deux objectifs principaux. Le premier est d'obtenir la garantie qu’il n’y aura pas d’évolution de l’accord de 1968 qui réglemente les circulations, l'emploi et le séjour des ressortissants algériens en France. En effet, de nombreux hommes politiques français du centre droit à l’extrême droite se sont prononcés en faveur de sa révision. Or, cela ferait perdre un statut spécial aux Algériens, dérogatoire, et plus avantageux que le droit commun.

Le second objectif a trait au mémoriel. Le président algérien a affirmé, mardi 7 mai, que le dossier mémoriel avec la France sur l’époque coloniale « ne saurait faire l’objet de concessions ni de compromis » et devait être traité de manière « audacieuse », à l’occasion de la Journée de la mémoire, marquant l’anniversaire des massacres du 8 mai 1945 à Sétif.

Emmanuel Macron veut quant à lui communiquer sur le fait qu’il a obtenu satisfaction sur les laissez–passer consulaires. Surtout, le président français veut réussir là où ces prédécesseurs ont échoué : la véritable réconciliation avec l’Algérie. Il veut son « traité de l’Élysée » avec l’Algérie, selon un haut diplomate français. Dans la symbolique, la figure de l’émir Abdelkader (1808–1883) devrait jouer un rôle clé, d’autant que ses effets personnels figurent parmi les biens à restituer.

Troisième économie du continent

C’est avec Jacques Chirac qu’Abdelaziz Bouteflika voulait dépasser le passé. Le président français de l’époque présentait deux avantages : il appartenait à la mouvance gaulliste et avait combattu dignement lors de la guerre d’Algérie. La politique arabe conduite était alors très appréciée. Mais tout le processus enclenché avait échoué lors de l’adoption de « l'amendement Vanneste » à l’Assemblée nationale, en février 2005, sur « le rôle positif de la colonisation ». C’est à partir de cette date que les demandes de reconnaissance des Algériens sur le mémoriel se sont faites plus insistantes.

Emmanuel Macron comme Abdelmadjid Tebboune sont d’ores et déjà d’accords pour communiquer sur la grande réussite de cette visite à venir, chacun disant qu’il a obtenu (quasiment) tout ce qu’il souhaitait. Mais les enjeux sont également économiques. L’économie algérienne est désormais la troisième du continent africain et profite à plein, dans le secteur gazier, de la forte demande des pays européens qui cherchent toujours des sources d’énergie alternatives au gaz russe.

On assiste à une multiplication des projets d’investissement dans le gaz naturel liquéfié. Plusieurs contrats ont ainsi été signés entre le groupe pétrolier algérien Sonatrach et l’italien Eni, le français Total ou l’américain Occidental Petroleum, dans le but d’augmenter la production en gaz et l’approvisionnement de l’Europe, notamment via le gazoduc Transmed qui achemine le gaz d’Algérie vers l’Italie.

Abdlelmajid Tebboune a réaffirmé le caractère socialiste immuable de l’économie algérienne dans son discours à la nation de décembre 2023. Et la mise en application est massive. Ainsi, le gouvernement a financé une augmentation progressive de 50 % des salaires des travailleurs du secteur public d'ici fin 2024, une augmentation des prestations de retraite pour les plus pauvres, ainsi que la revalorisation de l’allocation chômage.

Diversification diplomatico–économique

Cette année, l'Algérie a adopté le budget le plus important de son histoire : 113 milliards de dollars de dépenses publiques, soit une augmentation de 6 %. Il prévoit de maintenir les dépenses sociales pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages. Les entreprises bénéficieront également de réductions d'impôts. L'investissement public devrait augmenter et sera principalement orienté vers le logement, les projets d'infrastructure et la défense.

Toutefois, le gouvernement a mis en place des mesures incitatives pour attirer les investissements étrangers. La suppression de la restriction dite « 51/49 » dans les secteurs non stratégiques (la règle de partenariat avec un résident local majoritaire à au moins 51 % contre 49 % pour la partie étrangère était le principe jusqu’en 2020), l’amélioration des conditions fiscales et la flexibilité des contrats dans le secteur des hydrocarbures sont autant d’indices qui vont dans ce sens, de même que la création d’une nouvelle agence de promotion des investissements.

Cependant, la diversification diplomatico–économique se fait au détriment de la France. La Russie reste son fournisseur d'armes privilégié. La visite en Russie, en juin 2023, du président Tebboune a réaffirmé la relation privilégiée entre Alger et Moscou. Par ailleurs, l'Algérie et la Chine continuent de développer leur coopération bilatérale dans le cadre de l'initiative « La Ceinture et la Route ». Et dans ce contexte, la France n'est que le troisième investisseur en Algérie derrière les États–Unis et l’Italie – mais semble néanmoins rester le premier hors hydrocarbures.

Mission Raffarin bis

Certes, la déclaration d’Alger signée entre les présidents de la République algérien et français, le 27 août 2022, définit le cadre global des relations économiques et des priorités en matière d’investissements : « La France et l’Algérie [...] entendent favoriser une relance de leurs échanges économiques et encourager le développement des partenariats entre leurs entreprises ainsi que la recherche pour l’innovation. Ces efforts porteront en priorité sur les secteurs d’avenir : le numérique, les énergies renouvelables, les métaux rares, la santé, l’agriculture et le tourisme. Les deux parties sont convenues de coopérer sur la transition énergétique – notamment à travers une coopération dans les domaines du gaz et de l’hydrogène. » Mais dans les faits, cette déclaration tarde à se concrétiser et la relation économique bilatérale reste tributaire de contentieux importants.

Les potentialités d’un partenariat renforcé gagnant–gagnant sont nombreuses, notamment dans le domaine pharmaceutique ou le numérique. Chacun conserve, côté français comme côté algérien, un excellent souvenir de la « mission Raffarin », envoyé spécial du président pour l’Algérie, de 2010 à 2014. Coordonner la coopération économique, développer les investissements français en Algérie et algériens en France, surmonter d'éventuelles difficultés politico–administratives : tels étaient les enjeux. Son homologue a été Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie et des PME, avec lequel l’ancien Premier ministre conserve des relations amicales.

Rappelons que la « mission Raffarin » a permis de débloquer une douzaine de dossiers importants. Plus de la moitié, soit 60 % des douze dossiers qui étaient en suspens sur la table du Conseil national d’investissement, avait été réglés. Pourquoi ne pas solliciter Jean–Pierre Raffarin pour reprendre du service dans un cadre bien défini ? Issu du secteur privé, l’ancien Premier ministre a toujours accordé une importance majeure au développement des entreprises françaises à l’international. En outre, avoir été Premier ministre de Jacques Chirac ouvre bien des portes à l’étranger, cette période étant associée à un âge d’or, bien révolu, de la diplomatie française. Cette option mérite d’être étudiée.

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Un couple de pieds–noirs dans leur jardin à Baraki dans la plaine de Mitidja juste un mois avant leur départ en mai 1962 à Baraki

Commentaires

Said Haythem

Ce n'est pas leur jardin c'est le notre

Yacine Bradai

Bon débarras !

Foudil Baba

BON DÉBARRAS pour ce couple de pieds noirs ,de toute manière leur jardin avait été spolié à une famille algérienne et je n'ai aucune pitié pour cette race venue d'ailleurs pour nous conquérir militairement ou économiquement dans le but de nous exploiter ..

Нуреддин Аббас

je ne comprend pas cette haine.

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Un soutien pendant ma période de France Musique pour la musique légére.

https ://www.lejdd.fr/culture/la–mémoire–de–benoit–duteurtre–147660

À la mémoire de Benoît Duteurtre

DISPARITION. L’essayiste et romancier, auteur d’une quarantaine d’ouvrages, est mort le 16 juillet d’une crise cardiaque, survenue dans sa maison des Vosges, à l’âge de 64 ans. Éric Naulleau rend hommage à son ami disparu.

Éric Naulleau 18/07/2024 à 13:21

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Le romancier et critique musical Benoît Duteurtre. © Lionel Bonaventure / AFP

La dernière fois que nous nous sommes vus, c’était sur une autre île que la sienne. Benoît Duteurtre vivait à l’ombre des tours de Notre–Dame, dans un petit appartement surchargé de livres et de disques, aux abris de l’époque avec laquelle il n’avait pas coupé les ponts, il lui suffisait d’emprunter celui d’Arcole, par exemple. « J’accepte de rester cet homme antédiluvien qui vit et travaille entre ses trésors poussiéreux », résuma–t–il ce jour–là. Anti–moderne, si l’on veut, mais à égale distance des ravis de la crèche progressistes et du club des scrogneuneus.

Hélas pour lui, le milieu intellectuel a toujours préféré l’entre–soi à l’entre–deux. De critiquer Pierre Boulez et l’académisme d’une certaine musique contemporaine dans Requiem pour une avant–garde valut à ce musicologue pointu et musicien talentueux d’être comparé par Le Monde à nul autre que Robert Faurisson, chef de file des négationnistes.

Duteurtre se tenait entre les deux rives de la Seine et entre deux sœurs ennemies, la grande musique et l’opérette

Duteurtre se tenait entre les deux rives de la Seine et entre deux sœurs ennemies, la grande musique et l’opérette, genre auquel il faisait la part belle depuis 25 ans dans Étonnez–moi, Benoît sur France Musique (« Plus ancienne émission à la même heure sur la même chaîne avec le même animateur ! », rappela–t–il fièrement.) Entre deux chaises, décidément. Pour aggraver son cas, l’homosexuel affiché estimait que « l’hétérosexualité constitue bel et bien la norme et l’homosexualité un écart, quoi que dise la propagande désireuse d’entretenir une équivalence entre tout et son contraire. » Pas de la bonne gauche wokiste, pour résumer : « Nombre de mes opinions me classeraient encore à gauche, mais j’ai un jour compris qu’il fallait conserver et pas seulement détruire. »

Avec la musique, la littérature fut l’autre grande affaire de sa vie, par quoi il devint un intime de Milan Kundera — « Je lui avais envoyé Tout doit disparaître en 1992, un roman qui n’avait connu aucun succès. À mon retour, j’ai trouvé dans la boîte aux lettres deux cartes postales, l’une signée de lui, l’autre de Guy Debord. Cela m’a sauvé du désespoir ».

Les livres de Duteurtre moquent l’époque sans excès pamphlétaires, dont une nature enjouée l’a toujours préservé, même si quelques accents mélancoliques pointaient lors de notre dernière conversation : « La transformation de l’Europe ces dernières années est totalement déprimante d’un point de vue politique et fait perdre l’envie de défendre un art de vivre et une manière de penser.

Je la quitterai donc sans regret, même si rien ne presse. »

Pas de meilleure illustration de cette manière que son ultime roman, Le Grand Rafraîchissement. Où il imagine la fin du réchauffement climatique, le retour à la tempérance dans tous les domaines et la naissance du mouvement des équilibristes : « Après la juste conquête des droits des femmes, puis le néoféminisme déchaîné qui désignait tous les mâles comme des criminels, le temps n’était–il pas venu d’une coexistence pacifique entre les sexes ? Les méfaits du racisme, puis les excès du wokisme n’invitaient–ils pas à rassembler les citoyens dans un idéal collectif plus exaltant ? »

Benoît Duteurtre est mort le 16 juillet au Valtin, « la Sibérie des Vosges » qu’il retrouvait chaque fois avec tant de bonheur, et à propos de laquelle il écrivait dans Le Grand Rafraîchissement : « La montée au village est comme une ascension du purgatoire vers le paradis. » On le lui souhaite au ciel comme sur la terre.

https://www.radiofrance.fr/francemusique/mort–de–benoit–duteurtre–romancier–critique–musical–et–producteur–sur–france–musique–5013375

Mort de Benoît Duteurtre, romancier, critique musical et producteur sur France Musique

Louis–Valentin Lopez

Publié le mercredi 17 juillet 2024 à 17h29

Benoît Duteurtre est décédé ce mardi 16 juillet à la suite d'une crise cardiaque, à l'âge de 64 ans. Il produisait depuis 1999, avec une passion jamais démentie, l'émission "Étonnez–moi Benoît" sur France Musique.

Son émission Etonnez–moi Benoît devait célébrer cette année son 25e anniversaire. C'est aujourd'hui la stupeur qui domine, chez ses nombreux collègues et amis. Benoît Duteurtre est décédé mardi, à la suite d'une crise cardiaque, à son domicile des Vosges, son "petit paradis". "Personne ne s'y attendait. C'est tellement rapide que nous sommes sous le choc", souffle son petit frère, Jean–Baptiste Duteurtre : "Il était un peu mon héros. Quelqu'un de très cultivé, bienveillant. Notre père était passionné de littérature, de musique, et lui avait transmis ces intérêts." Benoît Duteurtre, "profondément attaché à France Musique et à son émission". La musique, omniprésente : "En ce moment, je suis chez lui. il y a des milliers de CD dans son appartement, partout".

Arrière–petit–fils du président René Coty, Benoît Duteurtre grandit au Havre où il commence, adolescent, à se passionner pour la poésie et la musique moderne. En 1977, il entreprend des études de musicologie, puis s’installe à Paris. Il y fréquente les milieux de la musique contemporaine, du jazz, et participe comme pianiste à plusieurs spectacles.

Mais Benoît Duteurtre était aussi romancier et écrivain reconnu. Encouragé par Samuel Beckett, son premier texte paraît dans la revue Minuit, en 1982. De Tout doit disparaître en 1992, à Gaieté parisienne, en passant par Drôle de temps et Les Malentendus, ses ouvrages racontaient avec humour la France contemporaine. En 2001, il avait décroché le Prix Médicis pour Le Voyage en France. Ses livres s'aventuraient parfois aux frontières du réel : Service clientèle, La Cité heureuse, et surtout La Petite fille et la cigarette, en 2005, ont été traduits dans plus de vingt langues. Les Pieds dans l'eau, en 2008, puis Ballets Roses, exploraient une facette plus autobiographique. La plupart de ses ouvrages sont parus chez Gallimard et Fayard.

Benoît Duteurtre écrivait régulièrement dans les colonnes de Marianne, du Figaro Littéraire, de L'Atelier du Roman. Il avait fondé avec Marcel Landowski l'association "Musique Nouvelle en Liberté", qui soutenait les jeunes compositeurs. On lui doit également une Histoire de l'opérette en France et des documentaires pour la télévision.

Sa "saga" consacrée au genre, La grande histoire de l'opérette, enregistrée il y a peu de temps, sera diffusée à la fin du mois d'août sur France Musique.

Incursion dans le théâtre, également. Il avait écrit la pièce Viva l'Opéra (Comique) !, qui connut un vif succès salle Favart en 2004, et également signé l'adaptation de Véronique, présentée en 2008 au théâtre du Châtelet. En 2021, Benoît Duteurtre avait été fait commandeur des Arts et des Lettres.

Hommages

"J’ai beaucoup aimé Benoît Duteurtre, pour sa culture musicale et littéraire incroyablement ouverte, pour sa modestie aussi, son amitié indéfectible", écrit avec émotion Jean–Pierre Rousseau, qui en 1997 avait confié à Benoît Duteurtre sa première émission sur France Musique, "Les beaux dimanches". Le pianiste et producteur Philippe Cassard pleure aussi la disparition de son collègue : "C'est une institution de France Musique qui s'en va soudainement, beaucoup trop tôt. Un homme d'une très vaste culture, toujours sur la brèche pour découvrir de nouveaux répertoires, une chanson amusante des années 20, un air d'opérette oublié."

Hommage, également, rendu par le chef Jean–Claude Casadesus : "Benoît était une magnifique personne, un écrivain sensible, aigu, incisif et généreux, un amoureux de la Musique avec lequel pendant des Années nous avons partagé, au sein de "Musique Nouvelle en Liberté", notre attachement à la création musicale contemporaine." Le monde littéraire honore également sa mémoire : la Société des amis de Marcel Proust, la Librairie Mollat, première librairie indépendante de France, ou encore la maison d'édition Fayard : "Nous avons eu l’immense privilège de travailler à ses côtés et nous sommes honorés d’avoir pu contribuer à la diffusion de son talent et de son héritage littéraire."

Benoît Duteurtre était un "merveilleux romancier et critique musical, que je retrouvais chaque année à Vienne pour le concert du Nouvel An. Son esprit, sa culture, sa gentillesse nous manqueront"écrit aussi l'animateur Stéphane Bern. Hommage, enfin, de Rachida Dati : "Il n’était pas seulement un écrivain magnifique, un musicologue à l’érudition joyeuse : Chacune de ses chroniques, chacune de ses émissions, chacun de ses livres vibrait d’une personnalité lumineuse, d’un humour sans pareil, qui ont tant fait pour la musique et pour les arts. Il nous manquera beaucoup."

Arrangements entre amis

https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/politique/marseille–apres–sa–defaite–aux–legislatives–sabrina–agresti–roubache–recasee–au–cnc

Marseille : après sa défaite aux législatives, Sabrina Agresti–Roubache recasée au CNC ?

Battue lors des élections législatives anticipées, Sabrina Agresti–Roubache qui a perdu ses postes de députée et de secrétaire d’État, doit penser à l’après.

Un avenir tout tracé par Emmanuel Macron ?

Par Sarah–Louise Guille ublié le 17 juillet 2024 à 18h00

Jusqu’au 9 juin dernier, date de dissolution de l’Assemblée Nationale, Sabrina Agresti–Roubache était députée de la 1ère circonscription des Bouches–du–Rhône. Cette proche du couple Macron a remis en jeu et perdu son siège, le 30 juin, à l’occasion du premier tour des élections législatives anticipées. La secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté et de la Ville, arrivée en troisième position de ce scrutin avec 23,14 % des voix, a pris la décision de se désister pour faire barrage à Monique Griseti, candidate du Rassemblement national. Un geste « altruiste » qui n’aura pas eu l’effet escompté, puisque le RN s’est emparé de son secteur, mais qui a eu le don de précipiter sa chute. 

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Sabrina Agresti–Roubache pendant la campagne législative, à Marseille © Photo Alain ROBERT/SIPA/2406130839

Après cette défaite personnelle et celle de l’ensemble des candidats de son parti dans le département, la macronie ne semble plus avoir sa place sur le territoire bucco–rhodanien. Une débâcle qui coûte sa carrière politique à l’ancienne élue. En plus d’avoir perdu son fauteuil à l’Assemblée nationale, celle qui était pressentie pour être la candidate Renaissance à la mairie de Marseille a perdu sa légitimité et son potentiel électoral. Selon les informations de La Lettre, l’ancienne productrice audiovisuelle qui a, entre autres, produit la série Marseille pour Netflix, voudrait revenir à ses premières amours et se verrait bien à la tête du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée). Désir confirmé par un proche de la principale intéressée, dans les colonnes de Libération.

Une recasée de plus ?

Pour rappel, le poste de président de l’établissement public a été libéré le 28 juin dernier par Dominique Boutonnat. Ce dernier a démissionné de ses fonctions après avoir été condamné par le tribunal correctionnel de Nanterre à trois ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis, pour agression sexuelle. Décision dont il a fait appel. Le CNC, qui fonctionne actuellement avec un président par intérim, Olivier Henrard, le directeur général délégué de l’institution, doit lui trouver un remplaçant. Plus exactement, Emmanuel Macron doit nommer son remplaçant sur proposition du ministère de la Culture, comme expliqué par le Centre national du cinéma à Valeurs actuelles. Un mode de désignation qui pourrait être favorable à l’ancienne secrétaire d’Etat. Outre ses expériences passées, sa proximité avec le couple Macron est un atout de taille.

D’autant plus que le président de la République a déjà montré, à plusieurs reprises, qu’il ne laissait jamais tomber ses anciens conseillers, députés et ministres dont il était proche. Pour exemple, après avoir quitté le gouvernement, Amélie de Montchalin a été nommée ambassadrice auprès de l’OCDE, Jean Castex, ancien Premier ministre, a pris la tête de la RATP, Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur jusqu’en 2020, a été parachuté au conseil de surveillance du grand port maritime de Marseille, Emmanuelle Wargon est passé du ministère du Logement à la Commission de régulation de l’énergie, et l’ancien ministre de l’Education Nationale Pap Ndiaye est devenu ambassadeur auprès du Conseil de l’Europe… Sabrina Agresti–Roubache pourrait allonger la liste. 

Si le futur gouvernement le veut bien

La marseillaise devra cependant être un peu patiente car, à ce jour, il n’y a pas de gouvernement et donc pas de ministre de la Culture pour proposer son nom. « Il faut attendre qu’un nouveau gouvernement soit constitué pour qu’un président soit nommé », confirme–t–on au CNC. Chose qui peine à être faite. Ce mardi 16 juillet, Gabriel Attal et l’ensemble des ministres ont remis leurs démissions. Démissions acceptées avec le maintien des membres du gouvernement dans leurs fonctions pour « le traitement des affaires courantes jusqu’à la nomination d’un nouveau gouvernement », comme précisé par l’Elysée. Dans ce contexte, la nomination du nouveau président du CNC est loin d’être la priorité du moment. Rien ne dit, non plus, que Sabrina Agresti–Roubache sera dans les petits papiers du futur ministre de la Culture même si, a priori, les postes clefs devraient être confiés à des personnalités Macron–compatibles. 

Reste que l’ancienne ministre de 47 ans n’est pas la seule candidate en lice. D’autres personnalités ont également fait savoir qu’elles étaient intéressées par la fonction. Parmi–elle, un autre Marseillais, le président du Mucem, Pierre–Olivier Costa mais également Christophe Tardieu, le secrétaire général de France Télévisions, Florence Philbert, directrice générale des médias et des industries culturelles au ministère de la Culture et selon La Lettre, l’actuel président par intérim qui souhaiterait supprimer ce qualificatif. La bataille n’est pas gagnée d’avance mais quoi qu’il en soit, Sabrina Agresti–Roubache devrait pouvoir rebondir.