Le samedi 28 août à 16 h 30, à Toulon, carrefour Général Salan, lors des cérémonies organisées pour la commémoration de la libération de Toulon, 18 et 19 septembre 2004 Saint Maximin (83) L'Association Mémoire de l'Armée d'Afrique et le comité de coordination des associations d'anciens combattants de Saint Maximin (83) commémorent le 60ème anniversaire du débarquement en Provence . Maison Maréchal Juin Conférence de monsieur José CASTANO . LE PRÉSIDENT DE L'AMEF À L'HONNEUR Il a été élu à la présidence du Collectif Aixois des Rapatriés qui gère la Maison Maréchal Juin. A LIRE : L'INDOCHINE, 50 ANS APRÈS. " LA BATAILLE DE SAN JACINTO " Alain Billières ". " L'ISLAMISME DANS LA GUERRE D'ALGERIE " Jean-Claude PEREZ . Un quasi-inédit d' ALBERT CAMUS : " CE QUE JE DOIS AU FOOTBALL " UN "SPECTACLE" À ÉVITER " Les enfants du soleil". DÉCÈS DU COLONEL ARGOUD. Le Colonel Antoine ARGOUD nous a quitté. HOMMAGE AU BACHAGA BOUALEM.
 
 
 
 
Le samedi 28 août à 16 h 30, à Toulon, carrefour Général Salan, lors des cérémonies organisées pour la commémoration de la libération de Toulon, l'Association des Amis de Raoul Salan, l'ACUF, les associations d'anciens combattants et l'AMEF, déposeront des gerbes en mémoire du Général SALAN

18 et 19 septembre 2004 Saint Maximin (83)

L'Association Mémoire de l'Armée d'Afrique et le comité de coordination des associations d'anciens combattants de Saint Maximin (83) commémorent le 60ème anniversaire du débarquement en Provence et rendent hommage aux anciens combattants et supplétifs de l'armée française.
Programme :
Samedi 18/09 :Place du couvent royal
15 heures (dans la chapelle) Conférence-débat par le général Jauffret et projection de films sur l'armée d'Afrique et le débarquement en Provence.
Samedi et Dimanche : Place du couvent royal,
Expositions :
Mannequins d'uniformes de Napoléon à nos jours.
Timbres poste, lettres de soldats
Artisans de la Légion Etrangère de Puyloubier
Tente sanitaire
Livres, dédicaces d'écrivains
Stands des associations d'anciens combattants
Tableaux sur l'armée d'Afrique (madame Gisèle Ambrosino)
Dimanche 19/09
Défilé des troupes et véhicules du débarquement en Provence par l'Association Provence 44 et les figurants Goumiers 13.
Circuit : 9 H30 départ parking Henri Matisse; 10 H00 RN 7- centre ville- rond point de Mc Donald et retour centre ville; 11 H00 exposition des véhicules place du couvent royal.
Cérémonie au monument aux morts
11H00 rassemblement devant l'hôtel de ville - dépôt de gerbes - allocutions



Samedi 9 octobre 2004 à 16 heures Aix en Provence : Maison Maréchal Juin Conférence de monsieur José CASTANO
"LES SEIGNEURS DE LA GUERRE"
- De l'Indochine à l'Algérie, la Légion Etrangère au combat.
L'odyssée et la fin tragique du 1er Régiment Etranger de Parachutistes en Algérie.
De l'Indochine à l'Algérie, le conférencier évoque le vécu, l'héroïsme et les sacrifices de ces légionnaires : Fils de France, non par le sang reçu, mais par le sang versé. Ces hommes, "Soldats pour mourir", constituaient un des plus beaux régiments du monde ; jalousés, admirés et vénérés par ce qu'ils étaient capables de mourir avec panache en criant : " Vive la Légion ! "


LE PRÉSIDENT DE L'AMEF À L'HONNEUR
Notre président et ami, Robert Saucourt, vient d'obtenir une juste reconnaissance de ses mérites de la part de la communauté rapatriée d'Aix-en-Provence.
Il a été élu à la présidence du Collectif Aixois des Rapatriés qui gère la Maison Maréchal Juin.
Cette élection couronne une vie militante entièrement consacrée à la patrie française et à la défense de son oeuvre sur la terre algérienne. Robert a participé à tous les bons combats depuis le jour où, jeune français d'Algérie, il a vu sa terre menacée. Il a alors pris une voie dont il n'a jamais dévié malgré les difficultés et les risques.
Mais Robert n'est pas un sectaire, en créant l'AMEF il n'a pas voulu défendre le seul souvenir de l'Algérie Française mais celui de la totalité de l'Empire français.
C'est pourquoi sa désignation par ses pairs est aussi la reconnaissance de la nécessité de promouvoir toute l'œuvre impériale de la France. Entouré d'une équipe dynamique et représentative de la diversité des rapatriés aixois, Robert Saucourt va continuer son bon et beau combat pour le rétablissement de la vérité historique face aux mensonges de tous les " porteurs de valises". Jacques SAINT-PIERRE



RAY CHARLES S'EN EST ALLE

Il n'a pas eu de relations particulières avec l'Empire Français en général, ni avec l'Algérie en particulier, mais il nous a fait danser dans les surprises-parties algéroises (celles que je fréquentais) des années 1959/1962.
Je me souviens de mes 16/19 ans où je tentais de charmer quelques jeunes filles au son de "Georgia on my mind" ou dansais des rocks endiablés sur "What'd I say".
C'est parce qu'il a bercé notre jeunesse que j'ai voulu, aujourd'hui, rendre un dernier hommage à Monsieur RAY CHARLES. R.S.


BIBLIOGRAPHIE

A LIRE : L'INDOCHINE, 50 ANS APRÈS
La commémoration de la bataille de Diên Biên Phu a eu un effet bénéfique : rappeler aux Français l'épopée indochinoise de la France.
Notre victoire militaire en Indochine aurait eu pour conséquence essentielle de sauver du communisme une région du Monde que cette idéologie a ruinée. Il ne s'agissait pas d'y maintenir un empire colonial qui ne correspondait plus à la situation locale et mondiale mais d'assurer l'indépendance des peuples d'Indochine dans les conditions les plus favorables à leur développement futur. Notre départ en 1954 fut la défaite du progrès, de la démocratie et de la modernité face au totalitarisme. Elle provoquera l'intervention des Etats-Unis, pays qui ne sut ni séduire la population indochinoise ni même sauver l'honneur. Avec des moyens bien supérieurs aux nôtres les Américains furent loin de réussir aussi bien que nous. Ils avaient pourtant tout fait pour saper notre influence et mettre fin à notre présence en Indochine comme ailleurs.
L'histoire de la présence française en Indochine fourmille d'aventures xtraordinaires que la France ignore ou a voulu ignorer. Notre pays y a oeuvré auprès d'une population diverse, intelligente et fascinante par bien des aspects. L'oubli de cette extraordinaire épopée est une preuve supplémentaire de la terrible amnésie qui frappe notre peuple quant à son passé.
Quatre ouvrages récents doivent être lus par ceux qui s'intéressent à notre histoire impériale. Ils ont pour caractéristiques communes d'être faciles à lire, et de présenter un grand intérêt historique car ils sont tous appuyés sur une documentation sans faille. Jacques SAINT-PIERRE



" FRANCE-INDOCHINE. UN SIÈCLE DE VIE COMMUNE (1858-1954) "
Pierre Montagnon, Pygmalion 2004 (21,50 euros)

Tous nos amis connaissent Pierre Montagnon, officier "Algérie Française" devenu un brillant et prolifique écrivain militaire. Ce nouvel ouvrage est une grande réussite. L'auteur parvient à synthétiser l'histoire de l'Indochine française en moins de 350 pages. Pourtant on n'éprouve aucun ennui à le lire car son récit est rempli d'anecdotes. L'installation de la France et la conquête, l'oeuvre économique et humanitaire, la lutte contre la piraterie, les relations intercommunautaires, la seconde Guerre Mondiale et l'action de l'amiral Decoux face aux exigences japonaises, la résistance aux exactions du Japon et de ses complices, la guerre d'Indochine étudiée avec une grande clarté, tels sont les principaux thèmes évoqués dans ce beau livre, magnifique illustration et défense de l'oeuvre française.



" LES RIZIÈRES DE LA SOUFFRANCE (1945-1954)-COMBATTANTS FRANÇAIS EN INDOCHINE "
Raphaël DELPARD Michel Lafon 2004 (20 euros)

Raphaël Delpard a déjà consacré plusieurs livres à la guerre d'Algérie. Ils avaient le mérite de rétablir bien des vérités aujourd'hui cachées ou oubliées. Il mène la même salubre action pour la question indochinoise. Son ouvrage écrit dans un style journalistique très vivant est passionnant. Grâce à de nombreux témoignages il décrit de multiples aspects du conflit et insiste sur les souffrances qu'endurèrent nos soldats et leurs alliés. Les pages qu'il consacre aux camps communistes et à l'abominable collaborateur Boudarel devraient être largement diffusées. L'intelligentsia de Gauche devrait les lire. Elle aurait peut-être honte de ce et de ceux dont elle fut la complice. " Les rizières de la souffrance " est un livre qui réhabilite et fait découvrir à ceux qui l'ignorent ce que furent l'héroïsme et le calvaire de nos soldats.



" INDOCHINE 1954. LES DERNIERS COMBATS "
Jean-Pierre BERNIER Page après page 2004 (15 euros)

Cet intéressant récit historique est la réédition du livre " GM 100 " que le même auteur avait consacré en 1978 aux derniers combats de la guerre d'Indochine. Le GM 100 issu du Bataillon français de Corée participa avec des pertes considérables aux affrontements qui suivirent Diên Biên Phu. Cette lutte ne fut pas inutile. Elle permit aux accords de Genève d'être moins catastrophiques qu'ils auraient dû être et de limiter les exigences du Viêt-Minh. Mais les sacrifices français furent énormes. Les exploits de nos soldats ne doivent pas être oubliés.



" DIÊN BIÊN PHU. POURQUOI EN EST-ON ARRIVÉ LÀ ? "
Alain GRIOTTERAY Editions du rocher 2004 (16,90 euros)

Journaliste et homme politique de droite, Alain Griotteray apporte un témoignage sur le désastre de Diên Biên Phu et plus généralement sur notre défaite en Indochine. Il s'agit d'un livre intéressant mêlant souvenirs et réflexions. Il apprend autant sur la France que sur l'Indochine. Sévère pour nos gouvernants, il reflète le patriotisme de l'auteur. On regrettera cependant que Griotteray ait demandé une préface à Pierre Messmer. Jacques SAINT-PIERRE



" LA BATAILLE DE SAN JACINTO " Alain Billières "
éditions de Paris 25 euros.

Les Editions de Paris viennent de créer une nouvelle collection, intitulée : " Nouveau Monde ". Elle a pour objectif de réunir des ouvrages traitant de sujets intéressant le continent Nord-américain, à dominante historique, mais largement ouverts à toutes investigations propres à améliorer nos connaissances de cet immense ensemble, sur lequel traînent beaucoup d'idées reçues, souvent fausses parce que superficielles.
Qui plus est, il y a tout le rôle historique de la France dans la gestation de ces territoires à approfondir, voire à découvrir. Ajoutons que l'AMEF est intellectuellement partie prenante dans cette entreprise, à travers Alain Sanders, qui est le directeur de cette collection.
Le premier ouvrage sorti est signé d'Alain Billières, Officier Supérieur de la célèbre " Coloniale ", de la promotion Extrême Orient de Saint-Cyr, ayant servi durant 26 ans sous toutes les latitudes. Il a reçu une préface très dense du Général Salvan.
Il y est minutieusement relaté la bataille qui, moins de deux mois après la chute de Fort Alamo, a permis la naissance du Texas américain, évènement de portée capitale pour toute la suite de l'histoire du Continent, et au-delà, du Monde.
La défaite historique de l'armée mexicaine du fameux et tyrannique Général Santa Anna, marque en fait le début du déclin de l'Amérique latine, alors première puissance du continent américain.
D'autre part, au-delà du fait d'armes, la leçon à tirer, dont on ne peut que mesurer aujourd'hui les effets sur notre continent européen, et face à d'autres populations, est l'importance décisive du rôle du peuplement dans une contrée prise comme enjeu. La submersion par le nombre et la volonté d'implantation font plus que toute offensive militaire, même émanant d'une grande puissance.
Ce livre, fort bien présenté, richement illustré, et d'une lecture très agréable grâce à une typographie très claire, peut être commandé aux Editions de Paris, ou par le canal d'Alain Sanders.
A noter qu'un deuxième titre vient de paraître : " L'Amérique assassinée ". Doivent suivre, dans l'ordre : " Mon Amérique à moi " (d'Alain Sanders), " Alamo ", " Napoléon et l'Amérique ". Nous reviendrons en temps utile sur ces parutions. PIERRE DIMECH



" L'ISLAMISME DANS LA GUERRE D'ALGERIE " Jean-Claude PEREZ
Nouvel ouvrage dans lequel l'auteur replace les évènements ayant conduit à la guerre d'Algérie à la lumière de l' islamisme qui émerge aujourd'hui.
à commander à Dualpha diffusion BP 58 - 77522 Coulommiers cedex (35 euros )



"GO SUR DIÊN BIÊN PHU" Marcel GEORGES
Les " Editions France Empire ", à l'occasion du 50ème anniversaire de la chute de Diên Biên Phu, rééditent ce livre, récit fidèle d'évènements qui sont le reflet authentique de ceux qui ont répondu " Go sur Diên Biên Phu ".
Beaucoup furent volontaires pour se prouver, au moins une fois dans leur vie, qu'ils étaient capables de mourir gratuitement pour l'amitié et l'honneur. Rizières & Djebels



" UN DE SAINT-CYR " Louis FALGA
Nous avons reçu cet ouvrage, approche intéressante de la carrière militaire d'une certaine catégorie de Saint-cyriens. Pour nous l'intérêt s'arrête là.
On constate dans ce livre que la promotion Joffre de cette école militaire fut capable d'engendrer deux types d'officiers totalement différents : d'un côté, Georges Masselot qui fut l'une des figures de la Légion Etrangère et des parachutistes, qui mit "sa peau au bout de ses idées" et finit une superbe carrière dans les geôles de la République; et de l'autre, Louis Falga qui, prisonnier des Allemands en 1940, le resta durant environ 5 ans, se retrouva ensuite dans différents états-majors avec un bref passage dans l'Algérie en guerre en 1958/1959, qui encense De Gaulle et sa politique algérienne, et critique les généraux putschistes et les pieds-noirs.
On peut lire, par exemple,page 386 :
" De Gaulle me paraît décidé à laisser arabes et PN se débrouiller entre eux (ce qu'on aurait dû faire depuis au moins 7 ans).
Au fond ils ont les mêmes manières, les mêmes défauts, la même passion (du type fantasia motorisée avec mort d'homme), la même méthode : faire suer le burnous des petits.
C'est un pays affreux et qui nous a coûté trop cher pour que ça dure plus longtemps.
Ce sera le mérite du grand Charles aux yeux de l'histoire que de nous avoir débarrassés de ce fardeau de misères. "
Ce passage explique simplement l'état d'esprit de ce monsieur qui en définitive aura fait une belle carrière de militaire aux ordres, n'aura rien compris aux problèmes de l'Empire après la guerre de 1940/1945, et qui ne nous laissera pas à travers son livre un intérêt quelconque. Robert SAUCOURT



Un quasi-inédit d' ALBERT CAMUS : " CE QUE JE DOIS AU FOOTBALL "
Le magazine " France Football " a sorti récemment son numéro 3000.
Il était accompagné d'un cahier spécial qui retraçait un demi siècle d'histoire du football et s'achevait par une double page consacrée à Albert Camus.
L'écrivain venait de recevoir le prix Nobel de littérature quand, dans son numéro du 17 décembre 1957, France Football, à l'initiative de son rédacteur en chef Jacques Ferran, décida de publier l'un de ses articles. Camus partant pour la Suède, a adressé au magazine la copie d'un petit article de souvenirs, rédigé pour le bulletin du RUA. Ce bulletin était confidentiel, envoyé aux seuls membres du club, le texte est donc peu connu.
" Oui j'ai joué plusieurs années au RUA. Il me semble que c'était hier. Mais lorsqu'en 1940 j'ai remis les crampons, je me suis aperçu que ce n'était pas hier. Avant la fin de la première mi-temps, je tirais la langue des chiens kabyles qu'on rencontre à deux heures de l'après-midi, au mois d'avril à Tizi Ouzou. C'était donc il y a longtemps : 1928 et la suite, je crois.
J'avais débuté à l'Association Sportive Montpensier, Dieu sait pourquoi puisque j'habitais Belcourt et que l'équipe de Belcourt-Mustapha, c'était le Gallia Sports. Mais j'avais un ami, un velu, qui nageait au port avec moi et qui faisait du water-polo à l'ASM. C'est comme ça que se décident les vies. L'ASM jouait le plus souvent au Champ de Manoeuvres, sans raison visible là encore. Le terrain avait plus de bosses qu'un tibia d'avant-centre en visite au stade Alenda (Oran). J'appris tout de suite qu'une balle ne vous arrivait jamais du côté que l'on croyait. Ça m'a servi dans l'existence et surtout dans la métropole où l'on n'est pas franc du collier.
Mais au bout d'un an d'ASM et de bosses, on m'a fait honte au lycée : un "universitaire" devait être au RUA. A cette époque, le velu avait disparu de ma vie. Nous n'étions pas fâchés, seulement il allait maintenant nager à Padovani, où l'eau était impure. Pour tout dire, ses raisons n'étaient pas pures, non plus. Moi, je trouvais que sa raison était charmante mais qu'elle dansait mal, ce qui, chez une femme, me paraissait inacceptable. C'est à l'homme de marcher sur les pieds, non ? Alors, le velu et moi, on s'est seulement promis de se revoir. Mais les années ont passé. Beaucoup plus tard, j'ai fréquenté le restaurant Padovani (pour des raisons pures), mais le velu s'était marié avec sa paralytique qui devait, selon l'usage, lui interdire de se baigner.
Où en étais-je ? Oui, le RUA. Je voulais bien, l'essentiel pour moi étant de jouer. Je piétinais d'impatience du dimanche au jeudi, jour d'entraînement, et du jeudi au dimanche, jour de match. Alors va pour les Universitaires. Et me voila gardien de but de l'équipe junior.
Oui, cela paraissait tout simple. Mais je ne savais pas que je venais de contracter une liaison qui allait durer des années, à travers tous les stades du département et qui n'en finirait plus. Je ne savais pas que vingt ans après, dans les rues de Paris ou même de Buenos Aires (oui, ça m'est arrivé), le mot de RUA prononcé par un ami de rencontre me ferait encore battre le coeur le plus bêtement du monde. Et puisque j'en suis aux confidences, je puis bien avouer qu'à Paris par exemple je vais voir les matches du Racing Club de Paris, dont j'ai fait mon favori, uniquement parce qu'il porte le même maillot que le RUA. Il joue "scientifique", comme on dit, et, scientifiquement, il perd les matches qu'il devrait gagner. Il parait que ça va changer (on me l'écrit d'Alger), au RUA du moins. Il faut en effet que ça change, mais pas trop. Après tout, c'est pour cela que j'ai tant aimé mon équipe, pour la joie des victoires, si merveilleuse lorsqu'elle s'allie à la fatigue qui suit l'effort, mais aussi pour cette stupide envie de pleurer des soirs de défaite.
J'avais pour arrière le Grand, je veux dire Raymond Couard. Il avait fort à faire, si mes souvenirs sont bons. On jouait dur, avec nous. Des étudiants, fils de leurs pères, ça ne s'épargne pas. Pauvres de nous, à tous les sens, dont une bonne moitié était fauchés comme les blés ! Il fallait donc faire face. Et nous devions jouer à la fois "correctement", parce que c'était la règle d'or du RUA, et "virilement" parce qu'enfin un homme est un homme. Difficile consolation ! Ça n'a pas dû changer. J'en suis sûr. Le plus dur, c'était l'Olympique d'Hussein Dey. Le stade est à côté du cimetière. Le passage était direct, on nous le faisait savoir sans charité. Quant à moi, pauvre gardien, on me travaillait au corps. Sans Roger, j'aurais souffert. Il y avait Boufarik aussi, et cet (sic) espèce de gros avant-centre (chez nous on l'appelait Pastèque) qui atterrissait de tout son poids, régulièrement, sur mes reins, sans compter le reste : massage des tibias à coup de crampons, maillot retenu à la main, genoux dans les parties nobles, sandwich contre le poteau…Bref, un fléau. Et à chaque fois, Pastèque s'excusait d'un " pardon, fils ", avec un sourire franciscain.
Je m'arrête. J'ai dépassé déjà les limites qu'on m'a fixées. Et puis je m'attendris. Oui, même Pastèque avait du bon. Du reste, soyons francs, nous on lui avait rendu son compte. Mais sans tricher, car il est vrai que c'était la règle qu'on nous enseignait. Et je crois bien qu'ici je n'ai plus envie de plaisanter. Car, après beaucoup d'années où le monde m'a offert beaucoup de spectacles, ce que, finalement, je sais de plus sûr sur la morale et les obligations des hommes, c'est au sport que je le dois, c'est au RUA que je l'ai appris. C'est pourquoi, en effet, le RUA ne peut pas périr. Gardez-nous le. Gardez-nous cette grande et bonne image de notre adolescence. Elle veillera aussi sur la vôtre. "


UN "SPECTACLE" À ÉVITER
Si, près de chez vous, comme au Dôme de Marseille à partir du 23 septembre 2004, passe la comédie musicale " Les enfants du soleil", évitez de dépenser votre temps et votre argent.
Le spectacle raconte l'arrivée en France de familles pieds-noires ( que monsieur Arcady appelle Colons), de juifs et de harkis, jusque là rien que de très sympathique, à part cette différenciation entre pieds-noirs et juifs (pour nous juifs, chrétiens et autres protestants étaient tous des Pieds-noirs) ; mais plus on avance et plus le sujet devient très politiquement correct et la toile de fond du drame de l'Algérie Française devient très vite un spectacle de banlieue française de 2004, où tout le monde il est beau et gentil, où les enfants de " rapatriés " sont assimilés aux "jeunes" tels que nous pouvons les rencontrer aujourd'hui, bref un truc qui raconte l'Algérie comme les historiens et autres metteurs en scène aux ordres la racontent.
NB. Rappelons nous que monsieur Arcady dont la famille s'est installée en France en décembre 1961 (juste avant que les "Colons" ne viennent embouteiller les quais de arseille !) évoque là ses souvenirs de rapatrié!


DÉCÈS DU COLONEL ARGOUD
Le Colonel Antoine ARGOUD nous a quitté . Ses obsèques se sont déroulées dans les Vosges, à Darney., en présence d'une nombreuse assistance parmi laquelle militaires, anciens combattants et anciens de l'Algérie française .
Avec la famille, ses deux fils, Jean-Marie, lui-même officier, et Antoine. Ce dernier lut un hommage écrit par Jean Brune à l' époque de son engagement dans l'OAS, par respect pour la parole donnée:
"Antoine Argoud, c'est un homme seul dans un univers inaccessible.
Ce qui isole Argoud sur ses sommets, c'est la densité et la erveur ,et c'est elle qui le faisait étranger dans l'armée qui a livré l'Algérie. ..."
AMEF-INFO ne manquera pas, dans une de ses prochaines parutions , de vous décrire le cheminement de cet homme d'exception.
Que la famille du colonel Argoud reçoive nos plus sincères condoléances.


HOMMAGE AU BACHAGA BOUALEM
Les anciens parachutistes du 18ème Régiment de Chasseurs Parachutistes, qui s'honorent d'avoir eu pour chefs les colonels Jean-Marie de Sarrazin et Georges Masselot et de les avoir suivis sur le chemin de l'Honneur, ont voulu rendre hommage, le 5 octobre 2003, au Bachaga Boualem et à ses soldats qui furent massacrés pour être restés fidèles à la France.
A l'instigation de l'Amicale du Régiment "Royal Auvergne", section Rhône Alpes, sous les ordres du sergent Costes, un hommage a été rendu au Bachaga au mas Thibert (13) au monument aux morts et sur sa tombe ainsi qu'aux 17 membres de sa famille qui furent assassinés pour leur fidélité à la France.
Ces cérémonies ont été reçues et organisées par le lieutenant-colonel Yves Boualem, ancien du 18ème RCP et les membres de sa famille.
A cette occasion fut lue sur la tombe du bachaga la prière : "A NOS FRÈRES MUSULMANS"

 
Association pour la mémoire de l'Empire français (AMEF) L'association a pour objet de maintenir le souvenir de l'épopée et de l'oeuvre française outre-mer. Elle défend également la mémoire de tous ceux qui ont fait tant de sacrifices pour le rayonnement de la France à travers le monde.