Charger l'interview du rescapé Pierre Dumas
 
Massacre de Palestro 17 militaires morts suite au vol d'armes de l'aspirant Henri Maillot
membre du parti communiste entretien avec le seul survivant .
Le Journal d'Alger 27-28 mai 1956.
 
     
   
Le Journal d'Alger du 27 et 28 mai 1956 (page intérieure 3)

8 mai 1956 Massacre d'une section d'appelés 17 morts dans les gorges de Palestro à la suite du vol d'armes par l'aspirant Henri Maillot membre du parti communiste.

Pierre Dumas le rescapé d'Ouled - Djerrah, affirme :
" LES DEUX DERNIERS DISPARUS DE LA PATROUILLE ( le sergent Charliet et le caporal-chef Aurousseau) ONT ETE LAISSES VIVANTS DANS UN DOUAR DU BOU -ZEGZA ".


Nous avions quitté notre cantonnement de Beni-Amrane le matin vers 6 h 30. Toute la matinée, la progression s'est déroulée normalement sans aucun incident. Vers 11 h 15 nous sommes arrivés dans le secteur d'Ouled Djerrah. Le sous lieutenant Arthur marchait en tète. Nous suivions en colonne par un à une dizaine mètres les uns des autres. Nous venions d'entrer dans un petit col, quand les premiers coups de feu ont retenti. Les attaquants étaient dissimulés derrière des rochers qui surplombaient la piste. Avec des armes automatiques et des fusils de chasse, ils nous mitraillaient 15 ou 20 mètres. Dés le début plusieurs d'entre nous sont tombés. Notre tireur au F.M. a été touché presque tout de suite ……
C'est Pierre Dumas qui parle de la tragédie d'Ouled Djerrah ou 17 jeunes soldats de la coloniale trouvèrent la mort. Allongé sur son lit a l'hôpital Maillot, il a malgré ses pansements, bien meilleure mine que le ou les légionnaires de Massu le redescendaient, blême et ensanglanté des hauteurs du Bou Zegza

 

Les attaquants arrivaient de tous les côtés.

Autour de lui se pressent une vingtaine de journalistes et de photographes ainsi que des reporters radio avec leurs microphones.
" J'ai pris le F.M. et j'ai continué à tirer, reprend Dumas. Mais des coups de feu sont partis également derrière nous " d'autres camarades sont tombés. Les fellaghas sont apparus de tous les côtés à la fois. Je crois bien que nous n'étions alors, que cinq survivants : Le sergent Chorliet, blessé à la poitrine, le caporal chef Aurousseau , blessé à la jambe, le soldat Lucien Caron, blessé au poignet, enfin Jean_David Milllet et moi-même, qui étions pas blessés " les rebelles nous ont " Les rebelles nous ont entourés et désarmé. Ils étaient environ 30 à 35 tous en uniforme. Ils se sont mis à ramasser tout l'armement de la patrouille, ainsi que les équipements individuels. Les habitants du village sont arrivés à ce moment là et les ont aidés à récupérer notre matériel ".
Aussitôt après les rebelles emmenaient leurs prisonniers, laissant sur le terrain Lucien Caron évanoui. Pierre Dumas n'assista donc pas aux horribles mutilations auxquelles se livrèrent les gens du douar sur les cadavres , ni à la fin du malheureux Caron.

Charliet et Aurousseau abandonnés dans un douar

" Un demi kilomètre plus loin nous avons fait une halte, poursuit Pierre Dumas. Les fellaghas nous ont fouillés, nous prenant nos papiers et nos montres. Puis nous nous avons fait route vers un douar dont nous voyions les maisons à flanc de montagne. Le sergent Charliet et le caporal chef Aurousseau étaient de plus en plus &puisés . Aussi nos gardiens ont décidé de les laisser dans le douar .
" Nous n'étions plus que deux " : Millet moi. Nous avons encore marché longtemps. Au cours d'une halte, nos gardiens nous ont fait manger. Ils semblaient être assez bien organisés, et ils appelaient " mon lieutenant " leur chef qui avait deux étoiles sur ses épaulettes.
" Le soir nous sommes arrivés à la grotte ou nous devions être retrouvés. Nous y sommes restés du vendredi au mercredi. Nos gardiens n'ont pas été trop durs avec nous. Nous mangions très mal, et eux aussi. Un jour , ils nous ont obligés à écrire des lettres à nos familles, pour faire savoir que nous étions prisonniers. J'ignore si ces lettres sont parvenues à destination. Puis vint le jour ou la légion d découvrit les traces de nos ravisseurs. Il y eut un combat très violent auquel Millet, hélas ne survécut pas. Puis l'hélicoptère est venu me chercher. Voilà " Tel est le récit de Pierre Dumas jeune appelé arrivé à Alger le 5 mai envoyé à Beni-Amrane le 6 et capturé par les rebelles le 18, libéré le 25. Les précisions qu'apporte l'unique rescapé d'Ouled Djerrad permettent d'identifier formellement les deux derniers disparus de la patrouille : il s'agit du sergent Alain Charliet et du caporal-chef Aurousseau. La dernière fois que Dumas les vit, ils étaient blesses mais vivants, et furent laissés dans un douar par les rebelles.
Saura-t-on un jour quel fut leur destin ?