Jean Brune (1912-1973) écrivain et journaliste
Né à Aïn-Bessem en 1912, localité agricole à 130 km d'Alger. C'est en 1850 que son grand-père, François Brune, s'installe à Koléa. C'est un simple charpentier arrivant de sa Bigorre natale. Il va rencontrer Françoise Pinet, fille de modestes fermiers franc-comtois, ayant comme bien d'autres, tenté leur chance en Algérie. Du mariage qui va en résulter naîtront neuf enfants dont, en 1858, Clément le père de Jean Brune. Ayant perdu sa mère à l'âge de 18 mois, décédée en mettant au monde un autre enfant, il va être ballotté au gré des mutations de son père.
Il y puisera sur le terrain la connaissance et une profonde affection à l'égard des Berbères, et leurs coutumes, de leur langue, tandis qu'un séjour au Maroc va lui faire apprendre l'arabe. Le temps des études secondaires venu, il rejoindra Alger et intégrera le lycée Bugeaud. Parmi ces condisciples, il se liera avec Albert Camus et ce lien, aussi discret que solide, se perpétuera jusqu' à la fin. Après le guerre de 39-40 et après avoir été démobilisé, il va tâter du théâtre, se liant à l'actrice Germaine Sablon. Il gagne sa vie dans le domaine des arts et plastiques, baignant dans l'univers quotidien des peintres, sculpteurs, dessinateurs. Lorsque L'Armée d'Afrique est reconstituée, Jean Brune regagne son unité, dans les chars, et fera ainsi les campagnes d'Italie et de France via le débarquement en Provence. En 1945, il est libéré, il se fait embaucher comme dessinateur de théâtre par le journal "Ce Soir" qui est communiste et dirigé par Aragon ! Assez rapidement découvert il est licencié et regagne Alger.
C'est là un des grands tournants de son existence. Après un bref passage au quotidien libéral, Le Journal d'Alger, il entre en 1949 au journal La Dépêche Quotidienne, où chargé des faits divers, il va donner une grande envergure à ce sujet. Ses articles sont de véritables enquêtes de Grand Reporter, et la direction du journal sera amenée à créer de véritables pages régionales En 1960 c'est le départ précipité de la terre natale, dans la confusion et le mystère. Son premier ouvrage fut " Cette Haine qui ressemble à l’amour " dont on a dit qu’il constituait une sorte " d’Au tant en emporte le Vent " de l’Algérie Française...
Il connut l’Errance absolue, cette errance devait le mener de ville en ville, à travers l’Europe, jusqu’à ce que, vers 1967, il essaie une implantation dans l’Hexagone. Elle débouchera sur un échec et le re- |