L'autre guerre d'Algérie
Révélations d'un officier SAS

 
 


 


- Claude Hary

 
               
   

Moi,officier de l'armée française, ayant servi en Algérie d'avril 1958 à octobre 1961, pendant 3 ans, 5 mois et 14 jours, je m'accuse de n'avoir jamais pratiqué la torture, Je veux, également porter le témoignage que je ne l'ai jamais vue pratiquer dans mon entourage immédiat". Celui qui s'exprime ainsi est : l'ancien lieutenant Claude Hary, officier des Affaires Algériennes, en poste successivement dans le département de Tlemcen, comme officier adjoint à la SAS d'Aïn Kébira (avril 1958) et de Djeballa (janvier 1959), puis chef de l'antenne SAS de Nédroma (août 1959) et enfin chef de SAS à Sebdou (août 1960). Devenu capitaine, Claude Hary démissionnera de l'armée d'activé le 30 septembre 1965. Non pas, loin de là, que l'auteur se livre à quelque entreprise révisionniste, niant l'emploi de la torture en Algérie, Claude Hary reconnaît bien l'usage de la "sale besogne". Mais, il s'insurge contre la nouvelle pensée unique, falsifiant l'histoire, qui fait de chaque officier, de chaque soldat, un tortionnaire ! Il dénonce, tout au contraire, ceux qui cachent soigneusement l'immense travail de pacification que l'Armée a accompli dans ce pays meurtri, oublié de la mère patrie métropolitaine et de ses gouvernements successifs.
On ne retient en effet de la guerre d'Algérie que son volet répressif (les opérations de l'armée, les exactions, la torture) ; or la France a voulu s'attaquer non seulement aux conséquences de la guerre d'Algérie (la guérilla du FLN), mais également à ses causes (inégalités économiques, sociales et politiques). Pour cela, elle a mis en place 700 SAS (sections administratives spécialisées) quadrillant l'ensemble de l'Algérie, dont le rôle était de remédier à la misère et à l'injustice dont souffraient les populations. Les officiers SAS allaient ainsi protéger; reconstruire, soigner, instruire, former des maires algériens, donner du travail et distribuer des aides sociales à la population algérienne.
En s'impliquant auprès des populations, les officiers SAS ont joué malgré eux un rôle politique, en totale cohérence avec les choix de la France de 1955 à 1958.

 

(© APERS 2009)

         

Titre : L'autre guerre d'Algérie Révélations d'un officier SAS
Auteur : Claude Hary
Editeur : Pic de la Mirandole, Château du Breil, 49310 La Salle de Vihiers , (?)
Préface : de Gilbert Carrère, ancien sous-préfet de Sebdou, préfet de région honoraire de Lyon.
Collection : inconnue
Genre : Histoire
Date de parution : 15 avril 2005
Format 21x14, 430 pages, nombreuses photographies et plans.
ISBN : inconnu
EAN13 : inconnu
Code éditeur : inconnu
Prix : 29 €
Cet excellent ouvrage peut être commandé auprès de son auteur, Claude HARRY,qui vous le fera parvenir franco de port pour 29 €. Son adresse est : 37 rue Vincent Scotto, 13320 BOUC BEL AIR, tel : 04 42 22 57 66

         

Avec l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle, les SAS servent d'abord d'alibi à la politique algérienne du général de Gaulle, avant d'être sacrifiés dans le cadre de la politique d'autodétermination de l'Algérie à partir de 1960.


Le rude choc entre idéaux et réalités


Les officiers SAS s'inscrivent dans la légende des officiers des "bureaux arabes" et du service des "affaires indigènes" à l'époque de Lyautey. Les SAS, ainsi, représentent la réalité de la politique d'intégration de l'Algérie à la métropole. Par leurs missions civiles et militaires, elles ont voulu réaliser l'idéal de faire des algériens des citoyens semblables à ceux de métropole.
Cette politique s'est incarnée,pour l'essentiel, à travers de très jeunes officiers, plus ou moins volontaires, mal formés, mal préparés, isolés dans des lieux hostiles et pourtant seule autorité représentant la France en contact avec les populations déshéritées du bled. Le choc a été rude entre les idéaux et les réalités.
Car, il faut bien reconnaître que la France n'avait pas fait grand-chose pour le « bled » depuis le début de la conquête, en 1830. Et, les populations autochtones que rencontrait le lieutenant Hary avaient des conditions de vie proches de celles du Moyen-Âge. Devant la carence évidente d'une Administration défaillante à plus d'un titre et, sur instructions d'une pléiade de gouvernements de la IVème République, l'Armée a mené à bien une pacification pour laquelle elle n'avait pas été formée. Car, si le rétablissement de l'ordre ne pouvait passer que par la répression des rebelles, depuis sa récente aventure indochinoise, l'Armée avait compris que cette répression devait s'accompagner de l'adhésion totale des populations et elle fera, sinon tout, du moins beaucoup, pour l'obtenir L'idéal brisé !
Claude Hary en porte un témoignage douloureux : "Qu'aurions-nous pu faire, seuls, nous les officiers des Sections Administratives Spécialisées sans le soutien, le support et la protection des militaires ? Qui aurait assuré l'Assistance Médicale Gratuite ? Qui aurait enseigné à des gamins jamais scolarisés ? Qui aurait ouvert les pistes et les routes pour désenclaver des régions entières oubliées depuis toujours ? Qui aurait encadré les jeunes musulmans dans les Centres de Formation de la Jeunesse Algérienne et les Foyers sportifs ? Qui ? Je vous le demande ! Mais, de ceci, personne ne parle, "Jamais".
Aussi, ce livre a t-il été écrit en hommage aux 73 officiers, 33 sous-officiers, 42 attachés civils et 607 moghaznis des Affaires Algériennes morts au Champ d'Honneur Et, plus largement, aux quelques 18 à 30 000 hommes (selon les estimations et sources), Français de tous grades, de toutes origines et de toutes confessions qui sont tombés sur la terre algérienne, alors française à part entière, dans une guerre qui ne voulait pas dire son nom. " Morts..........pour rien", conclut l'auteur pour qui : "Laisser planer sur eux, sans réagir; l'idée qu'ils aient, tous, été des tortionnaires, ce serait les tuer deux fois".
De 1955 à 1962, les officiers SAS on cru à leur mission et à l'idéal qui la sous-tendait. Leur cause, c'était la présence (éternelle) de la France sur cette terre mais une France pacifique,civilisatrice, tournant le dos à une colonisation bornée qui, depuis 1830, n'avait rien fait pour les populations indigènes. Alors que les pouvoirs publics évoluaient au gré des circonstances et qu'à partir du retour du Général de Gaulle, la France se résignait à l'abandon, on les a laissé jusqu'au bout, seuls face aux populations, engager leur foi et leur honneur dans une politique que contredisaient les négociations de Paris avec les rebelles, avançant par étapes rapides jusqu'à l'Indépendance.


Le quotidien de la vie des
S.A.S


Les officiers SAS ont réussi à obtenir l'adhésion des populations qui leur ont été confiées et ont notamment, ainsi, compromis les hommes qu'ils ont engagé au service de cette politique : harkis des harkas et surtout ici moghaznis des maghzens. Claude Hary force le ton pour écrire : "Oui ! La honte de notre pays est d'avoir trahi ces gens là, de les avoir compromis, de les avoir trompés avant de les abandonner".
Mais, le récit de ces trois années et demi en Algérie n'est pas que l'histoire d'une terrible désillusion et l'éphéméride des coulisses d'un drame. C'est aussi un beau livre de fraternité, de rires, de sourires et d'émotions. Claude Hary s'y découvre conteur et n'a pas son pareil pour camper des scènes cocasses, tendres ou amères.
Comme celle du fils d'un moghzani, enlevé par le FLN, et que l'auteur retrouve plusieurs semaines plus tard, un peu par hasard, dans une mechta éloignée et qu'il rend à son père, en véritable instrument de la Providence.
Comme celle du lot de soutiens-gorge usagés, cadeau de femmes d'une petite ville de Métropole à leurs "consoeurs" d'Algérie, consciencieusement distribués et qui se retrouvent utilisés comme bonnets sur la tête des enfants en bas âge ! Comme les réceptions pantagruéliques, dans un décor digne des Mille et Une Nuits, chez le cheikh d'une zaouïa, à la "table" duquel se succédaient officiers français et responsables du FLN.
Sur les pas de Claude Hary, c'est d'abord le quotidien de la vie des SAS que nous vivons. Avec lui, nous entrons dans les mechtas, nous nous situons au coeur du maghzen, nous ressentons les affres d'une population soumise aux Français le jour et au FLN la nuit. Nous suivons l'officier à cheval ou en jeep dans ses tournées. Nous percevons l'importance de l'installation, à ses côtés, de la jeune femme qu'il épouse en permission et qu'il ramène, loin de tout, dans sa SAS. Nous écoutons à la radio les déclarations successives du général de Gaulle qui plongent progressivement "ceux qui y ont cru" dans le désarroi puis la colère et, enfin, le renoncement ! L'auteur n'a pas de thèses à défendre, ni de comptes à régler Si son dernier chapitre est un "cri du coeur", s'il se dit "révolté mais lucide", son livre témoigne avant tout de ce qu'une poignée d'hommes réussit à accomplir en quelques années ! Récit d'une forte expérience personnelle, confrontée à une étude de plusieurs semaines des archives des SAS, déposées aux Archives de l'Outre-Mer, à Aix-en-Provence, il permet d'entrevoir ce qu'aurait pu devenir Algérie si une telle action avait été menée à grande échelle, avec volonté et cohérence, à partir de 1945.

                   
Cet excellent livre a fait l’objet d'une conférence dans le cadre des activités du Cercle Algérianiste d'Avignon en février 2009
                   
 
 
 
   
           
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