Jean François Collin, reçoit la Légion d'honneur

 

Entouré de ses proches et de ses amis, Jean François Collin a reçu, le mardi 1er novembre 2011, les insignes de chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur, des mains du Capitaine Jean Bireau.

« La Légion d'honneur est la plus élevée des distinctions nationales. Elle est la récompense des mérites éminents acquis au service de la nation, sous les armes, selon la définition donnée en son article premier par le code de la Légion d'honneur en vigueur depuis 1962.

Déjà détenteur de la croix de la valeur militaire avec palme, il a obtenu le grade de chevalier de la légion d'honneur, avec traitement, à titre militaire, en tant que mutilé de guerre en Algérie.

Jean-François Collin a été décoré de la légion d'honneur, par décret du Président de la République en date du 5 mai 2011, pris sur le rapport du Premier ministre et du ministre de la défense et des anciens combattants.

"J'ai cru qu'on se fichait de moi"

J’ai cru qu'on se fichait de moi. On la donne à des artistes, mais là c'est à titre militaire. C'est un ami, le président de l'union des parachutistes d’Hyères, Jean-Pierre Carrio qui l'a demandée pour moi. Je ne pensais pas que je l'obtiendrais. Et pour tout vous dire, j'ai pensé à la refuser, mais il m'a dit que ça embêterait plein de monde, de la Licra, ou Gavoury (le fils du commissaire central d'Alger, assassiné par l'OAS, l'un des principaux opposants à la stèle, NDLR), alors j'ai accepté", s'amuse-t-il.

C’est donc pour son engagement militaire: "Je remplissais les conditions. J'ai été appelé à l'armée le 1er novembre 1959. Et j'ai été blessé au combat en Algérie, dans l'Ouarsenis, en 1960, contre les fellagas, par un élément rebelle du Front de libération nationale, j'ai tué mon ennemi qui m'a grièvement blessé, mon biceps droit a été arraché et je suis devenu invalide de guerre . Puis il y a eu le putsch des généraux, j'étais content. Et après avoir été soigné, je suis parti à Paris. J'ai alors pris contact avec l'Organisation de l'armée secrète et j'ai intégré l'OAS métropolitain avec le lieutenant Godot. J'ai été arrêté le 5 février 1962 puis condamné à cinq années de prison que j'ai effectuées à la Santé, à Fresnes, et à l'île de Ré. Puis, le 14juillet 1968, De Gaulle a amnistié l'ensemble de l'OAS, mais la véritable amnistie avec réintégration des grades et des retraites, a eu lieu sous Mitterrand".

Plus de 200 personnes, avec des roses de couleur rouge ou blanche à la main, sont venues saluer la mémoire de ces « Ces soldats qui ont donné leur vie pour défendre leur sol, ces morts glorieux », selon  Jean-Pierre Papadacci " et aussi «Une triste époque d’une triste république, car les traîtres et les porteurs de valises sont encensés et les patriotes vilipendés, alors qu'ils ont donné leur vie pour leur patrie. »

La cérémonie a débuté, avec les dépôts de gerbes et le chant des Africains repris en choeur par toute l'assemblée.

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C'est devant la stèle de l'ADIMAD à Marignane que le capitaine Jean Bireau a remis la décoration
La Légion d'honneur ? "Une croix dédiée à tous les combattants de l'OAS fusillés par le plus grand traître de l'Histoire de France", a déclaré le récipiendaire. Jean-François Collin, qui s'est senti davantage honoré par Napoléon Bonaparte -qui a institué ce premier ordre national français en 1802 - que par le président de la République.
Nos félicitations à Jean François Collin, surtout pour les 51 années de patience avant de  recevoir cette décoration méritée.