SAMEDI 22 ET 23 MARS 2003
PELERINAGE NATIONAL A LOURDES

Samedi 22 et dimanche 23 mars 2003, l’Amicale des Anciens Elèves de l’Ecole de Dellys, section Aix-en-Provence-Marseille, était représentée au Pèlerinage National à Lourdes, par son président pour un devoir sacré de mémoire et rendre hommage aux victimes du 26 mars 1962 rue d’Isly à Alger, du 5 juillet à Oran, du 20 août 1955 dans le Constantinois. (Plusieurs « anciens » notamment trois de la promo 47-51 du président).
Le programme du pèlerinage organisé par l’Association « Souvenir du 26 Mars 1962 » - 150 Bd Général Koenig 83400 Hyères, a été le suivant:
Samedi 22 mars 2003: à 14 heures rendez-vous Eglise Ste Bernadette (côté grotte) pour l’accueil des Pèlerins et ouverture du pèlerinage Hommage à Notre Dame d’Afrique et à Notre Dame de Santa Cruz. Les aspects historiques du 26 mars 62, réflexions méditations avec témoignages et appel des victimes.
16 heures: Rosaire
18 heures: Palais des Congrès: projection Paris 2002, informations sur le 26 mars 62 et sur le mémorial de Notre Dame d’Afrique à Thèoule dont la statue est presque terminée. Les « gad’zarts dellysiens » toujours aussi actifs participèrent positivement aux débats. Ils devaient le 1er mai 2003 par leur présence à Théoule confirmer leur engagement.
Dimanche 23 mars 2003: Départ à 8 heures du Chemin de Croix et à 10 heures 30 messe du Souvenir avec Bénédiction et hommage aux drapeaux. Ce pèlerinage, dirigé par le Père Balzamo du diocèse d’Oran, de Monseigneur Molinas de Zéralda, du Chanoine Aquilina du Sacré Cœur d’Alger et de nombreux prêtres, comprenant plus d’un millier de participants, a permis de voir combien notre mémoire était bien vivante et fidèle.La haute tenue des cérémonies, la participation aux chants et le recueillement à la grotte ont été un témoignage remarquable et ont montré que le peuple « pieds-noirs » a su respecter le message de Notre Dame de Lourdes: Je ne suis pas chargée de vous le faire croire Je suis chargée de vous le dire » Bernadette

Mostaganem 1961 : Belarbi Larbi…


Le dernier porte -drapeau!

En 1996, au prieuré de Mantes la Jolie, se déroulaient les obsèques de celui que ses frères d’armes surnommaient le « porte-drapeau ».
Ce surnom évoquait la terrible histoire du drapeau des Anciens Combattants de Mostaganem, ville blanche qui s’étalait entre la pointe de la Salamandre et celle de Karouba, premier port de l’Algérie Française. A cette époque, par tradition, les porte drapeaux étaient musulmans. Ils revendiquaient cet honneur tout en sachant qu’ils devenaient la cible du FLN.
Le premier s’appelait Tcham Kouider. Il fut abattu en février 1957. Ses camarades solennellement le mirent en terre et en ce jour de deuil, le drapeau tricolore fut porté par Caïd Mechta, malgré les mises en garde du président local, soucieux de ses hommes. En Juin 1957, Caïd Mechta fut à son tour abattu. Les anciens combattants de Mostaganem conduisirent sa dépouille au cimetière musulman et Yaya Bensekrem revendiqua l’honneur de porter le drapeau. Il ignora les menaces de mort reçues les jours suivants et on put le voir, le 14 juillet en tête des manifestations patriotiques. Il fut assassiné en août « pour crime de fidélité à la France ». Henouini Besseghir prit la relève, bravement et fut abattu en octobre 1957; puis ce fut Hadj Gachgach assassiné en août 1958 et Bey Bagdad, symboliquement le 14 juillet 1959.
A la terreur du FLN , les anciens combattants de Mostaganem, qui avaient connu l’Ile d’Elbe, la Corse, l’Italie, avaient débarqué en Provence et libéré la France aux côtés des « pieds noirs », avaient poussé en Allemagne et en Autriche, plus loin que le Rhin et le Danube, répondaient par le courage et le sacrifice.
Ali Abdad voulut devenir porte drapeau, il reçut des menaces de mort mais ne faillit pas… il fut assassiné en septembre 1959.
Ramouni Lakdar, arborant ses décorations et portant le drapeau français rendit hommage à son camarade… en novembre 1959 il fut exécuté et Belarbi Larbi prit immédiatement la relève. Homme solide et noueux, médaillé militaire, deux croix de guerre, il porte le drapeau avec fierté dans toutes les cérémonies. « C’est le drapeau de la France, le seul que je connais ici et je n’ai pas peur de me faire tuer pour lui »… Le 16 janvier 1961, Belarbi reçoit une balle de gros calibre dans la nuque… et survit!
A l’hôpital il exige que son étendard soit fixé à la tête de son lit. Il sera rapatrié après quelques mois de convalescence. Il emporta son drapeau en France…. Sa femme et ses enfants aussi. Sa dernière fille s’appelle France. Jusqu’à sa mort, Belarbi a conservé le drapeau de la section des Combattants de Mostaganem dans sa gaine de soie frangée d’or qu ‘il arborait les jours de fête. G.A.


Retrouvailles de deux anciens du 25ème escadron du train (1952 Constantine)
A gauche Francis Poulallion