LA LOTERIE ALGERIENNE
 
               

Autorisée par décret du 3 janvier 1936, parallèlement à la Loterie Nationale créé deux ans plus tôt, la Loterie Algérienne dut affronter une opinion publique pessimiste mais également la concurrence de la Loterie espagnole, déjà en place, très populaire bien au-delà de l'Oranie et, de plus, dispensatrice de lots très importants.
En charge de l'entreprise Rémi Saint André n'eut que trois mois pour préparer cette mission très technique. Sphères et boules furent récupérées au Maroc où la Loterie locale n'avait pas réussi à s'imposer. L'imprimerie Heintz réussit à livrer à temps les 200.000 billets à répartir dans les points de vente d'Algérie.
Une publicité « accrocheuse » s'était chargée de susciter curiosité puis l'intérêt et tout semblait réuni pour faire du premier tirage le 15 mars 1936 à l'Opéra d'Alger, un grand succès. Pour cette « première », retransmise en direct sur Radio Algérie, Rozis, le maire d'Alger était au premier rang et une foule joyeuse et enthousiaste s'était déplacée. Tout fonctionna très bien mais il y eut pourtant une ombre au tableau : le gros lot : Un million de francs !... correspondant au numéro 187.288 était resté dans les « invendus ». On se souvint alors du coiffeur de Remoulins, Bonhoure, premier lauréat du « gros lot », et de l'émulation durable qu'avait suscitée son énorme gain.

   
 
     
 

La Loterie Algérienne, faute d'un tel vecteur publicitaire, n'eut plus que les idées, les « trouvailles » de Rémi Saint André pour prolonger l'engouement laborieusement provoqué. L'ingéniosité du mostaganémois fit merveille : billets « collectifs », « Loterie la plus avantageuse » (1 billet gagnant sur 9 émis), collaboration des grandes banques et des plus modestes, comme Chabasseur ou Alba, mais bien implantées.
Finalisés par Saint André deux concepts s'avérèrent déterminants et assurèrent le succès définitif d'un dessein ambitieux et original.
L'Association du monde sportif à tous les tirages ; sports les plus populaires : boulisme, boxe, cyclisme, mais aussi, natation, et aviation civile, particulièrement développée en Algérie. Chaque partie y trouva largement son compte.

 
       
   
 
 

Le principe de tirages itinérants associés à des événements, des commémorations ou de dates importantes : Armistice, Pâques, 14 juillet, Eté, Automne, Noël, Centenaire de Constantine, Fête de la Légion Etrangère Camerone; etc.
Cette grande aventure prit fin vingt six ans plus tard. Elle avait permis au Budget de l'Algérie d'engranger de substantielles recettes dont les bénéfices furent versés aux œuvres sociales
« Père de la Loterie Algérienne » Rémi Saint André avait marqué l'histoire de son pays. Concepteur subtil, animateur énergique qui s'était attiré amitié et sympathie au fil de ses innombrables déplacements et contacts à travers le pays tout entier.

John Franklin

Bibliographie

Claudie Saint André : « L'Itinéraire d'un Français d’Algérie. Rémi Saint André 1899-1992 » Auto Edition

 
       
 


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