Le Haut Conseil des Rapatriés H.C.R un organe de dialogue et de concertation créé par Jean Pierre Raffarin il remplace à la fois la Commission consultative des rapatriés et le Comité national de suivi du plan d'action en faveur de harkis. Il a été installé à Paris en mars 2003.
Le Haut Conseil des Rapatriés HCR organe de dialogue et de concertation créé par Jean Pierre Raffarin remplace à la fois la Commission consultative des rapatriés et le Comité national de suivi du plan d'action eu faveur de harkis. Il a été installé en mars 2003.
Le HCR est chargé de formuler des avis et des propositions sur toutes les mesures concernant les rapatriés : mémoire de l'oeuvre de la France d'Outre-Mer et questions liées à l'insertion de ces populations.

Par arrêté du 20 février 2003, sont nommés su HCR : Alain Vaultier, en qualité de président, Boussad Azni et Philippe Nouvion en qualité de vice-présidents.
Sont nommés en qualité de membres : Hafida Ainceri, Hacène Arfi, Jacques Augarde, Mohamed Beladj, Lakdar Bellifa, Gérard Benedetti, Andrée Bonhomme, Ahmed Boualam, Jeannette Bougrad, Amar Boumaraf, Jean Cépi, Hafida Chabbi, Hocine Chieb-Bouarès, Taouès Coll-Titraoui, Maurice Eisenchteter, Nadia Elokki, Maurice Faivre, Nicole Ferrandis-Delvarre, Tayeb Guélatti, Abdelkader Hérouali, Janine de la Hogue, Evelyne Joyaux, Messaoud Kafi, Rabah Kheliff, Claude Le Solleu, Khemissi Makabrou, Mohamed Mebrek, Paul Méfret, Aziz Méliani, Andrée Montero, Jean-Marie Palma, Claude Poli, Thierry Rolando, Yves Sainsot, Jean-Pierre Seroin, Gaston Servoles et Fatima Zellagui.
A son retour d'une section thématique du HCR intitulée "rapatriés " nous avons voulu recueillir les impressions d'Evelyne Joyaux.

GA : Evelyne, nous avons le sentiment que les Français d'Algérie se montrent plutôt sceptiques sur l'efficacité du HCR.
E J : J'en suis consciente et il est vrai que depuis plus de 40 ans on nous a donné beaucoup de raisons de nous montrer sceptiques mais, heureusement, nous ne nous en sommes pas tenus là sinon il aurait mieux valu renoncer une fois pour toute à tenter de nous faire entendre.
GA : Que représente le HCR selon vous ?
E.J.: Le HCR est composé de 40 membres, pour moitié d'anciens Harkis ou enfants de Harkis, (ces derniers étant les plus nombreux) l'autre moitié regroupe des personnes issues de diverses associations "pieds-noirs ".
GA : Les deux groupes pourront-ils fonctionner séparément ?
EJ: Cela est prévu, selon une orientation voulue plus particulièrement par les enfants de Harkis.
Au cours du tour de table qui eut lieu l'après midi, pendant la première réunion de travail qui suivit la réception par le Premier ministre. Le 2 avril 2003, plusieurs d'entre eux se déclarèrent davantage concernés par les différends aspects de l'intégration en France ou par la normalisation des relations avec l'Algérie que par les recherches liées à la mémoire.
AG : Les pieds noirs présents vous ont-ils donné l'impression d'avoir un même engagement.
E J: Oui, c'est évident. Surtout à propos de ces grandes questions liées à leur histoire : dénoncer la déformation des faits qui permet de jeter systématiquement le discrédit sur l'œuvre de la France en Algérie, refuser la symbolique du 19 mars, exiger que le silence soit brisé à propos des Disparus, à propos de la fusillade du 26 mars, du 5 juillet à Oran, etc
Bien au-delà d'une représentation calculée en fonction du nombre d'adhérents de telle ou. Telle association, ils représentaient un vécu, une volonté, des exigences communes.
En installant ces personnes au sein du Haut Conseil aux Rapatriés au cours de la manifestation solennelle du 2 avril à l'hôtel Matignon, le Premier ministre prenait acte de cela au nom du Pays tout entier et conférait ainsi une légitimité, non aux personnes en tant que telles, mais à ce que, considérée collectivement, leur présence exprimait.
GA: Evelyne, comment voyez-vous l'avenir du HCR ?
E J : Regarder les choses ainsi c'est conclure que notre verre est à moitié plein. Mais si, dans les semaines à venir, le HCR se révèle une organisation lourde, hétérogène, sans ouverture sur la communication, sans moyens ni influence sur la création, notre verre sera en fait totalement vide.
GA: Dans ce cas le HCR aura eu la fonction d'un Jeune au moment où prend forme, enfin, le projet du mémorial de Marseille dans lequel l'état doit intervenir.
E.J. : En effet, en excluant du conseil scientifique du mémorial la participation de personnes issues des associations on déclare d'emblée (au nom de la recherche scientifique et de l'objectivité historique) que leurs témoignages et leur discours sont incompatibles avec "la mémoire" telle que les spécialistes sont chargés de l'élaborer et de la mettre en forme pour les générations à venir.
Exclus des réunions sur la date de commémoration de la guerre d'Algérie, absents du tableau électronique à Paris qui rappelle aux Français le nom de ses victimes, ignorés des organisateurs de l'année de la France en Algérie, repoussés hors de la "mémoire algérienne" de la France, ce qui est un comble !
GA : Le HCR serait-il alors l'île que notre pays offre à ses bannis ?
E.J.: Je l'ai dit : en installant le HCR l'état français a reconnu la légitimité de ce que nous défendons. Cette légitimité vaut les autres. Il n'est pas question que nous y renoncions. Il nous faudra beaucoup travailler et beaucoup d'énergie pour faire admettre à l'opinion publique qu'en refusant nos témoignages et notre participation l'idéologie se protège de toute information en contradiction avec son système de pensée et que la coterie intellectuelle et médiatique qui la sert protège sa sphère d'influence.
Nous avons besoin de l'aide de chacun même si nous ne pouvons pas promettre que nous réussirons.

Gisèle Ambrosino (Le Felfel) juin 2003.