Louis BERNASCONI c'est au milieu des oranges, des glycines et des bougainvillées, en plein centre d’ALGER, que Louis BERNASCONI vit le jour au début du siècle. Dans la maison construite par son grand-père en 1855, au 40 rue Lys du Parc il connut l’Ecole des Beaux-Arts du quartier de la Marine dirigée alors par Léon CAUVY. L’influence de cet éminent professeur se retrouvait dans une de ses premières toiles, qu’il conserva toujours, le « Jardin d’Essai ». Il se lia à cette époque avec René ROSTAGNY et Charles BROUTY, débutants comme lui.



C’est au milieu des oranges, des glycines et des bougainvillées, en plein centre d’ALGER, que Louis BERNASCONI vit le jour au début du siècle. Dans la maison construite par son grand-père en 1855, au 40 rue Lys du Parc, son père était né, ses frères et sœurs également. Dans ce havre, qui surplombait les Facultés et qui embrassait le splendide panorama de la baie, tout était réuni pour une vie simple et un bonheur tranquille. Le père de Louis, trésorier de la Société d’Agriculture d’Algérie, se servait d’aquarelle pour agrémenter ses plans. L’imitant, le jeune enfant se mit très tôt à dessiner. Les fréquentes visites de son père au Jardin d’Essai lui permirent de connaître Louis TRABUT, le directeur CASTET, et le jardinier en chef de l’Ecole de Médecine, IMBERT. Pendant ces années de jeunesse, Louis côtoya souvent Albert MARQUET qui était un client fidèle de l’Hôtel Royal, boulevard de la République. Pour que l’enfant reste sage la tante de Louis, propriétaire de l’établissement, l’envoyait sur la terrasse ou le grand artiste travaillait face au port. Ces longues heures passées près du Maître furent décisives. Sa vocation naissait…..


   
Fenêtre sur Alger
 
 

Plus tard BERNASCONI connut l’Ecole des Beaux-Arts du quartier de la Marine dirigée alors par Léon CAUVY. L’influence de cet éminent professeur se retrouvait dans une de ses premières toiles, qu’il conserva toujours, le « Jardin d’Essai ». Il se lia à cette époque avec René ROSTAGNY et Charles BROUTY, débutants comme lui.
Son goût prononcé pour la nature se reflétait, dans toutes ses premières œuvres : « Les géraniums » ( collection BORGEAUD) , le « Port bleu » ( Docteur LEONARDOU), ou bien encore « La porte de Kabylie » et « Mon jardin » que le clairvoyant Jean ALAZARD s’empressa d’acquérir pour le musée National des Beaux Arts d’ALGER. Louis allait avoir 20 ans en 1924 quand il décida de tenter la grande aventure à PARIS avec son camarade Jean LAUZE. Dans la capitale, il fréquenta diverses académies libres avant d’être engagé, en 1932, par la firme américaine PARAMOUNT. Louis illustra des décors de films, réalisa des maquettes peintes en « trompe l’oeil » et s’initia à tous les trucages utiles à la caméra.

 
     
   




Pour le film « Golgotha » de Julien Duvivier, tourné à FORT DE L’EAU et à la Casbah avec une importante figuration des étudiants d’ALGER, il réalisa un panorama géant de 29 mètres de long sur un mètre de large. Ce travail lui demanda près d’un an d’efforts mais à son issue, il put déposer son « système ». Il s’apprêtait à partir à Hollywood, pour en faire la démonstration quand la guerre éclata.

Mobilisé, BERNASCONI participa à la dure campagne de TUNISIE avant, mutilé de guerre, de pouvoir retrouver sa famille et sa maison d’ALGER. Il reprit aussitôt ses pinceaux et dès 1944 exposa Galerie du Minaret en retenant l’attention des critiques d’art. Il exposera désormais chaque année dans sa ville, jusqu’en 1961, et sera considéré comme l’un des plus éloquents représentants de la Jeune Ecole.

 


Le jardin des Desgueurce
 
 

De nombreux voyages l’entraîneront en KABYLIE, dans le Grand Sud Saharien, au MAROC, en TUNISIE, au PORTUGAL. Quand il exposera pour la première fois à PARIS, Albert MARQUET, se souvenant de ce jeune admirateur, l’honora de sa présence. BERNASCONI qui fréquentait les artistes de la Villa BEN OMAR, réunis autour de Louise BOSSERDET sous l’appellation « Les Copains », reçut en 1953, une bourse du Gouvernement Général de l’ALGÉRIE et obtint quelques mois plus tard, le Grand Prix de la ville d’Alger. Il apprécia tout particulièrement cette distinction décernée par un jury de professionnels. Peintre mais aussi décorateur , il réalisa les décors de la salle à manger de l’Hôtel de Ville d’ALGER, de l’Hôpital MAILLOT, et ceux du bureau du Président dans le Palais des Délégations Financières.
Sans jamais se prendre pour un « porteur de message », se désignant seulement comme « peintre de l’ALGÉRIE » ce grand gaillard sympathique et sincère, ressemblant comme un frère à l’écrivain Arthur MILLER, mari de Marilyn MONROE, s’était enfin imposé dans le mouvement pictural algérien.
John Franklin
Il est décédé en 1987 à FONTAINEBLEAU.

  Bibliographie

Cazenave, Elizabeth. – Les artistes d’Algérie ( Dictionnaire). – Paris : Ed. B. Giovanangeli, 2001.
La dépêche quotidienne d’Algérie du 22 mars 1962. ( Article de L.E. Angeli).
T.A.M. n°125, 1944
Vidal-Bué, Marion. – Alger et ses peintres. – Paris : Editions Paris-Méditerranée, 2000.