Tous les pays méditerranéens se sont adonnés à la piraterie. En premier lieu, les grecs, favorisés par la géographie. Leurs ennemis naturels, les phéniciens, possédaient quant à eux la majeure partie des cités côtières de la Méditerranée. Dès leurs premières prises en Méditerranée, le trafic des esclaves devint l’activité essentielle de ces pirates. La technique du brigandage en mer était pratiquée au su et au vu de tout le monde.
La piraterie continua d’exister, bien que certains souverains en aient pénalisé les auteurs. La prospérité de l’époque des croisades provoqua une recrudescence de ce métier en mer Méditerranée. Ces spécialistes du pillage en mer, s’embarquaient des côtes de Barbarie, du détroit de Gibraltar, et naviguaient vers la frontière égyptienne. L’exil des Maures d’Andalousie contribua au renforcement des opérations de piraterie. Les chevaliers de Malte, héritiers des croisés, prêtèrent souvent main forte aux cités Méditerranéennes chrétiennes pour se défendre des pirates des cités barbaresques. La piraterie, conçue comme un métier, a particulièrement attiré les européens, chrétiens de naissance, vivant sous le joug ottoman, tels les portugais, les espagnols, les flamands, les allemands, les français, les grecs, les russes, ainsi que de simples aventuriers et des esclaves renégats convertis à l’islam. Barberousse fut le premier à avoir inauguré l’ordre des grands pirates barbaresques (1473- 1518). Fils d’un potier grec, chrétien de Mytilène, il se convertit à l’islam et travailla pour le compte du sultan de Constantinople. Puis il devint pirate indépendant en choisissant Tunis comme port d’attache. Il lutta contre Ferdinand V d’Aragon et Charles Quint. C’est au cours d’une expédition que Barberousse périt. Son frère, Khair-eddine Barberousse (1476-1546), lui succéda. Il fut le véritable génie de la piraterie Le sultan de Constantinople le nomma gouverneur d’Alger. Quelques années plus tard il obtint le titre de “ Grand Amiral de toutes les flottes ottomanes ”. Il regroupa sous ses ordres plusieurs pirates célèbres : Draguât, Sinan, “ juif de Smyrne ”, Aydin Hassan, renégat de Sardaigne qui, enlevé tout enfant de son village natal par des renégats, fut l’un des défenseurs de la régence en 1541. Khair-eddine avait plus d’une centaine de navires, dont plus de 60 galères, construits selon sa conception propre. Il prit le poste d’ambassadeur de Soliman auprès du roi de France, François Ier, à Marseille, et il finit le reste de ses jours à Constantinople.
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