AMEF INAUGURATION D’UNE VITRINE COLONEL CHARLES LACHEROY

C’est en présence de Madame Lacheroy et de la famille, du représentant de la député maire d’Aix en Provence Maryse Joissains Masini et de nombreux élus de la ville d’Aix en Provence que devait être dévoilé la vitrine du colonel Lacheroy, qui est située dans la grande salle de la maison Maréchal Juin.
Cette manifestation était organisée par Association pour la Mémoire de l'Empire Français.
Il faut noter aussi la présence de nombreuses associations : VERITAS, Amicale des Enfants de Tunisie, A.D.I.M.A.D, Amicale des Enfants de Bône, Amicale des Oraniens, A.N.F.A.N.O.M.A, C.D.H.A., Association des disparus d'Algérie d'Aix , ARKAPA Association du Mémorial National des Français d'Algérie et d’un public composé d’amis du regretté Colonel Charles Lacheroy.


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Inauduration de la vitrine
Charles Lacheroy
par Madame Chantal Lacheroy
et
Monsieur Robert Saucourt
Photos JL Weinmann


Vitrine Charles Lacheroy
Maison du Maréchal Juin
Aix-en-Provence



Robert Saucourt
AM.E.F
 

Parce qu’il a souvent été parmi nous, dans cette maison, parce qu’il était adhérent actif de l’ADIMAD et de l’AMEF, parce que nous avions tous au sein du collectif aixois des rapatriés une grande admiration pour le soldat qu’il fut et pour l’homme qu’il était, nous avons décidé de nous retrouver aujourd’hui pour honorer la mémoire du colonel Charles Lacheroy et inaugurer une vitrine que nous avons souhaité lui dédier.
 
 

Charles Lacheroy a écrit en 1983 : « Nous avions reçu un Empire et nous laissons un hexagone ». Réflexion ô combien amère de la part d’un soldat qui a voué toute sa carrière à cet Empire.

A sa sortie de Saint Cyr en 1927, (promotion Maroc et Syrie : tout un symbole !) il choisit les troupes coloniales (comme on disait alors sans arrière pensée malsaine), et sa première garnison fut ici à Aix en Provence, dernière étape métropolitaine avant le grand saut dans l’inconnu de l’outre-mer.

Le jeune officier qu’il était avait choisi cette voie, peut-être parce que, étant encore à Saint Cyr, un camarade Allemand lui avait dit : « tu appartiens à une école où chaque année, à 300, vous vous partagez le monde ». Et puis aussi, écrivait-il : « au moment de l’amphi promotion de l’école militaire, sur le tableau des affectations proposées il y avait de quoi faire rêver toute la jeunesse du monde. Le choix était enivrant. L’Empire français c’était alors 1/12ème des terres du globe, un être humain sur 20 vivait sous le drapeau français. »

Sa première affectation en Afrique noire lui fit découvrir les joies et les angoisses de ces officiers qui commandaient loin de la Métropole une parcelle de terre française.

Ce fut ensuite le Moyen Orient, la 3ème Cie Méhariste du Levant de 1931 à 1935. Période exaltante où il sillonne le désert de Palestine, la Transjordanie, l’Irak, où il fait boire son chameau dans les eaux du lac de Tibériade ou dans celles du Jourdain.

Et puis ce fut la seconde guerre mondiale. En août 1944 il est au large des cotes méditerranéennes pour la reconquête du territoire national avec l’Armée d’Afrique. Ce sera alors l’épopée de la libération de la France avec la 1ère Armée Française de Saint Tropez jusqu’au cœur de l’Allemagne, sous le commandement du général de Lattre de Tassigny.

En 1951, il rejoint le général de Lattre en Indochine. Il commande le secteur de Bien-Hoa, puis la zone est de la Cochinchine, c’est là qu’il va être confronté au communisme dur et inhumain, c’est là aussi qu’il découvrira la guerre psychologique dont il deviendra le grand spécialiste.

Reconnu comme le promoteur de cette nouvelle forme de combat, il donnera des cours aux officiers d’active et de réserve à son retour d’Indochine.

 
 

En 1957, en désaccord avec son ministre de tutelle Jacques Chaban-Delmas, il rejoint l’Algérie.

Au moment du 13 mai le général Salan lui confiera la direction des médias d’Algérie, il va organiser les magnifiques journées du forum à Alger, fera graver une série de disques sur ces évènements. Disques qui seront mis au pilon par le pouvoir. Ce sera lui aussi qui obtiendra que les troupes d’Algérie défilent sur les Champs Elysées le 14 juillet 1958.

En opposition avec la politique algérienne de De Gaulle, il sera l’une des chevilles ouvrières du putsch d’avril 1961.

Puis ce sera l’exil, la condamnation à mort par contumace, l’amnistie, les cycles de conférences, un livre sur sa carrière militaire, sous titré « Mémoires d’un siècle ».

Le 26 janvier 2005, c’est à Aix qu’il terminera sa vie, à 99 ans.

Je voudrais remercier madame Chantal Lacheroy son épouse et madame Françoise Lacheroy sa fille de nous avoir offert les objets que vous allez découvrir dans la vitrine et les photos qui font l’objet de l’exposition. Dans la vitrine vous verrez également des photos, des objets personnels du colonel, ses décorations. A coté de la vitrine une statue en bois de fer, représentant un gardien de la pagode de Bien-Hoa, qui fut offerte au colonel par un bonze du temple.

Aujourd’hui le colonel Lacheroy, Bourguignon de naissance, rejoint dans notre salle d’honneur, deux officiers Pieds-noirs, le général Edmond Jouhaud et le colonel Georges Masselot.

Comme eux, il a sacrifié sa carrière pour l’Honneur de la parole donnée.
Robert Saucourt AMEF 29octobre 2005