INAUGURATION STÈLE DÉDIÉE
AUX FUSILLÉS ET COMBATTANTS MORTS POUR L'ALGÉRIE FRANÇAISE
Érigée par l'Association et par souscription publique au Cimetière Haut Vernet
892, avenue du Languedoc - 66000 PERPIGNAN
samedi 5 juillet 2003 à 10 heures.
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"Chers Camarades, Monsieur le Premier Adjoint représentant Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Présidents d'Associations, Messieurs les Porte-drapeaux, chers Ami(e)s,

C'est un grand honneur, et une grande joie, de nous compter si nombreux pour honorer la mémoire de ceux qui nous réunissent ici, aujourd'hui.
Et tout d'abord, je tiens à remercier du fond du coeur Jean-Pierre Prévoteaux, Délégué de l'Adimad pour les Pyrénées Orientales. Seul, durant des années, il a gardé l'espoir de faire aboutir cette magnifique réalisation qui nous rassemble maintenant. Jean-Pierre, ce pupille de la nation dont le père est tombé pour la libération de la Métropole, Jean-Pierre qui a sacrifié ses dix-huit ans pour la défense de l'intégrité de la France, qui a connu durant de longues années les geôles gaullistes. Sans toi, rien n'aurait été possible et je ne peux que très simplement te dire combien est grande notre gratitude.
Je tiens ensuite à remercier très vivement Jean-Paul Alduy, Maire de Perpignan ainsi que Jean-Marc Pujol, son Premier Adjoint. Ils ont eu le courage, je dis bien le courage, d'accepter que ce monument soit érigé sur leur commune. Ce geste d'humanité vis-à-vis d'une part importante de leurs concitoyens restera dans les mémoires. Ils ont ainsi contribué à apaiser un peu le feu des plaies toujours ouvertes après tant d'années. Monsieur Alduy, Monsieur Pujol, nous n'oublierons pas ce geste de réconciliation, Soyez-en bien certains. Comment ne pas féliciter Gérard Vie, le sculpteur de cette oeuvre magnifique, qui a su restituer de manière si poignante les derniers moments terrestres de nos camarades abattus par la plus grande des injustices ? Il y a mis tout son coeur, toute sa foi. Et sa récompense la plus grande est la vision de cette foule qui se presse pour cette inauguration. Gérard Vie, vous pouvez être fier, votre oeuvre si évocatrice vous survivra et vous survivrez grâce a elle...
Encore quelques mots de remerciements pour les membres du Comité de la Stèle, déjà cités par Jean-Pierre Prévoteaux. Leur travail acharné a 'été couronné de la plus grande des réussites et leur efficacité a été exemplaire.
Et puis c'est à vous tous enfin que je m'adresse, vous tous qui avez été des milliers à verser votre obole pour le succès de notre projet. C'est votre succès. Et je pense à ceux qui aujourd'hui sont avec nous par la pensée, éloignés par l'âge, la maladie et je leur adresse notre salut le plus fraternel.
Comment ne pas être ému en vous voyant ici, vous tous qui êtes parfois venus de si loin : de Corse, d'Espagne, de La Réunion même, pour l'inauguration de ce Mémorial dédié à nos morts. A vous, les parents et les amis de ceux qui ne sont plus là, qui êtes-là pour les honorer, qui cachez vos larmes qui n'ont pourtant cessé de couler depuis plus de quarante ans.
Et maintenant je veux vous dire combien, tous mes camarades et moi-même, sommes émus d'être là aujourd'hui. Depuis plus de quarante ans nous nous souvenons... Du fond de nos prisons où nous apprenions, les larmes aux yeux, le supplice de nos amis, nous avons découvert ce qu'était un vrai silence de mort : même les matons, même les droits communs avaient respecté le sacrifice de nos camarades en observant, à chaque fois, une journée complète de silence dans ces grands vaisseaux si bruyants d'ordinaire...
Et durant toutes ces années qui ont suivi nos libérations, où nous avons survécu la rage au coeur, nous nous disions : " nous sommes là et eux où sont-ils ? Qui pense à eux encore ? qui peut les honorer ? et où ? "
Depuis ces temps si cruels des dernières années de notre Algérie française, une terrible pensée revenait sans cesse en moi, lancinante : qui pense encore à tous nos camarades tombés les armes à la main ? Qui les honore ? Qui même les connaît tous, parmi nous qui étions pourtant si près d'eux, et qui avons eu la chance de survivre ?
Bien sûr, nous pensons tous à ceux-là qui furent les figures emblématiques de notre combat et qui l'acquittèrent de leur vie, dans des culs de basse-fosse, au terme de procès iniques délivrés par des juges qui " sous leurs galons de militaires ou leur robe couleur de sang " payaient " d'un peu de sang leur carrière et leur nourriture ".
Mais aussi, dans notre combat, combien d'anonymes qui furent abattus par la soldatesque gouvernementale, les polices parallèles, les terroristes F.L.N. ? Oui combien ?
C'est en pensant à eux que nous avons décidé de retrouver leurs noms à demi effacés dans nos mémoires, ravivant peut-être des plaies mal cicatrisées ; mais comment ne pas leur rendre hommage ? Un hommage solennel, face à cette mer qui fut le chemin de notre exil, face à notre si chère Algérie dont la lave bouillante brûle toujours en nous.
Cent de nos combattants sont morts libres, les armes à la main. Quatre autres sont morts les pieds chargés de chaînes...
Aujourd'hui, ce sont leurs cent quatre noms qui sont gravés, publiquement, pour la première fois en France, offerts à la mémoire de notre peuple comme autant de remords, mais aussi comme autant d'espérance. Demain, ce seront peut-être, hélas, d'autres noms qui viendront s'ajouter à ceux-là. Leur sacrifice n'aura pas été vain : nous sommes là. Nous n'avons rien oublié. Nous ne nous tairons jamais.
"Seigneur voici couler le sang de nos garçons, Il a tout recouvert la patrie déchirée. Quand verrons-nous jaillir, ô tardive saison,
De tout ce sang versé la moisson désirée ?.

"et maintenant, nous allons appeler tous nos camarades assassinés, un à un, et, après le dernier, nous dirons tous ensemble, débout, une seule fois, mais pour chacun d'entre eux, de tout notre coeur : morts pour l'Algérie Française, morts pour la France".

Joseph d'ABUNDO, Julien AGULLO, Francis ANDRÉ , Pierre AOUSTIN , Cdt BAZIN, Guy BENDAOUD, Roger BENDAOUD, Vincent BERENGUEZ, Michel BEVILACQUA, Jean-Luc BIBERSON, Ange BIONDI ,Pierre BOHN, Paul BOILET ,Robert BOISSIÈRES ,Madame BOSC
Jean de BREM, André BURINI ,Robert CASATI, Jacques CHAMPION, Dominique CORSO
Gilbert CORTÉS, Geoges COUMES , Charly DAUDET, Guy DERAUW, René DESCAMPS
DI RAGO , Antoine DI ROZA ,Jean DI ROZA François DUBREUIL Jean-Pierre EMOURGEON, Lucien ESCOLANO, Roland ESCRIVA ,Pierre ESPINOZA , ESPOSITO, Jean FEIGNA Louis FERREIN, Pierre FORESTIER Jean FOURVEL Jacques FRIBURGER, Gilbert GAMBA, Georges GARCIA , Roland GARCIA, Paul GATT , Lt GAVALDA , Axel GAVALDON , Jean-Pierre GERMAIN , Georges GODARD, Antoine GUGLIELMI , Pierre GIUDICELLI , Roger HAAS , Robert HARO , Fritz-Karl HEISE , Michel HENDERICKSEN
Jean-Louis HOLSTEIN , Lt JACQUOT , André KANDEL , Roger LA BERENNE , Henri LAPISSARDI , Marcel LEBATUT , LEBEGUE , Philippe LE PIVAIN , Michel LEROY , Brigadier LICHTLET , Mal logis chef LIEGEOIS , Jean-Marie LLOBET , Lucien LOPEZ , LORET , Jean-Claude MARQUÉS , Michel MASSENET , Noël MEÏ , Jean-Georges , MENTHER , MESLOT , Jean MIRA , MORÉRE , Alain MOUZON , Christian MUNOZ , Henri NIAUX , Vincent ORIA , Lucien PALANGIAN , Adrien PASTOR , Henri PENY , EROPADRE
, Camille PETITJEAN , Sgt PETROZ , Sauveur PORTELLI , Joseph PROUX , Claude PULCINA , Jacques du ROUCHET , Aimé SAGE , Sgt SANDOR , Jean-Yves SANTAMARIA , Jacques SCHERER , André SERALTA , Marcel SERRE , Armand SORIA , Ernest SORIANO , André TURIELA, Marc VALLIER , Marius VIALLA , René VILLARD.

ET, Roger DEGUELDRE
ET, Jean BASTIEN-THIRY
ET, Claude PIEGTS
ET, Albert DOVECAR

Avec moi tous ensemble : " Morts pour l'Algérie Française , morts pour la France" .JF. Collin -- Président Adimad sud

Voir aussi le compte rendu de la cérémonie par Robert Saucourt l'AMEF


ADIMAD stèle de Perpignan

Photos courtoisie R. Saucourt AMEF

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Le compte rendu de la cérémonie par Robert Saucourt de l'AMEF et d'autres photos