Tir inutile sur des balcons fermés
 

Bab el Oued le 23 mars 1962
16 H. 30 : LA FUSILLADE REPREND


Après une demi-heure d'accalmie, la fusillade a repris sporadiquement dans le centre et sur les hauts de Bab-el-Oued. A 16 h. 30. De brèves rafales d'armes automatiques se succèdent. Des grenades explosent. Une section de l'infanterie de marine a eu un tué vers 16 heures, annonce l'autorité militaire.

Cette section avait été prise à partie rue Léon-Roche, dans le quartier de Bab-el-Oued. par des tirs d'armes automatiques provenant des balcons des immeubles.

Une quarantaine de militaires ont été depuis ce matin, mis hors de combat à Bab-el-Oued apprend-on également de source militaire

 

16 H. 45 : RAFALE DE MITRAILLETTE TOUTES LES CINQ SECONDES

Dans une artère de Bab-el-Oued. les mitrailleuses lourdes de la gendarmerie tirent une rafale toutes les cinq secondes sur les façades Les tirs se poursuivent toujours sporadiquement à 16 h. 45 à Bab-el-Oued. Ils sont surtout concentrés du côté de la cité des Eucalyptus et dans le haut du boulevard de Champagne. Les artères principales du quartier, l'avenue de la Bouzareah, l'avenue des Consulats témoignent de la violence et de la densité des fusillades qui y ont éclaté. Les vitrines sont saccagées, et les façades criblées de balles, et de voitures trouées.

A 16 h. 50. A l'extrémité de l'avenue de la Marne, un escadron d'auto mitrailleuses de la gendarmerie mobile progresse lentement vers le square Guilllemln et le centre de Bab-el-Oued, toutes les mitrailleuses lourdes de l'escadron tirent sur les façades, à raison d'une rafale toutes les 5 secondes. Des nuages de fumée et poussière obscurcissent la rue.
Des terrasses, embusqués derrière les cheminées, des tireurs visent les gendarmes mobiles, trois avions à réaction survolent le quartier.


17 H. 25 : AVIONS EN PIQUE SUR LES IMMEUBLES


A 17 h. 18. Les tirs cessent dans le centre de Bab-el-Oued, des jeunes, gens réapparaissent de nouveau dans les rues. Huit avions en mission « d'intimidation » tournent sans cesse au-dessus du quartier.
A 17 h. 25 Les avions piquent et ouvrent le feu visant sans doute des tireurs en position terrasses et les toits.| Lire la suite |